dimanche 24 juin 2012

Dimanche 24/06/12 : Saulx

Ce dimanche, on fête les 50 ans d'aéroclub de l'ami Bacho, un ami et personnage hors du commun qui gagne a être connu. Pas question de manquer ça. Je me contente donc d'une petite sortie à Saulx, en profitant du terrain encore sec avant l'arrivée de la pluie annoncée en fin de matinée. Entre temps, j'ai viré le Moutain King nouvelle génération qui était à l'avant pour remettre un Toro, retour d'expérience des dérapages latéraux sur terrain glissant. Un arbre énorme s'est abattu sur la grande montée roulante de Saulx. Son franchissement est quasi impossible et j'hésite à faire demi-tour avant de finalement tenter de me glisser entre les branches en tirant le vélo. La descente vers Ballainvilliers est encore plus envahie par la végétation qu'il y a 15 jours. A ce train là, elle sera bientôt impraticable, c'est à peine si on entrevoit la trace. Au retour, je croise une petite délégation d'hommes verts, on papote sur le thème de la Granit.

lundi 18 juin 2012

Dimanche 17/06/12 : La Granit Montana

Et voilà le grand jour arrivé. Après plusieurs mois de préparation, le "Team Granit" se retrouve samedi soir dans les environs de Limoges.

Bastien est venu de son côté pendant que nous faisons voiture commune avec Benoit et Olivier. Nous nous installons au Campanile, l'endroit est sympa, ça commence bien. Il y a du monde dans les restos ce samedi soir dans la banlieue de Limoges, plus de place dans les pizerrias, nous choisissons finalement de dîner au Courte Paille, avec double ration de pâtes. On se couche à une heure raisonnable et après une bonne nuit, lever à 6h30 pour prendre le petit déjeuner à l'hôtel qui est censé être servi à partir de 7h. Gros doute lorsque nous voyons l'endroit désert et tout sombre alors qu'il est 7h05. On finit par appeler le N° d'urgence qui nous permet de réveiller l'équipe de l'hôtel qui a loupé le réveil. Pas glop du tout, ça tombe mal, gros carton rouge au Campanile. Heureusement, j'ai un bout de gâteau "JP Stephan" ( merci pour la recette ) que j'ai amené avec moi, je le dévore pendant que Benoit  et Olivier mangent des barres céréales et des gâteaux à la noix de coco. On part un peu stressés, ce n'est pas le démarrage idéal.

On arrive à Saint-Sylvestre un gros quart d'heure plus tard. On sort les vélos, j'ai amené une pompe à pied au cas où. Olivier s'en empare pour donner un coup au pneu arrière. Et là, scénario  catastrophe, la valve tubeless lui reste dans la main ! "Pas grave, nous dit-il, Benoit, tu peux me passer les chambres que j'ai laissé chez toi?" "Euh .... " Chambres laissées dans le garage en partant. Olivier en sort une de son camel : raté, c'est une grosse valve. Là, ça sent mauvais. Mais Saint-Michel dépannage veille, j'avais pris deux chambres au cas où, j'en donne une à Olivier et on part chercher les plaques pendant qu'Olivier répare. Il nous rejoint peu après, c'est un peu mouvementé ce matin mais on gère. Bastien nous attendait, on a le temps de boire un café et on regarde partir le championnat SNCF à 8h30 avant de se placer sur la grille.

On aperçoit M. et Mme Pedalator quelques mètres devant ainsi que JP Stephan avec son maillot de champion du monde masters en 1ère ligne. Un vététiste a un souci de cales de chaussures, l'organisation lance un appel sympa pour le dépanner. Ce sera une constante tout au long de la journée : sans nul doute l'équipe d'organisation la plus conviviale que j'ai eu l'occasion de voir, difficile de faire mieux. 8h45, nous sommes sur la grille, la troupe s'élance. Il y a un crash devant moi, je me retrouve bloqué à pied pendant quelques secondes. Je peux enfin repartir. On monte 300m sur la route puis on bascule pour la première descente, le ton du parcours est donné : ça monte fort ou ça descend fort, il n'y pas d'autres alternatives au programme.

Première descente raide dans la terre de bruyère humide. Beaucoup de monde sur les premiers passages techniques. Je découvre rapidement que mon pneu avant est inadapté à ce terrain humide : pas assez d'adhérence latérale, chaque prise d'appui est une aventure avec le pneu qui menace de ripper. Je serre les fesses pendant cette descente qui ne me donne pas du tout confiance. Je vais traîner ce handicap psychologique pendant tout le parcours, le niveau technique avec l'état du terrain est totalement hors norme, jamais vu l'équivalent sur les autres grands évènements où nous avons participé avec Benoit. Et pour corser le tout, il fait humide en ce début de matinée, mes lunettes se couvrent rapidement de buée dès que je ralenti, rendant la visibilité vers l'avant aléatoire. Tout est passable sur le vélo ou presque mais encore faut-il pouvoir le faire. Quelques chutes impressionnantes devant moi ne contribuent pas à restaurer ma sérénité. Heureusement, ça va beaucoup mieux dans les ascensions qui sont longues et raides mais qui passent bien hormis la répétition qui finit par user.

Avec la bousculade du départ, j'ai perdu tout le monde de vue. Bastien a filé devant, mais où sont Benoit et Olivier ? Finalement, après un petit saut de chaîne qui m'oblige à mettre pied à terre, Benoit revient. Le premier ravito arrive après 16km et une belle descente difficile à négocier où le concurrent devant moi percute un arbre dans les derniers mètres. On repart alors qu'Olivier arrive, il ne faut pas perdre de temps avec la porte horaire à franchir. La pluie de la nuit a rendu le parcours vraiment humide. Non seulement les descentes sont glissantes, mais il y a régulièrement quelques beaux bourbiers bien profonds qu'il faut éviter autant que possible. Néanmoins, la boue est liquide, donc ça passe sauf que ça mouille parfois bien les chaussures. L'enchaînement des montées et descentes techniques est absolument incroyable. Un truc de malade, j'étais pourtant prévenu mais j'étais loin d'imaginer que la difficulté pourrait être à ce niveau. Pour les vététistes de la région parisienne, c'est assez simple : vous prenez l'Hivernale de Larchant en multipliant le dénivelé par trois, la longueur des descentes et des montées par dix, vous ajoutez quelques ruisseaux et marécages, de la tourbe mouillée et glissante et vous avez une petite idée du parcours de la Granit Montana. Je ne parle pas du 100km de la JR, aimable balade champêtre en comparaison. La forme étant moyenne aujourd'hui, je passe rapidement en mode économique avec pour unique idée celle d'arriver au bout en passant la porte dans les temps.

Dans la longue montée avant le 2ème ravito, les jambes commencent à bien tourner et j'arrive en forme au sommet , retrouvant Benoit qui m'attendait en se restaurant. Nous repartons rapidement alors que le soleil commence à bien chauffer. Les paysages sont magnifiques sur cette partie, avec quelques descentes un peu plus roulantes qui permettent de récupérer un peu même si le granit local s'occupe de vous secouer comme un prunier. En voulant passer à pieds un passage particulièrement délicat dans une autre descente vertigineuse, je glisse et dévale toute la pente sur les fesses avec le vélo dans les mains sous l'oeil médusé des autres concurrents totalement admiratifs devant cette technique de descente inhabituelle mais très efficace. Je tente de me diriger avec les pieds,  merci aux enfants pour l'entraînement en luge cet hiver ! Je crois ma dernière heure arrivée, mais non, même pas, je me relève prestement en bas et continue comme si de rien n'était :-).

Et voilà le km 37 et la bifurcation 56/76 qui fait office de contrôle de passage pour finir le grand parcours, on passe largement dans les temps avec plus de 45 minutes d'avance. Yes ! Le plus dur est fait me dis-je tout en me demandant qu'elle idée j'ai eu de m'inscrire à cette épreuve de cinglés. C'est le meilleur passage pour moi. Je me sens de mieux en mieux et je remonte pas mal de concurrents dans les bosses. L'entraînement paie, je ne me sentirai jamais vraiment en difficulté dans les parties montantes, qui sont à 99% montables hormis quelques courts passages de portage obligatoire. Par contre, j'en bave toujours dans les descentes avec ce putain de pneu avant qui n'a aucune adhérence latérale sur le mouillé. Je me paie une superbe gamelle dans un passage le long d'un grillage, une racine en travers et le vélo se couche violemment avec un pied qui reste clipsé me forçant à un quasi grand écart. Ouille. Je me relève tant bien que mal. Puis on traverse une tourbière sur 200m, terrible ! Soit on essaie de passer à vélo avec la roue avant qui s'enfonce de 20cm, soit à pied avec de l'eau jusqu'au mollet.

Je reviens sur Benoit dans la dernière ascension et nous arrivons ensemble au ravito 3 situé au km 48 au sommet du spot de DH local avec force modules en bois tout autour. Au menu, saucisson, sandwichs, coca, fromage et un accueil au top par une jeune femme aussi charmante que gentille qui fait de son mieux pour nous réconforter pour la suite du parcours. A juste titre, parce-que la suite, c'est l'enfer ! Pendant presque 20 bornes, on va alterner descentes de folie, traversée de marécages au milieu de nulle part sur des sentiers défrichés pour l'occasion, ou sous le cagnard, un concentré de tout ce qui fait le VTT. Dans les descentes, j'essaie toutes les techniques : sur le vélo, sous le vélo, à coté du vélo à droite ou à gauche, par-dessus le vélo, sur le dos, le ventre ... Je ne compte plus les chutes, mais toujours en douceur. Le tracé est magnifique, mais le problème c'est l'intensité du dosage. Hallucinant ! Le clou de ce passage, c'est le signaleur qui m'annonce à une intersection : "ravito à 800m et arrivée à 14km,, courage!" . Youpi me dis-je, un ravito. Je le voyais plus loin pourtant. Il faut escalader le lit d'un ruisseau pour commencer. Puis ça monte en forêt. Ca monte, ça monte .... 1/2h plus tard, toujours pas de ravito et pour cause, je mettrai 45 minutes en tout à l'atteindre avec des morceaux d'anthologie. Il paraît qu'un avis de recherche a été lancé par une association de concurrents pour retrouver le signaleur farceur :-)

Toutes les difficultés du parcours sont signalées par une petite pancarte sympa avec des noms évocateurs : "la montée des sangliers", "la descente du castor", "la grimpette du Canyon" ... Dans un des rares chemins a peu près plats, j'évite un bourbier par la droite. Hélas, je n'avais pas vu un énorme trou caché par les herbes. Le vélo disparaît dedans pendant que je finis le nez dans le bourbier. Pfuiiiiii .... Dur, dur ! Je suis usé par le coté sans répit du tracé. Pas question de renoncer, même si dois ramper avec le vélo sur le dos, je ramperai jusqu'à l'arrivée. Je tiens à cet objectif que nous avons longuement préparé et puis j'ai une pensée pour des proches malades qui comptent sur moi pour montrer l'exemple et ne rien lâcher. Raaahhhhhhhh ! A l'attaque, on repart ! Benoit a disparu devant, plus grand monde de visible autour de moi. Je n'ai pas mal aux jambes, mais je manque désormais de force et je suis obligé de mettre pied à terre dans les forts pourcentages, en montée, comme en descente d'ailleurs, la lucidité commençant à baisser, j'opte pour la prudence.

Au détour d'une énième descente infernale, je tombe sur un panneau "arrivée 10km" . Ca me rebooste. Et le ravito arrive quelques centaines de mètres plus loin. Je me jette sur le coca et le saucisson, prend le temps de bien manger et boire. Je me sens beaucoup mieux en repartant. Un peu plus loin, deux concurrents qui ont l'air tout frais me rattrapent. D'où viennent-ils ? En fait, c'est l'équipe qui ... ferme le parcours. Mais, où sont passé tous les autres ? Il y a eu pas mal de déchet et me voilà le dernier en course. Mince alors ! La compagnie de mes deux "fermeurs" me fait du bien, j'arrive à maintenir un rythme honorable, bien meilleur que sur le tronçon précédent. Le terrain a séché et le Mountain King avant retrouve de l'adhérence ce qui me permet de descendre enfin sans me faire de trop grosses frayeurs. En fait, ça descend si bien que je rate une bifurcation ce dont je me rends compte en arrivant sur une route. Pourtant le parcours était impeccablement bien fléché. Un travail incroyable de l'organisation, je n'imagine pas le temps qu'ils ont du y passer. Il me reste plus qu'à remonter, histoire d'augmenter un peu le D+ :-) . Et zut, j'ai perdu mes poissons pilotes.  Je retrouve le parcours ( ça monte ! ) , arrive la dernière descente où j'entends la sono de l'arrivée. Je manque deux ou trois fois de passer par dessus le vélo. J'entends soudain un "pshhhiiiitt" à l'arrière mais le latex fait son effet et le trou se bouche rapidement.

 J'arrive donc en bas où je retrouve l'équipe de fermeture du parcours qui s'inquiétait de ma disparition. Super sympa les gars. Le signaleur du bas de la descente prévient l'arrivée par radio : "il arrive ! ". Pour finir, il reste bien entendu une dernière bosse infernale, ici, c'est dur jusqu'au bout. Ca monte raide, avec des caillasses et de l'eau. A ma grande surprise, je vois apparaître Olivier puis Bastien puis plein de monde qui descend de l'arrivée pour m'encourager. Ca tape des mains, ça applaudit, il y a des gamins qui courent à coté de moi en criant des encouragements. Incroyable, ça ne m'est jamais arrivé un truc pareil. Je donne tout ce qu'il me reste pour monter cette foutue côte sur le vélo. Pas question de poser le pied maintenant. Ca rippe, ça tabasse, je me bats, il reste 200m parait-il puis 100m puis 30m, et je débouche sur la pelouse, il y une haie d'honneur sous la banderole, avec Benoit et tout le monde qui m'encourage. Géant ! Evidemment, il y a un belle butte juste avant la banderole. Je la passe sur l'élan, ligne franchie. Je l'ai fait ! Yeeeeessssssss ! J'ai le droit à l'interview au micro et l'organisation m'offre l'inscription pour 2013. Enorme ! Décidemment, ils sont trop sympas ici. Il ne reste plus qu'à s'entraîner aux descentes hyper raides dans la terre de bruyère et surtout à revoir la monte avant sur ce terrain en cas de pluie. De très loin la course la plus dure que j'ai jamais faite. Un parcours de folie, une organisation exceptionnelle aux petits soins pour les concurrents, un terrain dur et technique complètement hors norme, une ambiance hyper conviviale.

Au final, un souvenir exceptionnel que je ne suis pas prêt d'oublier. Avec mes petits détours, le GPS indique au retour 75km et 3150m de D+, 8h47 de roulage et 9h55 au total (!). Il ne reste plus qu'à s'entraîner pour l'année prochaine et cette fois, on revient en force.



dimanche 10 juin 2012

Dimanche 10/06/12 : Saulx

L'échéance du 17 Juin approche. Grosse journée samedi avec un voyage aéroclub à l'ile d'Yeu, 7h10 de vol à deux pilotes, et un tour de l'île en ... tandem avec une des élèves pilote qui ne savait pas faire de  vélo. Une belle partie de rigolade, surtout dans les descentes où elle n'en menait pas large. Puis surveillance de la 9ème nuit VTT de l'Orge. Je rentre bien crevé à 2H30 du matin. Difficile de me lever le dimanche. On a envisagé un petit tour avec Benoit. Voyant l'heure tardive, je me dis qu'il doit déjà être parti mais je tente un SMS. Pas de réponse, ce qui confirme qu'il doit être en train de rouler. Je descends au garage et sors le FS120. Au moment de m'élancer, grosse surprise lorsque je m'assied sur la selle : le vélo s'effondre, l'amorto n'a plus de pression. Aie ! A une semaine de la Granit, ce n'est pas une bonne nouvelle. En essayant de regonfler, je me rend compte que la valve pivotante s'est complètement desserrée, la fuite vient de là. Je démonte, resserre, remonte. Ca semble tenir. A ce moment, un petit bip sur le téléphone. Benoit qui ... vient de se réveiller tente sa chance. Finalement, ce problème mécanique tombait bien. Nous partons pour Saulx où nous avons la bonne surprise de trouver un terrain sec ou presque. Le programme du jour consiste à enchaîner quelques belles montées dont ma forêt préférée n'est pas avare. Les jambes sont un peu raides, 7h dans un petit avion, ça laisse des traces. Mais les sensations sont bonnes dans les bosses. On roule à une allure raisonnable en accélérant dans les montées. Grosse satisfaction du jour, je viens à bout de la montée impossible, sans coup férir : les bonnes jambes et le Larsen qui mort méchamment dans ce type de sol encore un peu humide font merveille. On prend quelques passages techniques en descente pour s'habituer aux pentes raides, petite boucle du coté du bois de Saint Eloi et retour via Nozay. Je m'inquiète pour le chemin qui nous ramène à Saulx qui était en travaux la dernière fois. Finalement, pas de souci aujourd'hui. Ah si ! Il y a ... deux chevaux SUR le chemin !! Euh, c'est gentil un cheval ? Benoit prend son plus beau sourire et avance en leur parlant doucement pendant que je surveille courageusement nos arrières, appareil photo en main. Les pauvres bêtes ont encore plus peur que nous et se refugient dans un coin ce qui nous permet de passer. Retour à Saulx pour rajouter encore un peu de D+ avec une montée bien raide et caillouteuse qui devrait ressembler à ce que l'on trouvera à Saint-Sylvestre. Quelques chemins sont envahis par la végétation bien alimentée par les nombreuses pluies ces derniers jours. Puis nous prenons la direction de la maison après 2h33 de roulage, 43,2 km et 650m de D+. Encore une petite séance cette semaine et les dés seront jetés.

mardi 5 juin 2012

Mardi 05/06/12 : Longchamp

Ayant eu ma dose de terrain boueux dimanche, j'hésite fortement à aller faire un tour à Marly en sortant du boulot ce soir. J'emmène donc finalement le BeOne avec les pneus slicks. Et me voilà de retour à Longchamp. Le coté obscur de la Force je cotoie :-) . Au petit Padawan je pense en ces moments. Je m'élance pour le premier tour, rapidement un petit groupe me dépasse. Je saute dans les roues, mais ça va un peu vite pour moi et je lâche dans la ... descente, n'arrivant pas à tourner les jambes froides assez vite. Quelques minutes plus tard un peloton beaucoup plus gros arrive, ça roule à 35 km/h. Je retente l'intégration. J'arrive à prendre la roue d'un gars taillé en armoire à glace, un vrai bonheur je suis littéralement aspiré et ça avance tout seul. En moins d'un tour on rattrape et dépasse le petit groupe qui m'avait largué. Incroyable l'effet peloton, je suis bluffé. Attention à ne pas tomber dans le coté obscur. Surtout que derrière moi, un gars tout en noir avec un casque noir aussi souffle d'une étrange façon. Ca me rappelle quelque-chose, mais quoi ? Bon, en attentant, je fonce et on enchaîne 10 tours sous une petite bruine. Putain de printemps ! Une heure plus tard, le compteur affiche 36,1km. Je n'en crois pas mes yeux.

dimanche 3 juin 2012

Dimanche 03/06/12 : Magny Futée / Trempée

Plus que 15 jours avant notre objectif. Nous avions coché sur nos tablettes la Magny Futée, que nous avions découvert avec Benoit l'année dernière. Une belle rando avec un parcours technique et physique. Au fur et à mesure que les jours avancent, je regarde avec une certaine inquiétude les prévisions météo qui sont loin d'être optimistes. Olipic déclare forfait pour la bonne cause, belle maman vient manger à la maison. Reste donc Bastien et Benoit. Le moral de Benoit est bien entamé par la lecture de la météo. Pas le moindre doute, le Benoilator n'a aucun atome crochu avec les grenouilles, sauf quand elles sont rôties dans l'assiette.  Samedi soir, il annonce son probable désistement. Je m'emploie à le convaincre que la météo est plus favorable que prévu pour le lendemain matin, météo aviation à l'appui. Pas de pluie prévue à partir de 8h. Le souci, ce sont les orages bien annoncés pendant la nuit. Et effectivement, à partir de 2h du matin, ça tonne fort dehors, avec un beau déluge à la clef. Mauvaise nuit du coup, je me relève plusieurs fois pour aller vérifier que notre sous-sol n'est pas un nouvelle fois inondé. Le réveil finit par sonner à 5h50, nous nous sommes donnés RDV à 7h15 aux inscriptions. Je coupe le réveil et ... me rendort. A 6h25, le téléphone bippe : SMS de Benoit qui vient, après une longue méditation, de se décider à venir. Habillage en catastrophe, j'arrive chez Benoit avec 20 bonnes minutes de retard. SMS à Bastien pour le prévenir ... il est déjà sur place !! On fonce en direction de Magny les Hameaux. Arrivée 30 minutes plus tard, inscriptions rapide, il n'y a pas grand monde vu le ciel menaçant et le sol détrempé par les orages. Benoit a de gros doutes sur mes prévisions et je sens que ça va être ma fête s'il se met à pleuvoir. Nous voilà sur le parcours. Les chemins sont transformés en marécages, le déluge s'est abattu ici aussi. Le Larsen TT à l'arrière avoue ses limites sur un tel terrain bien gras. On se croirait en février. Heureusement, il ne fait pas froid, mais il y a beaucoup de vent. Nous allons en direction du Bois de St Lambert puis du Champ Granier. Rapidement, je suis victime de remontées de chaîne sur le plateau du milieu, de l'herbe et de la boue bloquent un peu le galet inférieur du dérailleur. Enervant mais pas catastrophique. Le parcours est agréable et souvent ludique, mais les passages en montée sont parfois un calvaire, le pneu patine à mort sur la terre glaise et les cailloux mouillés. Arrivée au premier ravito bien garni au bout de 21km. Petite séance mécanique huilage/nettoyage. Au passage, un concurrent me demande de régler son dérailleur, ses vitesses passent mal. Point positif, si la crise s'aggrave, j'ai une reconversion possible dans la mécanique vélo. Nous repartons, en direction cette fois des Vaux de Cernay via le Bois des Cinq Cents Arpents. Dans une petite descente, je choisis une mauvaise trajectoire et le pneu tape une pierre de biais. Pshiiit, déjantage et dans le seconde qui suit je perds l'avant et me couche. Petite pause regonflage, on repart, un peu déstabilisé, je fais 10m dans la descente et vlan, par terre de nouveau. Pour me remettre de mes émotions, j'ai le droit à une belle montée hyper glissante où le Larsen rend les armes à plusieurs reprises, je finis à pied avec l'envie de balancer le vélo dans le fossé. Moral dans les chaussettes, trempées par un petit passage à gué par un mini ruisseau transformé en torrent de montagne par les pluies nocturnes. Mode moral à zéro on.  De noire pensées me traversent l'esprit, l'envie n'y est plus, je tourne les jambes tranquillement pour avancer. Benoit et Bastien se sont arrêtés pour m'attendre, merci à eux. Je repars dans leurs roues, nous arrivons dans les Vaux. Le terrain est plus sec, le parcours franchement top à cet endroit. Ça monte ( sur le vélo ), ça descend, ça tourne dans tous les sens, il y a des fougères, des beaux paysages. Mode moral de retour on. Les jambes tournent toutes seules, et je sens de la puissance lors des relances, c'est agréable, je m'amuse, youpi la vie est belle, vive le VTT. Un petit rayon de soleil fait timidement son apparition, la météo aviation était comme toujours très précise. Benoit a eu raison de venir. Certes, mais l'état du terrain ne l'enthousiasme pas plus que cela. Après avoir bien slalomé dans les Vaux, nous voilà au ravito 2 situé au km ... 48. Un peu loin. Toujours bien fourni. Rien à dire sur l'organisation, ravito et fléchage nickels. Je dépanne un vététiste qui a perdu un guide durite. Saint-Michel mécanique à votre service, un petit collier rilsan et un petit coup de pince et le voilà paré à affronter la fin de parcours. Je me sens en pleine forme désormais. Nous filons à bonne allure. Bastien profite d'une traversée de route où nous sommes bloqués par les signaleurs pour prendre la poudre d'escampette. On ne le reverra plus.  Petit tour par Chevreuse pour monter à la Madeleine. Un concurrent revient à ma hauteur, nous discutons du parcours et je lui explique que cette montée est légendaire. Nous y voilà. Rapidement, il arrête de me parler, je me demande bien pourquoi. Grand moment quand je déboîte pour passer le Benoilator qui a toujours un peu mal aux jambes mais ça va quand même beaucoup mieux. Je monte tout sur le plateau du milieu, excellentes sensations. La suite du parcours est terrible : terrain complètement détrempé et collant, une horreur. Les bosses sont infernales, ça patine, c'est usant. On râle un peu. La dernière descente est hyper glissante, on voit un nombre incalculable de chutes. Nous sortons enfin du bourbier pour entrer dans Magny après 64km et 4h01 de roulage pour un peu plus de 1100m de D+. Bon entraînement, à refaire sur un terrain plus praticable pour mieux profiter de ce beau parcours.