lundi 26 août 2013

Lundi 26/08/13 : Saulx

Demi-journée de RTT pour renouveler mon certificat médical avion, examen nettement plus poussé que pour le VTT. J'en profite pour rattraper un peu le retard pris hier . J'ai craqué devant la pluie qui tombait à verses au réveil, doutant que les conditions puissent être acceptables à d'Huison Longueville. Apparemment à tord si on en croit quelques commentaires sur vélo vert. Etonnant quand même car chez moi la pluie est tombée sans arrêt jusqu'à 18h. Debout à 7h ce matin, à 7h30 je suis sur le vélo, histoire de dérouiller les jambes frustrées toute la journée d'hier. La nouvelle fourche ultra légère fonctionne à merveille tout comme le nouveau capteur bluetooth pour remplacer son prédécesseur qui n'a pas survécu à la cabriole de la Rhune. Le terrain est humide mais très praticable . La fine couche mouillée en superficie m'empêche de venir à bout de la montée impossible, le pneu ne tient pas et patine. Il fait bien frais ce matin, je n'ai plus l'habitude et le coupe vent sans manche est plus que le bienvenu. Le rythme monte doucement au fur et à mesure que l'organisme se réchauffe. Une sortie agréable terminée sous un beau soleil. Le médecin aéro est sympa et c'est un chasseur et amateur de nature. On parle VTT, il me dit de faire attention aux sangliers à Fontainebleau, plusieurs cas de personnes qui ont été chargées ! Oups ! Pas rassurant ça, d'autant que la vitesse de pointe du sanglier furieux atteint parait-il 50 km/h.Va falloir travailler le sprint :-)

dimanche 18 août 2013

Dimanche 18/08/13 : Raid Banzai !

Retour du Pays Basque samedi dans la journée, avec un trafic plus supportable qu'à l'aller, 9h de route au total. J'ai un peu mal partout suite à ma chute à la Rhune, je propose quand même à Benoit un petit raid pour garder la forme en vue des échéances à venir et du retour du redoutable Bastien :-) . Patrick et Eric ont normalement prévu un remake de la Nez de Boeuf, mais j'ai la flemme de me lever à l'aube pour les rejoindre et aussi des inquiétudes sur mon genou, au vu du programme d'entraînement dementiel qu'on suivi Patrick et Eric pendant les congés, ça risque d'être dur de les suivre. Bon, vous me direz que Benoit revient d'un stage intensif dans un club breton , est-ce préférable ? Mais qui ne risque rien ... La météo n'est pas optimiste pour dimanche et finalement Patrick et Eric renoncent à leur sortie. Je consulte la météo aviation plutôt rassurante, quelques gouttes en début d'après-midi et encore, avec une probabilité moyenne. Et donc finalement on opte tous pour mon raid, on abandonne le 80km prévu à Fontainebleau pour un parcours plus facile à gérer en cas de pluie on départ de Savigny. Mais quand même 70km et 1500m de D+ au programme ! Au réveil, je suis inquiet, j'ai vraiment mal au genou, je boite et il est un peu enflé. Un petit coup de synthol suffira-t-il ? Patrick arrive un peu en avance au rendez-vous devant la maison, il est pressé de découvrir le fameux numéro de Xcountry magazine. Benoit nous rejoint et papote avec madame puis nous filons retrouver Eric à la gare de Gravigny, en route pour le rocher de Saulx premier épisode de notre raid. J'ai du mal à forcer sur la jambe droite, on discute blessures avec Eric qui en connait un rayon :-), il me conseille de ne pas sous-estimer le mal. Bon, hum, pas rassurant tout ça. Mais la douleur s'estompe rapidement, au point de presque disparaître, et comme je suis content de retrouver mon arme fatale, je ne résiste pas au plaisir d'appuyer sur les pédales. Eric mène un bon train dans la première ascension, je suis rassuré de voir que je peux le suivre sans difficultés. Je guide la troupe dans ma forêt préférée, et après un petit hors d'oeuvre, on s'attaque à la montée impossible, au moins je serai fixé sur le genou. Eric et Patrick s'élancent mais calent aux 3/4 de la montée, faute de bien connaître la bonne trajectoire et avec le handicap d'un 26" pour Eric. Handicap qui pourrait bien être provisoire vu le nombre de questions qu'il nous a posé sur les 29" et son niveau impressionnant de documentation sur le sujet ! Benoit est-il remis de ses problèmes à la nuque après son énorme chute du printemps ? Et bien, il a encore quelque gène pour tourner la tête mais pas pour pédaler, il monte tout ça comme si c'était plat d'un coup de pédale aérien. Je le suis, c'est pas le moment de rater mon coup , mais ça passe sans difficultés, moins raide ... que certains passages de la Rhune. On enchaîne par la descente ludique avant d'attaquer la longue bosse plus roulante qui suit. Et là, le ton de la sortie va être donné. Ca appuie sévèrement, Eric fonce dans son style puissant, Patrick est scotché dans sa roue. Je suis derrière, me demandant comment se sent Benoit. C'est à ce moment qu'il passe dans une accélération fulgurante, et seul le manque de place l'empêche de s'envoler. Il va falloir surveiller le Benoilator de près me dis-je .... On fonce plein pot vers la Ville du Bois. Le compteur dépasse souvent les 35km/h sur le faux plat montant, mode arsouille on et personne n'est en reste. Les centaines de km de route effectués par Patrick lui ont rendu la forme, la puissance est impressionnante. Je suis bien content de pouvoir tenir le rythme digne d'une coupe du monde de XC ! Dans la montée suivante, c'est un combat titanesque. Emporté par son élan, Eric ripe sur les ornières d'un terrain raviné mais il écrase les pédales de son Merida et ressort en force d'une situation impossible. Nous voilà au sommet, petite pause ravito où on discute ... 29" :-) . Ensuite j'ai prévu quelques boucles dans les bois alentours, avec du D+ et du D-, les bosses sont avalées en force sur la plaque, c'est la guerre pour passer en tête, personne ne lâche rien, le groupe est remarquablement homogène. Passage plus roulant, le compteur s'affole à nouveau avec une pointe à presque 60km/h sur un faux plat légèrement descendant. Je jette un oeil à la cassette pour vérifier si je suis bien sur le 11 dents, eh oui, c'est le cas, je mouline comme une malade avec Patrick qui sprinte comme Cavendish à coté de moi. Alors que je pense avoir cause gagnée, Benoit revient à notre hauteur en pédalant tranquillement comme si il allait chercher le pain ! On pile à l'approche d'un rond-point, impossible de l'aborder à cette vitesse, les voitures nous regardent passer médusées. Le GPS annonce plus de 25km/h de moyenne pour déjà 1000m de D+ . Sur le chemin du retour, nous optons pour un second passage dans Saulx, avec pas mal de passages techniques. Eric a des soucis avec une pédale et s'explose le genou sur la potence après qu'elle ait cédé sous la traction surpuissante, on ralentit quelques mètres avant de reprendre le rythme. Quel plaisr de survoler les singles en relançant à chaque virage, chaque petite bosse. Le vélo vole et virevolte, le terrain est idéal, un peu de pluie la nuit a collé la poussière. On prend l'option retour long par Morsang, personne n'a envie de que ça s'arrête. J'ai une pensée pour Bastien qui aurait adoré cette sortie météorique. Sur les berges de l'Yvette, on envoie les watts, j'envoie comme un malade sur le 36x11 mais à l'approche de la fin de l'allée, alors que je suis en tête, le missile Benoilator lance une attaque de folie, Eric puis Patrick sautent dans la roue et me voilà dernier. Mais c'est pas fini ! Je repasse pour la montée en haut du parc, Eric est dans ma roue, on redescend pour la seconde partie des berges mais cette fois c'est celles de l'Orge. On remet les gaz, et le scénario se reproduit avec le même missile bleu qui attaque férocement à plus de 50km/h sur la fin, sauf que cette fois ça monte derrière. Eric est dans la roue, je fais un effort violent dans la montée pour les rejoindre, Patrick coince un petit peu. Mais sur le plat, le Benoilator en remet une couche, le stage breton l'a transformé en machine de guerre, on double les voitures qui se trainent. Je me cale dans l'aspiration d'Eric, c'est super efficace du fait de sa grande taille, il offre un abri très appréciable. Nous arrivons finalement chez moi où nous finissons ce raid mémorable autour d'une bonne bière. Au bilan , 70km en 3h pile de roulage pour 1600m de D+ , un truc de fous  ! Vivement le retour de Bastien dimanche prochain en attendant celui de Xavier qui continue à soigner ses blessures après sa chute en DH. Petite séance de mécanique le soir pour monter un 29x42 sur le pédalier en remplacement du 22x36 histoire de pouvoir appuyer un peu plus sur les parties roulantes des prochaines randos.

jeudi 15 août 2013

Jeudi 15/08/13 : la Rhune

Impossible de venir ici sans aller affronter la montagne légendaire du Pays Basque, la Rhune. Initialement prévue hier, j'ai remis la sortie à ce jeudi pour cause de nuages accrochés au sommet. Pourtant il faisait un temps magnifique, mais les jours où le sommet est dégagé sont rares et le moindre nuage traînant dans les environs a une fâcheuse tendance à s'accrocher pile poil sur sur la Rhune, qui est le point culminant de la région. Grosses vagues mercredi et nous avons passé toute l'après-midi jusqu'à tard dans la soirée dans l'eau avec mon fils à tracer de belles trajectoires en body board. Et mauvaise surprise en me levant ce matin, j'ai les jambes en compote ! J'ai un sérieux doute sur ma capacité à arriver au bout de mon parcours mais ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent dans les deux activités. J'ai donc l'espoir qu'en chauffant doucement la machine, les douleurs disparaissent. Départ à 8h15, j'ai traîné dans la préparation, la motivation étant un peu vacillante au vu de ma forme apparente. Me voilà quand même sur le vélo. Hendaye n'ayant rien à envier aux rues de San Francisco, il faut monter une pente déjà bien raide pour rejoindre la route menant vers le pont de Béhobie, porte de l'Espagne et du chemin menant à la montée du col d'Ibardin. Je me traîne à petite vitesse, mais les jambes tournent c'est déjà ça. Sur le chemin le long de la Bidassoa, j'accélère petit à petit sur cette partie sans difficulté, le GPS indique 20 à 25km/h, et les sensations s'améliorent. Alors que le ciel est tout bleu partout ailleurs, le bas de la vallée à cet endroit est sous les nuages bas, image étonnante.









Nuages bas dans la vallée

J'arrive dans les temps prévus au début de la montée, je garde la plaque pour cette montée afin de travailler en puissance et de chauffer les muscles et ça fonctionne. Au milieu de l'ascension, je suis bien, les sensations sont enfin bonnes, plus de difficulté à mettre du rythme, ouf, ça va le faire.
Et me voilà "on top" comme ont dit en aviation

Vue panomarique

Quelques Pottocks pour l'ambiance et bientôt j'arrive au sommet. A noter que lorsqu'on monte par le chemin, on arrive bien plus haut que le col qui est situé à 327m alors que le GPS indique 450m avant de descendre le long des magasins pour rejoindre la route.

9h40, Ibardin,la Rhune est au loin droit devant
Quelques centaines de mètres de bitume avant de rejoindre la piste qui mène à Rhune depuis le col. La première partie est ... descendante, il va falloir bientôt regagner l'altitude perdue.
9h58, le panneau indique le début de la montée finale, il reste un peu moins de 5km, le premier est roulant ...
On se rapproche, les antennes sont bien visibles
La première partie de la montée finale est paradoxalement roulante sur le premier km, le GPS n'indique plus que 350m, sur 4km il va falloir monter à 900m, je vous laisse calculer le pourcentage moyen ! J'ai bien en tête le premier mur au détour d'un virage à gauche, qui monte droit dans la pente. Et effectivement, le voilà. J'enclenche le 20x36, ici pas la peine de jouer au héros, l'idée c'est de tenter la montée sans mettre pied à terre. Cette fois, les choses sérieuses commencent, ça monte vraiment fort, et surtout je sais que ça va durer longtemps. J'entends un clic-clic de transmission, bizarre pourtant tout est bien réglé. Je me retourne et je réalise que je suis poursuivi par un autre vététiste. On va s'affronter en mode "Rhune", ici 50m d'avance représentent plusieurs dizaines de secondes , tout est au ralenti ! Dans un passage encore plus dur, il me rattrape, et passe en me disant bonjour en espagnol. Impossible de le suivre même s'il est 10m devant. Je n'essaie même pas, surtout ne pas se griller parce-que je suis à bloc, le souffle court, qu'est-ce que c'est dur ! Nous allons nous suivre presque toute la montée jusqu'à un nouveau passage sans doute à plus de 25% où ma roue ripe, et me force à mettre pied à terre pour éviter la chute. Zut, mais bon, je sentais que j'arrivais à la limite et c'est la première fois que je monte si haut d'une traite ici. Tant pis, je fais une pause d'une minute pour laisser le coeur redescendre avec un petit espoir de reprendre le fuyard s'il a présumé de ses forces ( ce qui ne sera pas le cas ) .
Pause en regardant les Pottocks
Ca se rapproche, il est 10h30, 2km en 1/2h !
Et me voilà reparti, le milieu de la montée est relativement moins pentu, en moulinant tranquillement, ça permet de récupérer un peu avant la ligne droite finale absolument terrible.
La dernière ligne droite, l'objectif écrase la pente, jamais inférieure à 20% sur cette partie et 30% dans le dernier virage
J'arrive au pied de ce fameux passage, il va falloir serrer les dents. J'aperçois mon lièvre à mi-pente, ça fait quelques minutes d'avance, mine de rien. Le sol est recouvert de petits cailloux ronds qui ne facilitent pas la progression. Il y en a beaucoup plus que les autres années, ça n'augure rien de bon pour la descente qui risque d'être délicate. Je dose de mon mieux la puissance sur la roue arrière pour trouver le bon compromis entre l'adhérence et la trajectoire. Mes jambes brulent et les poumons aussi, je me rappelle que je m'étais juré de ne pas recommencer cette ascension de folie. Maintenant, il faut aller au bout. Je m'arrête 30s à 100m du dernier virage, hyper raide, pour reprendre mon souffle. Les encouragements de tous les randonneurs admiratifs font du bien. En serrant les dents, je passe le virage, je sais qu'il reste ensuite 100m difficiles avant que la pente diminue. Il y a un monde fou qui profite de la belle vue avec le temps dégagé, il faut y aller avec prudence car les gens ne regardent pas trop où ils vont. J'arrive au sommet, je dégouline littéralement.
11h, un vététiste sympa a proposé d'immortaliser le moment, merci à lui
Vue sur les maisons du col d'Ibardin
Hendaye et Fontarrabie au fond


Au premier plan à gauche , le chemin pour redecendre


Le petit train de la Rhune qui est en service depuis presque 100 ans


Il est temps de redescendre pour arriver à l'heure pour le déjeuner. J'y vais prudemment, les cailloux roulants dans une pente à 30%, ça m'inspire une confiance mitigée. Je regrette la selle téléscopique à cet instant. Je me retrouve rapidement dans le fameux virage vertigineux. Un coup d'oeil dans l'axe de la pente pour voir s'il y a du monde, un groupe de randonneuses approche. Je serre à droite pour ne pas les gêner, à cet endroit, c'est du bitume. A la sortie de la zone bitumée, je réalise trop tard que sur ce coté, il y a un petit ruisseau qui coule. La roue avant ripe violemment sur le rebord d'une rigole en bois transformée en patinoire par l'eau. D'un coup de rein désespéré, je redresse le vélo in extremis mais ça m'envoie de l'autre coté la roue arrière décroche et je me vois tomber sur le coté droit dans la pente vertigineuse. Oulala, ça se présente très mal là ! Pas le temps de déclipser, je tente de heurter le sol le plus souplement possible mais la pente est si raide que je fais un tonneau complet par la droite et je m'arrête dans un nuage de poussière rouge, un peu sonné. Un coup d'oeil aux randonneuses, je n'ai blessé personne, ouf. Second coup d'oeil pour vérifier s'il ne s'agirait pas d'une école d'infirmières justifiant de prendre une posture incitant à la réanimation. Aie, en fait c'est un club du troisième age et elles sont au bord de la crise cardiaque me voyant déjà en mille morceaux. Je me relève donc avec un grand sourire malgré un bras et une jambe droite bien rapés, mais pas de gros bobo. Je suis couvert de terre rouge, les lunettes en travers et le casque de guingois. Elles me regardent comme si j'étais le survivant d'une catastrophe nucléaire. Je rassure tout le monde et saute sur le vélo pour repartir. Le souci c'est que je ne vois plus grand chose à travers les lunettes avec la poussière et la transpiration qui dégouline. Impossible de s'arrêter à cet endroit, ça descend trop fort, je fais une petite pause plus bas mais l'essuyage ne donne pas grand chose. Je roule prudemment jusqu'à ce que la pente se calme et permette de plus lâcher les freins. Attention aux rigoles parfois très creusées qui permettent l'évacuation de l'eau. Cette satanée foruche DTSwiss ne les absorbe pas bien et je me fais plusieurs quelques frayeurs avec le vélo qui chasse fortement. Remontée sur quelques centaines de mètres vers Ibardin, version col, puis remontée bien raide au milieu de la foule pour rejoindre la piste qui redescend vers Hendaye. Je fais peur avec le sang sur le jambe et le bras, les gens s'écartent naturellement, un automobiliste s'arrête même pour me proposer sa trousse à pharmacie, super sympa , merci à lui. Je décline, rien de grave et il y a un torrent plus loin sur lequel je compte pour reprendre forme humaine. La suite de la descente ne pose pas de difficulté, le vélo file bien. Je stoppe au torrent pour une pause ravito et nettoyage, pour la jambe, le bras et surtout, les lunettes ! Me voilà enfin présentable et je vois la trajectoire devant, quel bonheur. Tellement bien, que je rate la bonne bifurcation, filant comme un missile sans regarder le GPS. Ca me vaut un bon km de remontée en plus, quand on aime, on ne compte pas. Puis retour à la maison par la piste le long de la rivière à toute vitesse, le vent dans le dos. A l'arrivée, le GPS affiche 60km pour 4h27 de roulage et 1650m de D+. Belle sortie et sacrée frayeur quand même !

lundi 12 août 2013

Dimanche 11/08/13 : le tour du Jaizkibel

L'année dernière, je n'avais pas réussi à boucler le tour du Jaizkibel, la faute à des militaires espagnols en manoeuvre et à un toro qui barrait le chemin. J'étais donc bien décidé à réparer cet échec. Une recherche de nouvelles traces sur internet m'avait permis de tomber sur un CR des "CrapauxTT" qui m'avait enthousiasmé, notamment la photo d'un single en crête avec la mer des deux côtés qui valait le déplacement à lui seul. Sans compter le sentier en bord de mer sur le chemin du retour que je n'avais pas pu emprunter en 2012 et qu'il me tardait de découvrir. Je rentre donc le parcours téléchargé sur Plani-cycle dans mon GPS, en préparant une alternative un peu plus courte empruntant un peu de route sur le retour au cas où l'horaire serait difficile à tenir . C'est que le CR annonce 6h pour 40 km ... de quoi imaginer quelques passages techniques. Après pas mal d'essais, j'ai fini par trouver la solution GPS idéale pour mon usage . Pour la partie guidage cartographique, le Motorola Defy Mini étanche, associé à un petit module GPS bluetooth externe qui permet d'économiser la batterie et de tenir plus de 8h en utilisant l'excellent application française "MyTrails" développée par Pierre-Luc Paour. Le gros plus de MyTrails : très simple d'usage, une cartographie ultra complète allant des cartes OpenCycleMap gratuites aux cartes IGN payantes, avec la possibilité de les télécharger en local. L'application est bien conçue avec une fonction de verrouillage automatique de l'écran qui évite les interactions imtempestives en roulant, fréquentes avec un écran tactile très sensible sur un smartphone. Je conserve mon GPS Holux avec la trace en backup pour son autonomie énorme et sa précision d'enregistrement avec notamment l'altimètre baromètrique. Samedi soir, je prépare le camel avec boisson énergétique maison en version raid longue durée et un bidon additionnel en prévision de la chaleur. Dimanche matin, réveil matinal et me voilà à 7h50 parti en direction de l'Espagne. Premier imprévu, aucun des deux GPS n'arrive à capter les satellites, malgré un ciel clair. Pourquoi ? Mystère. Finalement le Holux se décide mais je devrais faire une pause de presque 1/4h à Fontarrabie, je n'ai toujours pas de signal sur le Motorola et donc pas de guidage. Zut alors ! Finalement, après plusieurs réinitialisations, ça fonctionne enfin sans que je comprenne l'origine du problème. J'aperçois le Jaizkibel de loin .

Au fond, le Jaizkibel

La route s'élève et j'approche de la forêt. La pente est déjà raide, le compteur plafonne à 10km/h. Derrière moi, il me semble soudain entendre un bruit de cavalcade. Je me retourne et je vois un énorme molosse qui vient de sortir de nulle part et me fonce dessus tous crocs dehors. Aie Aie ! Et Benoit qui n'est pas là avec la bombe anti-chiens ! Montée d'adrénaline, les jambes tournent soudain toutes seules et je gagne 15km/h d'un coup. Heureusement, le molosse n'est pas un bon grimpeur et je le distance rapidement, il renonce. Ouf ! JP 1 - Molosse 0 .

Me voilà maintenant dans le vif du sujet sur les chemins forestiers rocailleux et très ravinés avec toutes les pluies de ces derniers mois. La progression est difficile, j'apprécie l'efficacité du Dad et je suis surpris d'arriver à passer certains zones vraiment défoncées.

Ca ne manque pas de cailloux ! 
Deux cyclistes espagnols me demandent le chemin de San Sebastian, je tente de leur expliquer en m'aidant de la carte sur le GPS, mon espagnol se limitant à "Ola" pour dire bonjour. ils semblent m'avoir compris et repartent dans la bonne direction. La 2ème partie de l'ascension est la plus difficile. Certaines zones sont encore humides et le pneu arrière atteint ses limites, un peu de poussage s'impose qui se transforme d'ailleurs en portage. Me voila enfin sur les alpages, il reste à rejoindre le sommet. Des vaches broutent, je vérifie qu'il n'y a pas de toro ... mais non, pas cette année, je passe moyennement rassuré quand même. Ca monte vraiment très fort, l'adhérence est excellente mais je me demande si je vais tenir jusqu'au sommet. Finalement, si ça passe et je double quelques marcheurs très étonnés de voir un vélo passer à cet endroit.
Le sommet est tout là haut
Vue côté France, au loin la Rhune dans les nuages
La vallée qui mène à San Sebastian

Les antennes et les Pottocks

Le sommet , derrière, l'océan Atlantique
Le début de la descente est un petit peu ... technique !
Après une pause photos pour profiter de la vue magnifique à 360°, je me lance dans la descente. Le début n'est pas simple du tout. D'énormes blocs de granit sont partout sur le chemin. Les entraînements à Bleau trouvent toute leur utilité, mais quelques passages m'inciteront prudemment à mettre pied à terre, je suis tout seul et il faut garder de la marge de sécurité. La descente se fait ensuite plus ludique, le single serpente avec vue sur la mer à droite ou sur la vallée à gauche, le bonheur absolu ! Néanmoins, les passages techniques sont toujours présents, difficile de regarder le GPS. Je prends un peu trop à gauche et me retrouve sur une trace parallèle, en sous-bois .

Joli sentier !

Au détour d'un virage, une grosse dalle rocheuse avec de la pente. Je m'engage, et là , ça se complique. Le rocher est mouillé, les deux pneus commencent à glisser. Je dois lâcher le frein avant pour garder la direction mais je commence à prendre beaucoup de vitesse. Ca sent le roussi, je m'éjecte du vélo qui fait un salto avant pendant que j'atterris dans un buisson, pas de bobo, ouf. Je repars prudemment à pieds pour passer la zone délicate et je rejoins finalement le bon itinéraire. Je n'ai toujours pas trouvé mon fameux single en crête, j'espère ne pas l'avoir raté. En fait, il fallait patienter, il est tout au sud du parcours. Après avoir franchi une barrière à animaux, un petit single remonte. Je doute de passer à vélo, mais si, le Dad passe tous les obstacles dont plusieurs belles marches de 30cm, incroyable les capacités de franchissement sur un 29". Je débouche au sommet et là ... j'y suis !

Vue magique, la mer des deux cotés,au fond à gauche, San Sebastian !
Mais chute interdite, sauf à avoir un parachute ou un diplôme de chamois d'élite

J'y étais !
 Je remonte le chemin, pour reprendre un bout de route afin de gagner un peu de temps et rejoindre plus rapidement le chemin côtier qui permet de revenir à Fontarrabie par le bord ouest du Jaizkibel. A ne rater sous aucun pretexte, car ce chemin est une pure merveille : des troupeaux de Pottocks entiers qui parfois barrent le chemin et il faut faire preuve de persuasion pour les faire dégager. Un chemin parfois roulant, parfois très technique mais toujours en montagnes russes permamentes au point d'en être usant, quand ça monte, c'est vraiment super raide et le 20x36 sera de sortie plus d'une fois. J'arrive dans une zone cahotique avec un beau ravin sur ma gauche. Prudence, je mets pied à terre et là je fais ... une Patrick ! Le cailloux sur lequel je pose le pied était instable , ma jambe gauche s'enfonce je tombe droit dans la pente. Heureusement, je tiens toujours le guidon et le vélo en se couchant me permet d'arrêter ma chute tout comme le buisson de ronce qui se trouvait en dessous de moi. Me voilà en train de ramper plein d'épines pour remonter sur le chemin, j'ai eu chaud !!

Le sentier du littoral
Une des multiples criques



Après presque une heure à monter et descendre sur ce single digne du paradis, me voilà de retour à la civilisation en atteignant le phare de Fontarrabie. Encore de belle vues sur la baie d'Hendaye avant de regagner la maison après 4h48 de roulage, 1450m de D+ et 56km. Une des plus belles sorties que j'ai eu l'occasion de faire. Franchement, ce coin est incroyable, il y aurait de quoi organiser des épreuves de légende ici, je me demande pourquoi personne ne s'est déjà lancé dans l'aventure.L'après-midi, de grosses vagues font leur apparition et mon fils insiste pour une session de body board. Et me voilà donc parti pour 2 heures de plus à palmer dans l'eau pour faire la course avec Nico. Dommage qu'il n'y ait pas une édition de la Granit en septembre :-) .

vendredi 9 août 2013

Vendredi 08/08/13 : Lasaingana


Sacré surprise jeudi, je reçois un SMS d'Eric et d'Olipic qui tous les deux me disent de courir acheter le dernier numéro de Xcountry magazine. Je file à la presse pour découvrir ma photo prise à la Granit en pleine page ! Waouh, sympa, voilà une revue à garder précieusement, ça risque de ne pas arriver tous les ans :-) Grosses averses ces deux derniers jours, et la session de descente en trottinnette de montagne que nous avions réservé avec mon fils est reportée à ce vendredi après-midi. Afin d'assurer l'horaire, je revois mes plans pour le matin, le tour du Jaizkibel est trop long et grâce au super moteur de recherche de traces Vttracks, je trouve un parcours qui me semble bien sympa qui monte jusqu'au Lasaingana, un sommet qui domine la baie d'Irun et d'Hendaye coté espagnol. 35km, ça doit tenir en 3 heures environ avec 900m de D+ annoncés pour un point culminant à 500m d'altitude. Me voilà parti sur le coup de 9h. Le départ se fait par le sentier le long de la Bidassoa mais rapidement, je bifurque sur la droite pour attaquer la grimpette vers les montagnes. Le terrain est encore humide mais pas trop boueux. Par contre, les cailloux sont bien mouillés et je vais devoir me battre dans les ascensions raides avec la roue arrière qui ripe souvent, mais ni le Dad ni son pilote ne s'en laissent compter et nous arriverons à vaincre les difficultés, parfois au prix d'un sacré combat. Les gens semblent aimer le vélo ici, car les randonneurs ne ménagent pas leur encouragements, ça fait plaisir. Le parcours est une vraie trouvaille, les images qui suivent sont d'ailleurs susceptibles de heurter la sensibilité de lecteurs qui seraient loin d'un VTT, l'auteur dégage sa responsabilité vis à vis de la frustration éventuelle qui pourrait en résulter. A la moitié de la montée, j'arrive sur un chemin incroyable, entre la montagne, une belle cascade et le ravin , avec de nombreux tunnels de plusieurs dizaines de mètres de longs à l'intérieur desquels je ne vois absolument rien, il reste juste à prier qu'il n'y ait pas d'obstacle devant !

Cascade
Tunnel
Un autre

Le sommet
La baie d'Hendaye 

Au fur et à mesure que le sommet se rapproche, le paysage devient de plus en plus beau, je suis vraiment bluffé et aux anges. Le terrain est moins caillouteux en haut, j'évolue sur un tapis d'herbe et de mousse verte et le vélo glisse en silence épousant les courbes du terrain. La vue est superbe et c'est le début d'une descente géniale de presque 10 km. Quelques passages bien techniques et rocailleux,des chèvres que j'effraie au détour d'un virage pris plein gaz, le bonheur ... Terrain bien humide sur la fin, et comme souvent au Pays Basque, ce sont les derniers kms les plus raides, je commence à avoir mal aux bras et les freins sentent le chaud. J'arrive directement dans les rues d'Irun pour rejoindre rapidement Hendaye. Une magnifique sortie de 36km pour 2h27 de roulage et 900m de D+ .

lundi 5 août 2013

Lundi 05/08/13 : Col d'Ibardin


Après un interminable voyage de 14h en plein samedi noir, repos dimanche avant une première sortie en terrain connu. Direction le Col d'Ibardin, un itinéraire que j'apprécie avec de beaux paysages à la clef. Aller par la vallée de la Bidassoa, la rivière qui sépare la France de l'Espagne. Les berges sont abruptes et rocheuses, un terrain pour les chamois, mais je me contente de les longer par le chemin qui les borde. Puis c'est le début de l'ascension par le versant espagnol. C'est le coté le plus facile, malgré pas mal de cailloux, le chemin est plutôt roulant. Le Sobre se montre particulièrement efficace dans l'exercice et j'améliore de près de 10 minutes mon temps de l'année dernière. Voilà qui me rassure, car sur les premiers kms, j'avais vraiment de mauvaises sensations, toujours mal aux jambes après le voyage. Rien de tel qu'une bonne montée pour remettre tout en place. Redescente par le GR coté Français. Il est beaucoup plus technique à cet endroit et la souplesse du cadre est appréciable pour amortir les vibrations. Quelques bosses très raides parsèment l'itinéraire avec des remontées d'environ 50m de D+ mais avec de fortes pentes. Le terrain a été bien raviné par les obstacles du mois de juin et je doute d'arriver en haut d'un single plein de trous. Heureusement, je rattrape un groupe de promeneurs médusés de voir un vélo grimper ici et ça me booste, plus question de poser pied à terre devant ce public improvisé. Les grandes roues me sauvent plusieurs fois et je parviens au sommet où je rejoins un vététiste resté sur la piste principale. Nous finissons la descente ensemble, avec de gros pierriers et des passages de ruisseaux bien amusants. La partie finale est en montagnes russes et bien que le parcours soit à profil global descendant il faut sans cesse remonter des raidards qui font mal aux jambes. Retour à Hendaye avec 39km au GPS pour 990m de D+ et 2h39 de roulage, une belle sortie super agréable qui a effacé la fatigue du voyage.