dimanche 28 juin 2015

Dimanche 28/06/15 : la recette miracle ( diététique Benoit@pprouved )

Pas de Raid des Cadoles cette année, pour cause d'invitation à la soirée d'anniversaire des 40 ans d'amis de longue date . Soirée très agréable par un temps magnifique . A l'apéro, buffet de rêve : Sangria maison à la limonade, Punch au citron vert, Margarita à la fraise, Desperados, etc .... Après 3 mois d'entraînement intensif pour la Granit, je décide de relâcher un peu et je me régale à tout goûter, les cocktails étant plus délicieux les uns que les autres. Puis on attaque le repas où je fais un sort au barbecue, avant de m'attaquer aux gâteaux et champagne pour le dessert. Couché à 3h du mat, pas très clair, je me dis que j'ai eu une drôle d'idée de donner RDV à Pat à 9h pour une sortie dans le coin . Mais il faut entretenir les jambes avant la Nez de Boeuf de dimanche prochain qui s'annonce tip top avec le beau temps. Finalement, pas de difficulté majeure à me lever à 8h, je me prépare tranquillement dans une maison endormie. 9h, ouverture du garage, Pat est là, première sortie VTT pour lui depuis sa chute à la Granit. Encore des douleurs au dos, mais globalement ça va. On s'élance direction Saulx/Ville du Bois/Marcoussis/Nozay/Saulx et retour par l'Yvette et l'Orge. A la première bosse, je réalise que les jambes sont au top, bien aidées par le Gaea dont j'avais oublié la réactivité. Je retrouve avec ce cadre les nouvelles sensations acquises sur la route ces derniers temps. Du coup, je me fixe pour objectif de faire un sort à mes records Strava. On arrive dans la forêt, option montée impossible, ça passe super facile, même pas au taquet sur le cardio, j'aurais pu aller plus vite. 4ème au classement général, pas mal quand même :-) . On file vers le haut de la forêt , direction le Bois de St Eloi et ses singles ludiques qui plaisent bien à Pat. Avant, il faut monter la côte du canapé, je grimpe tout sur 36x24, ça pulse, 2ème temps Strava à la clef, gnark, gnark ! Content le JP, Pat un peu moins :-) . On arrive à Marcoussis, pause ravito avant d'attaquer l'Escargot version VTT et ses épingles . Je pousse bien sur les pédales, sans trop savoir jusqu'où je peux aller sans exploser, me voilà en haut, 2ème temps au scratch aussi, trop bien, j'ai presque envie de la refaire, je pouvais aller plus vite, je me demande bien ce qui m'arrive ce matin ! Pat arrive, on attaque la remontée sur Nozay, séance full speed jusqu'au transformateur, on retourne dans Saulx jouer dans les singles avec le petit talus à descendre, puis retour à la maison , Pat rame un peu dans la descente de Ballainvilliers avec son plateau de 30, il tente quand même une attaque, je le laisse passer puis appuie sur le 36x11, qui a logiquement le dernier mot. On file sur les bords de l'Yvette via le Parc des Templiers, puis on remonte sur le Parc de Morsang pour constater que les bords de l'Orge sont en travaux. Je cherche une issue, lorsqu'un cri retenti derrière "Chaine!!!!" . Je pile in extremis avant de percuter la grosse chaîne qui barre l'entrée du passage. Ouf !!! Merci Pat. On doit prendre la piste cyclable, pas moyen de prendre le chemin, puis on remonte la vanne des eaux et nous voilà de retour après une belle sortie sous le ciel bleu, vive l'été . 48km , 750m de D+ et 2h53 de roulage .

dimanche 21 juin 2015

Dimanche 21/06/15 : La Faut Pas Mollir

Le Gaea à l'arrivée un peu poussiéreux :-) . Notez la selle suspendue spéciale Benoilator, bluffé par son efficacité/confort
La semaine a été difficile après la Granit. Pas spécialement mal aux jambes, mais une grosse fatigue générale jusqu'à jeudi. Aucune envie de rouler, du mal à me lever le matin, bref, La Granit ultime ça fatigue ultimement ! Retour d'un bon niveau d'énergie et de l'envie de monter sur un vélo à partir de vendredi. La Faut pas Mollir, une rando déjà faite pas mal de fois est au programme. Elle a une caractéristique particulière qui est d'alterner le très roulant avec des bosses bien raides en Vallée de Chevreuse. Du coup, comme dirait JM, c'est une rando qui pose des soucis métaphysiques aux adeptes du dentisme-monothéique. Le seul vélo monté en 2x10 dans le garage est le Gaea, je décide donc de le prendre pour cette sortie. J'en profite pour le remettre en 36/22 au lieu de 32/22 devant, me souvenant que j'avais fait le parcours avec David l'année dernière en 42/28 à Mach 2 . Cela va donc être l'occasion de tester la selle suspendue Cane Creek, issue de discussions avec le Benoilator qui s'est équipé de cet accessoire pour épargner son dos qui souffrait sur son Canyon SR . Il avait pu la tester sur le Gaea, et d'ailleurs changé l'élastomère d'origine jugé trop mou . Ne rigolez pas, c'est un système à parallélogramme déformable qui ne génère absolument aucune interférence au pédalage, juste un supplément de poids. Aucune nouvelle de qui que ce soit pendant le semaine, je me fais même du souci pour Seb bien silencieux. Mais ouf, il se manifeste samedi soir, rendez-vous est pris . Pat soigne sa cote froissée dans sa chute de dimanche dernier, et aucune nouvelles des petits hommes verts si ce n'est Oliv, parti dans le Morvan tester les Sapinières VTT avec son Spectral remis à neuf. On se contentera du parcours 60 km pour aujourd'hui, l'idée est de tourner les jambes pour récupérer et de se faire plaisir. Inscription vite faite pour 5€, tarif licencié, et nous partons à 8h05, temps nuageux mais pas froid. Immédiatement, je sens que la fatigue de la Granit est partie. Les jambes sont là , sensations amplifiées par l'effet du retour au semi-rigide, Le vélo bondit en avant dès que j'appuie plus fort, en particulier dans les bosses qui se montent facilement sur la plaque. Grognement de Seb derrière qui me trouve bien fringuant alors qu'il se ressent encore de ses exploits du week-end précédent. Ca grogne, mais ça suit, il est en forme notre petit padawan. N’empêche, vu comment il m'a fait souffrir ces dernières semaines, on va inverser les rôles aujourd'hui, eh, eh :-) . Nous filons à Mach 2 vers le sud. Le 11 dents ne passe pas , dérailleur réglé trop vite hier, ça me gène car on dépasse souvent le 30 km/h avec même des portions de route. Pensée pour les amis de l'AAOC, c'est une rando pour eux ça. On arrive au premier ravito situé au km 17 après .... 42 minutes !! Là on est en mode rando ultimement ... roulante . Test super concluant de la selle suspendue, surtout dans les passages en tôle ondulée dans les champs. Certes, la roue arrière sautille parfois, mais ça ne se répercute pas dans le dos, je peux rester assis,  et du coup, on gagne même en efficacité au pédalage. Génial, je sens que le Gaea va ressortir plus souvent. Nous arrivons en Vallée de Chevreuse, le profil du parcours change radicalement . Premières bonnes bosses, où je redécouvre l'efficacité incomparable d'un SR : ça monte tout seul, et le 22x36 me semble du coup un développement super facile à emmener. Ca grimpe aux arbres, et la légèreté et rigidité du SR carbone fait merveille lors des relances en danseuse. Grand sourire, la ville est belle. La où ça fait bizarre, c'est dans les premières descentes techniques : pas de tige de selle téléscopique, pas de suspension, moins de débattement, et terrain ultra sec et donc glissant, ouh là , mode prudence enclenché avec la roue arrière qui balaye le chemin. "Lâche les freins" me dit Seb. Euh ... pas tout de suite, faut que je me réhabitue. En plus, les Formula du Gaea fonctionnent en on/off, contrairement aux excellents freins Shimano du Cube ( va falloir investir ) . On fait une boucle Maintcourt/Vaux de Cernay/Auffargis, très sympa avec des passages qu'on ne connaissait pas et un tracé technico-ludique qui contraste franchement avec la première partie. On arrive dans une bosse que Seb connait bien du côté des Cinq Cent Arpents. Montée super raide, droit dans la pente et les gros cailloux . "Alors là mon JP, si tu la grimpe , je t'offre un gâteau"  . Bon, si en plus, il y a un prix au sommet, mode grimpeur impossible enclenché . Le plus dur , c'est de bien choisir la trajectoire car le terrain est bien défoncé et en plus, il y a des concurrents partout en train de grimper à pieds. Mais je réalise vite fait que ça va être jouable, la combinaison jambes/vélo/développement est idéale ce matin. Seb s'en rend compte, et commence déjà à réfléchir au gâteau :-) . Et voilà le sommet, ceci dit, elle a dû faire du dégât cette bobosse, car tout le monde était à pieds. Nous sortons bientôt du mode Chevreuse, ça redevient roulant et on rejoint le ravito 2 au km 40. Arrêt rapide et on repart, le final est identique à l'année dernière. J'ai réglé la butée du dérailleur, donc le 36x11 est de sortie, et ça suffit tout juste à suivre Seb qui a mis le turbo dans un nuage de poussière qui me fait tousser, il y en a partout. Heureusement, les bosses me permettent de rapidement boucher les quelques mètres qu'il ne manque pas de prendre sur les chemins où les chaos me freinent un peu. Il me faudrait un développement encore plus grand pour ne pas trop mouliner ce qui a tendance à faire sautiller l'arrière. Arrive la dernière difficulté bien longue du parcours au km 55 , d'abord sur route puis dans la forêt vers Ponchartrain, qu'on grimpe en cadence avant de plonger sur Plaisir. Dernière petite butte avant l'arrivée, je prévois une attaque sur Seb mais en accélérant la chaîne merdouille sur la cassette et paf, le maillon rapide rend l'âme pendant que Seb s'envole, arrêt mécanique obligatoire pour changer le maillon. Arrivée au bout de 3h15 de roulage, 60km et 880m de D+. On mange notre sandwich, on discute Granit, puis on prend le chemin du retour, lorsqu'on voit arriver un magnifique Open 29" avec un Pedalator dessus, tout content de s'être bien derrouillé les gambettes. C'est vrai que ça fait du bien de se souvenir qu'un VTT ça peut dépasser le 10 km/h, chose peu fréquente du côté d'Ambazac :-) . Moralité de la journée, un SR, ça avance quand même drôlement bien.

dimanche 14 juin 2015

Dimanche 14/06/15 : La Granit Montana Ultime ... et vraiment ultime !!


La Granit, c'est le genre d'épreuve où on se demande souvent pendant le parcours pourquoi on a décidé de la faire, et à l'arrivée, on ne pense plus qu'à revenir. C'est donc pour une 4ème participation que je m'étais inscrit cette année, avec un nouveau site de départ, un parcours rallongé et du D+ en supplément, de quoi faire peur quand on sait à quoi ressemble le terrain local. Même s'il y a pas mal de membres de l'équipe "historique" qui manquent à l'appel cette année à cause de divers empêchements, David est partant, tout juste revenu d'une belle perf au Raid Vauban, tout comme Pat, Seb et Richard. Et après des hésitations, Jean-Marc et Mary sont de la partie aussi malgré une ornière traître qui a fait chuter notre guerrière le dimanche précédent. Richard a un souci avec son vélo, donné en SAV à Decat. Je ne suis pas trop rassuré pour lui, et effectivement, il nous rejoint in extremis le samedi en début d'après-midi avec un amortisseur qui perd de la pression. Pas trop rassurant pour affronter un parcours aussi exigeant que la GMU, c'est un coup à se retrouver en rade. On repasse chez moi où j'embarque deux amortos de spare que j'ai en stock, en espérant qu'il y en ai un qui se monte. Voyage sans histoire jusqu'à Ambazac où nous rejoignons le bel Etang de Jonas, nouveau site de départ.
Récupération des plaques, d'un bidon et d'un tee-shirt Granit, je suis tout content d'en avoir un 2ème. Organisation toujours au top et toujours aussi sympa. On finit par être connus, alors on discute avec les organisateurs et l'ami Pascal. Le parcours a beaucoup de points communs avec l'année précédente, plus des nouveautés dont le Mur de Chedeville au départ , précédé d'une boucle autour de l'étang. Objectif : éviter les chutes dans la première descente. On en profite pour jeter un oeil à l'amorto de Richard, on parvient à lui monter un de ceux que j'avais amené, pas parfait mais au moins il ne risque pas de se dégonfler en plein milieu du parcours. Au passage, petite séance de réflexion pour comprendre comment positionner l'excentrique de la suspension NEUF du Décat de Richard. Rendez-vous est pris pour un resto tous ensemble au Clos des Cèdres, très bonne adresse où nous avions déjà dîné l'année précédente. Direction l'hôtel Ibis pour déposer les affaires. Et là : le gag . La réceptionniste ne trouve pas mon nom ! Mais si , je vous assure, j'ai réservé depuis des mois. Vous avez votre réservation avec vous ? Ben oui, regardez ... et là je découvre que je me suis gouré de dates : réservé pour le 13 mai !! Le boulet ! Bon pas grave, il reste des chambres, ouf :-) . Nous repartons rapidement pour le resto, et cette fois, on ne refait pas le coup de 2014 où on s'attendait les uns à l'intérieur et les autres sur le parking. David est là aussi avec Lucy son amie. Nous sommes rejoints à table par trois concurrents qui sortent d'une reco. Il faut dire qu'ils jouent la gagne, nous avons notamment le 2ème de l'année précédente, Julien, un vététiste belge super sympa ainsi que Fred, un ami de JM & Mary spécialiste des raids en tout genre. Bigre, on joue pas dans la même catégorie. Une fois le délicieux repas avalé, direction dodo . Après une semaine difficile , où j'ai chopé une allergie ou un virus qui m'a fait tousser tous les jours et une nuit de vendredi mouvementée avec un rodéo policier dans le quartier, je compte sur une bonne nuit pour arriver frais et dispo. Ce ne sera pas vraiment le cas, il fait trop chaud dans la chambre, j'ai du mal à dormir, pourtant je ne me sens pas du tout stressé. 6h45, je me lève difficilement, direction le petit dej. Pat et Richard sont déjà là . Je mange mon gâteau sportif et fait honneur au buffet, il faut prendre des forces, puis on charge les voitures. Je découvre sur le parking un Pat désespéré avec juste son cuissard qui me dit "tu n'aurais pas un 2ème maillot ? " . Enorme ! Et voilà notre Pat transformé en KHS91. On décolle direction Ambazac où on arrive à 8h. Mary & JM sont là, on monte les vélos et je me retrouve sur la ligne de départ avec David. Je veux prendre des photos mais réalise que j'ai oublié la carte mémoire. Décidément, c'est la période des gags. Je donne l'appareil à Lucy, ça fera toujours 100g de moins à porter. Je reconnais nos amis de la veille au soir concentrés en première ligne où JM s'est aussi positionné. 8h30, la meute s'élance.
Photo empruntée à David
J'hésite à faire le départ, mais la journée va être longue, donc je me laisse absorber par le paquet . Mauvaise idée, car le tour de l'étang est sur un petit chemin, et ça bouchonne, on est à l'arrêt dès le premier virage. Puis on entre dans la forêt pour la première ascension du jour. Il fait chaud et très humide, je transpire déjà et je ne me sens pas très bien. Pas de forces, je n'ai pas mal aux jambes, mais je suis pas vraiment dans la course. Pat est avec moi , on monte ensemble dans le paquet, j'ai plein de buée sur les lunettes, ça commence difficilement. Je ne sais pas où sont Seb et Richard. On rejoint le parcours de 2014, et arrive la première descente technique. La terre est sèche, pas trop de poussière, bon grip, je connais bien ce passage, je m'engage sans inquiétude. Un ralentissement devant, mes lunettes de couvrent de buée, je  vois plus grand chose et soudain mon guidon heurte un arbre que je n'avais pas vu. Ca fait touner le guidon, OTB magistral droit dans la pente, je vole, fait un roulé boulé en retombant sur le genou blessé il y a trois semaines ce qui fait céder la peau toute neuve pendant que je vois mon vélo faire des loopings en l'air. Ouaaaah comment ça va terminer tout ça ? Je parviens à m'arrêter, récupère le vélo miraculeusement intact, et c'est reparti. Je fais 10m et je me couche dans le virage suivant, je suis vraiment pas dans le rythme. Patrick a disparu devant, je sens que la journée va être loooonnngue ! Des idées noires me traversent l'esprit, sur le coup , pas loin de bâcher. Puis je me reprends, surement une mauvaise nuit, où alors c'est bien un virus que j'ai chopé, bon, on s'en fout, je suis un finisher, je suis un finisher, je suis un finisher, allez avance et ça va finir par aller mieux ! Et donc je pédale, tant bien que mal. Le GPS affiche une moyenne inférieure de presque 2km/h à l'année dernière, attention, ça risque d'être chaud pour la porte horaire. Avec l'humidité, le terrain bouffe de l'énergie. Petit à petit, je me reconcentre, vire les lunettes. Au moins je vois devant, sauf que c'est flou et pas agréable. Les montées suivantes et descentes suivantes se passent mieux, tout passe sur le vélo, je reprends confiance. 1er ravito au km 17, arrêt express pour pas faire chuter la moyenne, Mary arrive, on va rouler un peu ensemble. Elle se sent pas trop bien non plus, on s'encourage mutuellement. Je me sens de mieux en mieux, mais la moyenne ne décolle pas. Pourtant je suis haut dans les tours au cardio. Il fait toujours chaud et humide, je suis trempé de l'intérieur, ne pas oublier de boire. Dans une des rares descentes faciles sur un grand chemin, deux vététistes blessés en train d'être secourus en 100m. Etonnant une chute à cette endroit, ils ont l'air en de bonnes mains. Les descentes passent bien et j'y prends du plaisir, je suis enfin rentré dans l'épreuve. Mais la moyenne m'inquiète toujours, c'est limite. Une montée infernale pour rejoindre le ravito 2, nouvel arrêt express. Une bénévole veut soigner ma jambe qui effectivement dégouline de sang, je ne m'en étais pas rendu compte. Rien de grave, et pas le temps, il me reste moins de 50 minutes pour la porte horaire. Camel rempli, je saute sur le vélo et fonce. On est trois avec le même objectif , je connais bien ce passage, c'est plutôt plus roulant que ce qui précède, donc jouable .On appuie autant qu'on peut avec nos moyens du jour, je regarde les minutes défiler sur le GPS. Ca va être juste, pas possible de louper la porte, je donne tout ce que je peux, voilà la porte, les gars nous disent : "tout droit pour le 80, à droite pour le 60". Yeeesssss ! Je ne m'arrête pas, trop content de passer , il est 13h00 pile sur le GPS, incroyable.  Un gars m'interpelle, c'est Pat que je n'ai même pas reconnu et qui m'attendait. Il part sur le 60, je lui dis que je continue sur le 80. Et on s'élance avec mes deux acolytes. Quelques centaines de mètres plus loin, je ripe dans un raidar, manque de tomber et là , crampes dans les deux mollets. Aie ! Je m'étire deux minutes et bois à grande gorgées, ça passe, je repars le couteau entre les dents puisque mathématiquement je suis dernier sur le 80 et pas envie de finir dernier. Je fonce en suivant les rubalises, j'entends des cris derrière moi, mais je suis verrouillé sur l'objectif, rattraper les deux gars devant. Le terrain devient plus facile, beaucoup plus facile, beaucoup TROP facile. Un doute ... je reviens en arrière il y a bien des rubalises. Je repars, mais bientôt plus rien. Hum ... et ce cri derrière ... je me suis gourré ? Difficile décision que de revenir 1km en arrière, ça va être très compliqué maintenant de rattraper quelqu'un. Abandon ? NON !!! JE SUIS UN FINISHER ! Allez, on y croit. J'entends des voix dans un sentier, les débaliseurs ? Je prends celui-là et au loin je vois des gars en bleu qui courent, ce sont eux. Faut les rattraper. Séquence surréaliste : je suis derrière les gars qui ferment le parcours !!! Putain de merde !Il n'y a qu'à moi que ça arrive des trucs pareils.  J'appuie, je les rejoins , ils sont content de voir que j'ai repris le bon chemin, ce sont eux qui avaient crié pour me rappeler.
Photo organisation
Je ne comprends rien à cette affaire de rubalise, mais plus le temps de penser, faut foncer. Mon erreur a eu un point positif: le terrain plus facile a éliminé les toxines, je roule bien maintenant, relance en danseuse dès que je peux et dévale les descentes à toute vitesse, je vole, je me fais plaisir, je vais le faire. Une route, un gars me dit " tu es 106 si tu termines". 106 ? Pas si mal, il y donc eu beaucoup d'abandons. Ca me rebooste,  Je continue de boire pour chasser les crampes et tiens ... plus d'eau :-) . Trop bu ! Bon, je dois pas être si loin du ravito 3, une grosse bosse, une descente, une nouvelle bosse, je reconnais la piste de DH qu'on remonte, j'entends des voix , le ravito et il y a une dizaine de concurrents qui sont là . Eh , eh ... pit stop express pour remplissage du camel, j'avale quelques pâtes de fruits et du saucisson et zoup me voilà reparti, je suis plus dernier, youpi ! J'ai le moral au top maintenant. Un déluge me tombe dessus, aie, juste avant les trois pistes de DH caillouteuses, va falloir faire gaffe. Pas le temps de regarder la vue cette année, j’enchaîne la Kaolin, la Oulala et la Ragondin. Je suis avec trois autres gars, je m'étale deux fois dans un virage sur la Ragondin en perdant l'avant sur des cailloux glissants, pas aidé par une lucidité déjà entamée. Je me fais distancer dans les descentes, destabilisé par les deux chutes, mais revient facilement dans les montées, ce qui me donne confiance pour la suite. Je ne me souvenais plus qu'elles étaient aussi dures les montées dans cette zone, avec la pluie, les cailloux et racines rendent la tâche difficile. Il tombe des cordes, mais je m'en rends à peine compte, de toute façon j'étais déjà trempé de transpiration. On pédale, on pédale, on est cinq maintenant dont deux gars avec l'accent du sud-ouest qui papotent dans toutes les montées comme si c'était plat, même pas essoufflés. Mais ils sont énervants ceux là !
 Au km 64, on nous colle une pastille rouge sur la plaque de cadre, ravito dans 2km, ils sont long ces km, enfin le voilà . Je commence à avoir un peu mal au ventre à force de boire, j'ai du mal à manger mais je me force. Allez, on repart, faut pas mollir. Je vais faire toute cette dernière partie tout seul, 72km au GPS, et je vois un panneau "arrivée 10km". Non ? Pas possible, ils se sont trompés ? J'ai donc fait 2 à 3km de rab avec mon détour ? Pfuiii , 10 km, au moins une heure . Allez, appuie et arrête de penser. Alors j'appuie autant que je peux dans les bosses, tente de tout descendre sur le vélo, mais c'est la zone où les descentes sont les plus techniques. J'arrive dans une pente super raide, au bout un arbre, un virage en épingle à gauche et une grosse marche derrière. Ouh là, je le sens pas, j'attrape les freins et là , ouiiiilllle, une crampe à la main ! Les poignées de freins m'échappent et le vélo accélère comme une balle. Plus possible de m'arrêter, je suis mort, c'est la fin, adieu les amis ! Et ben non, ça passe super facile vu que je saute la marche sans le vouloir et atterrit tout en souplesse. Bigre, c'est donc ça la bonne technique. Allez, je le note dans un coin pour l'année prochaine si j'arrive vivant. Je reconnais le parcours final habituel : la Pierre du Mola ( je passe à gauche ) , les remontées pas trop dures qui passent sur 26x24, plus de crampes, la descente du Castor où je me fais une frayeur sur le passage entre deux pierres, me voilà en bas mais cette année on remonte pas la Ouff , je tourne à gauche, sur un chemin sympa en montagne russe pas trop dur, fini ? Tiens un panneau 5km quand même. Mais la fin se corse, ça redevient technique, avec un infernal sentier en balcon et en dévers complètement ravagé, je couche le vélo sur une racine et continue prudemment quelques mètres à pieds. Je suis méfiant, hier Pascal a parlé d'une descente hyper raide sur la fin. Finalement, pas si raide, ouf. Et enfin des cris, des klaxons. "Il y en a encore derrière?" "Oui, 5 ou 6" . Et voilà l'étang, j'y suis, j'entends la sono "on dirait qu'un truc arrive dit le speaker" . Et oui, c'est moi les gars, le finisher ! Je fonce, je vole, je vois Mary qui cours pour m'encourager, un talus, je le grimpe au sprint, l'arche, la ligne, j'entends mon nom au micro, vois trois super nanas en mini-jupe à droite ( qu'est-ce qu'elles font là ? ) , je souris, je l'ai fait, je l'ai fait, ouahh , c'était vraiment dur cette fois, mais j'ai déjà tout oublié, je suis bien, bon, j'exagère, je referais pas un tour. Un organisateur me colle un sticker finisher, sympa. Seb et JM sont là, j'apprends que Pat est tombé et s'est encore fait mal à une côte, Richard a eu des soucis de vélo et a fini sur le 45, ils sont déjà repartis. David a fini dans les 30 en 7h, JM premier master 3 en 7h20 et Seb dans les 9h. Mary a du abandonner , mal remise de sa chute de dimanche dernier, mais en 2016 on revient tous en pleine forme. Seb qui doutait de pouvoir faire le 80, qui n'aime pas la pluie et qui doutait de pouvoir résister moralement. Et bien, il a vaincu tous ses doutes, il l'a fait, je suis très content pour lui, il est tout heureux d'avoir vaincu le parcours.  Et au final, un immense merci aux organisateurs de cette épreuve magique, atypique, dure, très dure, mais aussi conviviale, très conviviale, un petit sanctuaire hors du temps et de notre société moderne, un endroit où seuls comptent le plaisir, l'amitié,  l'effort et la joie de pratiquer notre sport favori. Longue vie à la Granit Montana ! 82 km, 10h05 et 3580m de D+ au GPS sur la ligne . 96ème au classement final, me voilà dans le Top 100 , objectif atteint :-) :-)

Merci Mary pour la photo :-) 

dimanche 7 juin 2015

Dimanche 07/06/15 : Inter régionale à Bretigny

Dernière sortie significative avant la Granit. J'ai passé la matinée d'hier à préparer le Cube, changement de cassette suite aux sauts de chaîne à Gueret, mise en place du 26 dents devant. Du coup, il est dans une config pas trop adaptée aux randos VTT de ce dimanche, j'opte donc pour une sortie route. Il y a une cyclo à Bretigny , pas loin de chez moi et les 100km proposés me semblent coller au programme : ni trop , ni trop peu . Pas de volontaires pour m'accompagner, notre Pat préfère soigner son mal de jambes avec une sortie depuis chez lui. J'ai le grand plaisir de retrouver Roland aux inscriptions à Bretigny. Ca fait longtemps qu'on ne s'était pas croisé, il s'est mis à la route et revient du Paris Sancerre, 220km hier, donc il est là pour tourner les jambes en mode piano. Je m'inscris, et retrouve le club de Roland après quelques kms. On papote un peu, Jacques n'est pas là , il est en cure en Bretagne ( reste de la conversation censuré, mais ceux qui connaissent Roland et Jacques devineront ) . Ca roule doucement, je dis donc au revoir à Roland lorsque 2 concurrents nous doublent à bonne vitesse et saute dans leurs roues. Mais il s'arrêtent pour débâcher, je continue donc en solo jusqu'au pied de la bosse avant le ravito où ils me rejoignent avec un groupe du Plessis Paté. On monte à bonne vitesse, je m'accroche à la roue du leader et nous arrivons ensemble au ravito avec un peu d'avance sur le reste de la troupe qui a décroché. Picorage express, je repars, mais plus personne. Finalement, j'aperçois mon groupe au loin, 10km en chasse-patate pour revenir à la faveur d'un faux plat montant. Nous arrivons dans le forêt de Fontainebleau, pensée émue en face du panneau "La Canche aux Merciers" haut lieu vététistique. Ce passage est superbe,  on remonte vers Milly , nous roulons à quatre, jusqu'au ravito n°2 au km 65. Il y a même des petits sandwichs, je me régale et ... loupe encore le départ du groupe. Grrr , nouvelle séance de poursuite, c'est bon pour pousser les gambettes avant la Granit. Je recolle à nouveau et cette fois c'est un petit peloton. Ca visse à mort entre Chevannes et Ballancourt, avec au passage un bon score sur Strava. Nous allons filer sur ce retour plus roulant jusqu'à l'arrivée atteinte au bout de 98,6km, 700m de D+ et 3h20 de roulage. Bonne sortie rythmée et agréable. Roland a fait le 70, on se retrouve donc encore, et on re-papote tout en remplissant un quizz sur le Tour de France. Mardi soir, test du Cube à Verrières pour vérifer les passages de vitesse puis repos jusqu'à Dimanche .