dimanche 28 mai 2017

Dimanche 28/05/17 : La Démons de Gueret


En pleine descente , merci Mary pour la photo 

Le Divino , notre resto du samedi soir 
Depuis que j'ai découvert la Démons de Gueret grâce à Pedalator, je ne peux m'empêcher d'y revenir, la qualité de l'accueil et du tracé étant hors normes. Après une édition 2016 pluvieuse et froide, celle de 2017 s'annonçait caniculaire. Après pas mal d'hésitations, Benoit puis Pat s'inscrivent avec moi. Instant de doute, j'ai changé de voiture depuis une semaine et je me demande si je vais pouvoir caser trois vélos dans la 308 SW qui n'est quand même pas aussi logeable que mon ancien Picasso. A ma grande surprise, ça tient à l'intérieur, pas besoin du porte vélos. Richard étant partant de longue date, David revenant sur les terres de ses exploits et nos amis Pedalator étant bien entendus présents, c'est une bien belle équipe qui se retrouve samedi soir au restaurant le Divino à côté du lac de Courmille. D'autant que David est venu avec Lucie et Richard avec Henriette qui s'est inscrite sur le 35km ( attention chers lecteurs et lectrices , le 35km des Démons de Gueret , ce n'est pas une rando facile ) .  Avec le beau temps, le repas est ... divin . Excellent rapport qualité/prix et je déguste un pavé de viande excellentissime pendant que la majorité opte pour un magret de canard, sauf Mary qui décide de mettre au régime et mange une salade ( énorme quand même , je parle de la salade of course ) . Ah j'oubliais le plus important : la serveuse était très charmante :-) . 

On se quitte pas trop tard en vue des efforts à fournir le le lendemain. Heureusement, les chambres du Campanile où nous sommes descendus sont climatisées. Je passe une excellente nuit, malgré mon extinction de voix qui m'enquiquine depuis une semaine, due à une allergie. Je compte d'ailleurs sur le bon air de la campagne pour faire passer tout ça. On verra par la suite que cette extinction de voix jouera un rôle majeur dans les aventures du week-end .

6h30, je suis débout en pleine forme. Je commence à charger la voiture puis on se retrouve au petit déj avec Pat. Benoit préfère manger sa ration personnelle, une demi douzaine de sangliers accompagnés d'un tonneau de bière, régime diététique désapprouvé par son coach mais qui fonctionne. 

On est largement en avance au départ et la récupération des plaques est ultra-rapide. Nous sommes fin prêts pour le briefing de l'organisation. Au passage je regarde un jeune qui est sur l'estrade et qui a osé mettre un maillot de champion de monde; Gonflé le gamin me dis-je. Juste à ce moment, le speaker nous présente Benjamin le Ny, justement, champion du monde par équipe l'année dernière avec l'équipe de France. Arghl ! Mais c'est un VRAI champion du monde. Je réalise alors que je suis complètement stupide : Gueret est le berceau de l'équipe Scott Creuse Oxygène, pépinière réputée de champions VTT. David ! Tu vas avoir de la concurrence aujourd'hui :-) 

8h30, la troupe s'élance derrière le quad qui nous faire le tour du village. Je vois Pedalator dans la roue du quad prêt à appuyer sur les pédales. Nous sommes tranquillement en milieu de peloton avec Richard, Pat et Benoit . Et mais ... où est Mary ? Devant, derrière ? Et on ne l'entend même pas , bizarre ... 

Les jambes tournent mais j'ai des sensations pas très rassurantes dès le départ avec la chaleur; L'impression d'avoir un peu les jambes en coton. Je discute avec Pat, attendant le retour du Benoilator à la première bosse. Mais non, rien , Benoit a enclenché sont célèbre "mode raid" et avance prudemment. Je tente de suivre Richard qui s'éloigne doucement, il appuie bien le bougre. Je fais à plusieurs reprises un effort pour recoller le gardant en ligne de mire. Au hasard d'une traversée de route où le peloton est stoppé derrière moi, je perds Pat, continuant mon bonhomme de chemin sans forcer. 

Le parcours est superbe, avec beaucoup de nouveaux passages et des singles ultra ludiques rien que pour nous . Les organisateurs doivent passer un temps fou à nous dénicher ces pépites, merci à eux. C'est technique aussi, le M06 se comporte parfaitement et je suis content d'être là . Petit à petit j'ai de meilleures sensations, j'appuie un peu plus et ... Richard me rejoint juste au 1er ravito au km 20. Là , il y a un truc qui m'échappe ... Comment peut-il être derrière sans que je l'ai redoublé ? Pat , Benoit et Mary arrivent quelques minutes plus tard. Richard repart devant, et nous repartons avec la Bikette. 

Un raidar bien costaud se présente. Tout à gauche et sur le bec de selle, je grimpe, même si les sensations ne sont pas au top, je n'ai pas mal aux jambes et ça passe. Retentissent alors des cri suspects derrière moi en provenance d'une voix féminine. Bon , analysons la situation : Mary est avec Pat et Benoit. Mais que font-ils ? Je n'ose me retourner, et je demande aux lecteurs mineurs de bien vouloir stopper ici la lecture de ce CR. JM ne lis pas ce qui suit ... Enfin, je vous passe les détails, mais la Bikette est passée et se retrouve au 7ème ciel tellement elle a aimé cette ascension :-) 

On continue sur ce terrain vraiment unique et qu'on ne retrouve que dans cette région ,  avec la tourbe rendue toute légère par la chaleur mais energivore au possible. Le rendement est pas top sous les pneus. Et de temps en temps, autre signature locale, des zones humides avec de la terre noire bien collante qui vous fait dépenser le double de watts que nécessaire pour avancer. Et surtout, des singles et encore des singles. Des descentes avec des dalles, des épingles, de la pente. Du vrai VTT comme on aime, le top du top , waouh, c'est super. Si seulement il ne faisait pas si chaud ! Pat peste contre son casque qui ne ventile pas assez. On a aussi droit à deux belles descentes bien fluides, on se croirait à l'Elsassbike ce que confirmera Benoit. 

Encore une descente et voilà le ravito 2 au km 35. Regroupement général avec Richard, Pat, Benoit et Mary. Les ravitos sont au top aussi avec sucré, salé, saucisson, coca, St Yorre etc ... Et pour repartir du ravito un enchaînement de deux dalles qu'on repère à pieds. Ca semble faisable. Pat s'élance, mais butte dans un rocher en bas de la seconde dalle. Je le suivais de trop près, je dois stopper. Du coup je remonte pour refaire le passage proprement. Au passage , notre Patounet prend un peu d'avance; On s'élance à sa poursuite avec Benoit et Mary , Richard étant encore reparti devant ( pressé le garçon , madame attend à l'arrivée :-) ) . On s'élance si bien qu'on loupe un bifurcation plein gaz dans une descente. On est quitte pour remonter et prendre la bonne trace qui zigzague au milieu de nulle part, zone tracée pour nous et bien sauvage. Il y a des trous , des cailloux, des racines, de la tourbe, des zones humides et molles, faut s'employer sur le vélo. Je m'attends à retrouver Pat dans une bosse et effectivement, à l'attaque d'une montée , je l'aperçois. Mais la montée en question est bien costaud. C'est le Puy de Gaudy. Ca monte raide, ça n'en finit pas ! Je rattrape Pat avec un énorme différentiel de vitesse : du genre 0,5 km/h :-) . Je m'applique à garder mon rythme, heureusement qu'on est dans la forêt. Ah ben justement, la forêt s'arrête et on tourne à droite sur une pente herbeuse et raide où il doit bien faire 40°C en plein soleil ! Dur ! Enfin j'arrive en haut avec une magnifique vue en récompense. 

Je prends quelques photos et attends Pat. 

Ensuite super descente technique et ludique. Dans un virage à gauche qui se referme en plongeant, je manque de sortir de la trace, appuie si fort sur ma pédale extérieure pour faire tourner le vélo que je chope une crampe . Aaaaaahhh ça fait mal ! Boire, faut boire avec cette chaleur . Je boirai plus de 6l sur le parcours mais encore insuffisant au vu des 2l d'eau ingurgités après l'arrivée. Pas facile de rouler par une telle chaleur après un printemps glacial en RP. 

Nous voilà en bas de la descente, et je sens mes forces qui déclinent . La montée bouillante m'a tué . Pat souffre aussi . Je lui dis de se rafraîchir dans un des nombreux ruisseaux , mais monsieur fait le difficile : pas assez propre, pas assez chaud, pas assez froid ... N'écoutant que mon bon coeur, je lui montre comment faire : je coince ma pédale dans une racine, et bascule la tête la première dans le ruisseau en contrebas, et voilà , je suis rafraîchi ! 

On s'arrête plus loin pour que Pat fasse de même , mais plus sobre ; il se contente de poser le vélo pour allez se mouiller la tête et la nuque :-) 

Avec nos aventures, Mary et Benoit nous rattrapent et nous repartons tous ensembles. Sans le savoir, suite à du débalisage, on se retrouve sur une des boucles du retour alors qu'on aurait du rejoindre le ravito 3 dans le Parc des Loups de Chabrières. Mes forces m'ont abandonné et j'ai du mal à suivre Mary qui cavale à toute vitesse. Oups, ça va être compliqué pour la suite me dis-je tout en pariant sur le ravito pour faire passer le coup de chaud. Un portage infernal où on a du mal à passer entre les arbres avec le vélo sur le dos, cramponnés au branches pour pas tomber en arrière. Je vois plus Benoit ni Pat ? Comprends pas ... On continue avec Mary qui m'attend gentiment, j'avance pas vite, j'ai un point de côté, mon point faible . On se retrouve sur une boucle balisée mas au milieu de nulle part puis ... on rattrape une trace où on est déjà passé. Il y a un truc qui va pas ... Un gars nous dit qu'il connait et nous demande de le suivre. Bien contents de trouver un sauveur, on repart derrière lui et .. on revient sur le portage de la mort . Ah non, pas deux fois. Je me choppe une crampe à la cuisse gauche, le temps que ça passe , plus de Mary. Enfin si, je l'entends engueuler je sais pas qui plus haut . Pas de voix, je tente de la rappeler : "Maaarrrryyyyy ! " . Ah zut, avec mon extinction de voix, rien à faire ! 

Bon, ça tourne à la galère, c'est chiant, un si beau parcours, pas envie de louper les Loups , ça serait un comble et je veux finir , I'm a Finisher   ! Je sors le téléphone et comme est au bord d'une route, je demande à mon ami Google de me trouver le parc des Loups. Et j'y vais par la route pour retrouver le parcours et surtout remplir le camel dont je viens de boire la dernière gorgée. Un quart-d'heure à chercher le bon chemin, je croise Richard ... en sens inverse. Et je finis par trouver le ravito 3 où je bois tout ce qui traîne sur le table : coca, St Yorre, eau , vin, bière, champagne , bref, je revis . Camel rempli d'eau fraîche, gavé de sandwichs au saucisson , pâté, gateaux, un loup ou deux pour le dessert , et je repars. Un SMS de Benoit : ils ont loupé un truc ( on le savait ) et sont arrivés avec 60km.  Je me dis que les forces vont revenir. Hélas, avec mon extinction de voix, je le dis pas assez fort , et les forces ne reviennent pas tant que ça. Je zappe la boucle du portage, deux fois , ça suffit ! Le retour est connu, çà me remonte le moral , je situe bien ma position et je sais qu'il n'y a plus de grosse difficultés; Je m'applique à tout passer sur le vélo, pas mal aux jambes, juste un manque général d'énergie et une obsession de boire une bière fraîche et un grand verre de coca avec des glaçons. J'en aurais presque des hallucinations ! 

Enfin me voilà à la Chapelle Taillefert. Après 68km et 2300m de D+ parcourus en 5h30 de roulage . Et une grosse inquiétude pour la Granit : c'est la chaleur où je n'ai pas la forme escomptée ? Réponse le lundi soir en allant faire un tour du coté de Marly : excellentes sensations, donc c'était bien la chaleur . Pourvu qu'il fasse moins chaud le 11 juin. 

Je me cache discrètement derrière Pat et Benoit pendant que Mary me cherche avec une hache pour me punir de l'avoir abandonnée toute seule au milieu de loups affamés. Promis, j'ai pas fait exprès :-) 

En attendant, un grand merci aux organisateurs pour cette superbe épreuve conviviale et tracée par de vrais passionnés sur un terrain de jeu paradisiaque. Je me suis régalé et je reviendrai :-) 



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