dimanche 25 juin 2017

Dimanche 25/06/17 : Baptême route pour Benoit


Belle après-midi hier où nous étions à l'anniversaire des 50 ans de Benoit. Sur une idée des seigneurs du côté obscur, Dark Franckor et Dark Patator, on en a profité pour lui offrir un cadeau surprise sous la forme d'un vélo de route. Eh oui, il faut bien qu'en tant que coach je finisse par arriver à mettre sérieusement notre Benoilator à l'entraînement :-) Evidemment, impossible de rater l'occasion de tester ce nouveau jouet pour la sortie domicale. Tout étant prémédité, j'avais sous la main un parcours de 100km en Vallée de Chevreuse. Rendez-vos est pris le lendemain à 8h30, sous l'oeil désespéré de nos amis vététistes. Qu'ils se rassurent, je sais comment revenir du bon côté de la Force et notre Benoit n'est donc pas perdu pour le VTT.

Dimanche matin, j'ai la surprise de voir Franck attendre avec Pat devant le portail de Benoit. Va-t-il nous accompagner malgré les 10 étapes du Paris-Nice cyclo 2017 dans les jambes ? Non, il reste raisonnable, il est juste venu immortaliser l'instant. Super sympa :-) . Le portail s'ouvre et je vois un Benoit dévaler droit sur Pat ! Il cherchait les freins sous le guidon :-) .  Début de l'apprentissage de la drôle de machine avec les petits pneus.  Il finit par s'arrêter quand même, on évite le pire. Un coup de clef allen pour placer la selle à la bonne hauteur et c'est parti. A peine sortis de Savigny, il faut se rendre à l'évidence : il y a du vent ! Ennemi N°1 du routier ( quand il est de face ) .

On grimpe le côte de Villejust en douceur et .. en silence. Pas un bruit derrière, je me retourne pour voir si tout le monde est bien là, mais oui, ils sont sagement dans ma roue. Pas d'attaque Benoilatoresque, il a enclenché le mode ... route , variante du célèbre mode Raid à VTT. Une fois sur le plateau, le vent est bien présent, difficile d'atteindre les 30 km/h, on se relaie avec Pat pendant que Benoit reste prudemment dans les roues. Il s'habitue petit à petit au vélo avec les réactions classiques du vététiste : la position semble haut perchée, on n'est pas "dans" le vélo comme sur un VTT. Les pneus paraissent minuscules, ça va freiner ce truc là ? Le guidon aussi est très étroit, ça tourne ce machin ? Bon en attendant, il faut surtout rouler :-)

Et donc nous roulons. On rattrape un petit peloton dans la montée du Déluge avant de filer sur Janvry pour rejoindre Limours . Nous voilà sur le plateau, ça souffle. Pat se transforme en capitaine de route et organise les relais. Pas plus de 30s devant, et on tourne. Benoit rendre dans la dans et on progresse à bon rythme malgré le vent, la moyenne augmente.

On rejoint Dampierre, nous voilà sur une portion avec le vent dans le dos, ça change tout et on file à 45km/h. Voilà les 17 Tournants, j'accroche un petit peloton qui grimpe à un bon rythme, je ne cherche pas à forcer, l'objectif c'est l'Elsass'Bike dans une semaine. Mais les jambes vont super bien, ça tourne tout seul et je sens que la force est là. Le souci ici le dimanche matin, c'est le trafic. Une camionnette devant nous essaie avec un certain succès de nous asphyxier avec ses gaz d'échappement. Au sommet, je fais une pause car Pat et Benoit n'ont pas suivi. On est à mi-parcours donc petit ravito . Benoit va bien mais à l'air un peu marqué : il n'a pas encore l'habitude de travailler en résistance longue et les séance de relais appuyés contre le vent a laissé quelques traces.

On repart vers le Mesnil Saint Denis. A nouveau contre le vent, mais pas longtemps. C'est reparti pour les relais, on y va avec Pat pendant que Benoit récupère dans nos roues. Belle descente très fluide comme récompense. Sa souffle toujours fort, et ça fait un peu bouger le vélo avec les roues hautes.

On enchaîne deux belles bosses avec le Château de Meridon et la remontée pour rejoindre Janvry. Une fois sur le plateau, on vole , vent dans le dos , les 40km/h sont faciles à tenir, du moins pour Pat et moi, Benoit finit par décrocher et on ralentit pour attendre, il n'était pas loin. On repart, je fais attention de rester autour de 35km/h.

Puis retour classique via Marcoussis et l'Escargot, Nozay puis Villejust. Dans la dernière bosse, Benoit se lâche enfin et attaque. Mais l'empire contre-attaque, Pat piquant un sacré sprint pendant que je m'accroche dans sa roue.

Nous voilà de retour après 100km et 3h48 de roulage pour 1000m de D+ . 27 de moyenne pour une première, pas mal du tout, il a du potentiel notre Benoit. Va falloir travailler un peu la résistance et la confiance dans ses capacités sur route et on pourra aller affronter les troupes de l'Empire.

P.S : ajout de dernière minute, Dark Frankor propose de céder son casque au Benoilator


dimanche 18 juin 2017

Dimanche 18/06/17 : la Jovacienne 60km



Mathieu de retour sur les chemins après sa cabriole d'Itteville
Benoit pas dispo ce dimanche, on opte pour la Jovacienne avec Pat. L'année dernière le terrain était bien boueux, mais cette année ça s'annonce beaucoup mieux. Arrivée sur place à 8h où je retrouve Pat, le temps de récupérer la plaque, nous roulons à 8h03. J'ai une contrainte horaire pour la fête des Pères. Départ tranquille, on discute un peu. Je sens tout de suite que les jambes vont très bien. On inaugure rapidement la spécialité locale : une bifurcation à angle droit dans une descente rapide, juste identifiée par une rubalise. Evidemment, on ne la voit pas et on se tape une montée bien raide avec que je regarde le GPS et réalise notre erreur. Ce sera le seul bémol de la journée : parcours bien balisé, sauf dans les descentes rapides où une flèche positionnée en amont des bifurcations serait bien utile. On se fera avoir au moins 4 fois avec Pat. Heureusement que les organisateurs avaient eu l'excellente idée d'envoyer la trace GPS, gage de ne jamais s'égarer plus de quelques centaines de mètres. Parcours sympa. Roulant mais varié et sur de beaux chemins . Quelques singles fluides en faux plat descendant. Au hasard du parcours, je finis par rouler avec un gars qui s'avère être un pote de Pat. On discute de Christophe qui attend sa mutation aux Ulis avec impatience. Beaucoup de monde sur le final commun à tous les parcours . Dommage de ne pas avoir pu profiter à 100% de cet zone ludique avec plein de singles tournicotants, trop de monde. Quelques pétards bien raides sur le parcours. Dommage pour le dernier dans les cailloux et la terre meuble. Je pense que ça passait mais trop de monde à pieds qui bloquait les bonnes trajectoires, donc pédibus pour tout le monde. Parcours bouclé en 3h15 avec 1100m de D+ et 58 km au GPS. Bonne matinée et excellentes sensations, pourvu que ça dure jusqu'à l'Elsassbike

lundi 12 juin 2017

Dimanche 11/06/17 : La Granit'Montana 75km

Le monde magnifique de cette épreuve à nulle autre comparable 






Le départ du 100km




Arrivée au parking à 6h45


Pique Nique bien sympa entre amis


100km à la Granit c'est de la folie, en single speed je trouve pas le mot ! 



les Dents de la Mer : de la rigolade à coté du profil de la Granit 


Etang de Jonas , la base de départ de la Granit'Montana

Arrivée à l'Etang de Jonas

Arme Fatale 6 prête pour son défi 

Remise des prix du 100km : comment motiver les participants :-) 
8ème édition de la Granit'Montana, 6ème participation pour moi. Je ne peux plus me passer de cette épreuve à nulle autre comparable. Le plaisir de retrouver l'équipe d'organisation toujours aussi sympa, les plaisanteries de l'ami de Pascal. Le challenge de se confronter à un parcours Ultime. Quoique. Plus si ultime que ça puisque cette année, le 75 km n'était pas la plus longue distance. Jamais à court d'idées, la remarquable équipe de l'Ambazac Sprinter Club avait ajouté une version Epique : un 100km. Croyez-moi, il faut être fou où n'avoir jamais pratiqué cette épreuve pour oser se lancer sur le 100km. Et des fous, il y en avait 160 ! Dont Mary & JM et leur ami Yves venu accompagné de sa charmante épouse. Un plaisir de faire la connaissance de cette figure du VTT en provenance du Sud Ouest. Yves c'est une vraie plume au style plein de soleil, dont on ne peut que conseiller la lecture de ses formidables CR. Mais c'est aussi un sacré coup de pédale qui s'est illustré sur la plupart des grands raids qu'offre notre belle terre de France.

Mary avait eu l'excellente idée de proposer qu'on se retrouve tous pour un pique-nique. Superbe initiative qui nous a permis de partager un beau moment de convivialité . Il y avait donc notre délégation de la RP : le Benoilator de retour sur cette épreuve, Pat qui ne rate jamais une édition, mais à qui il arrive toujours plein d'aventures, Bast, enfin de retour parmi nous, youpi trop bien ! S'y ajoutait donc Mary et JM , Yves et son épouse, et enfin Pichotte et un ami eux aussi en provenance du Sud Ouest.

Nous arrivons à l'hôtel Ibis Limoges Nord à 17h . Accueil super sympa par Lucie qui sauve notre Benoilator. Il avait bien réservé à l'Ibis mais ... pas dans le bon ! Lucie corrige le tir, et lui fait même une remise "spécial sportif" . En prévision du pique-nique, on fait quelques courses en arrivant et grand amateur de pâtes, je m'étais mis en tête d'en faire cuire une belle portion. Cela nous vaudra un belle séance de fou-rire. Le réchaud à gaz que j'avais amené peinera à faire chauffer la grosse casserole, et mon idée de prendre des pâtes à cuisson rapide ( jamais testé ) s'avérera peu judicieuse : le résultat était un truc gluant immangeable. Je passe sur le fait que j'en ai renversé la moitié, le réchaud étant très instable. Faut bien s'amuser ...

En fin de repas, nous aurons aussi le plaisir de faire la connaissance de gars vraiment fous : deux participants inscrits sur le 100km , en single speed tout rigide avec un développement de 28x20. Magnifiques vélos, magnifique défi , faut en avoir pour oser de lancer sur ce terrain en fourche rigide et avec un développement pareil.

Et oui chers lecteurs, si vous lisez ce blog pour la première fois, sachez que le terrain d'Ambazac est à nul autre pareil. Si vous vous dites que la région de Limoges n'est peuplée que de collines et qu'il doit donc s'agir d'une épreuve plutôt facile, vous vous trompez lourdement. Du genre d'erreur que vous allez vite regretter s'il vous prend l'idée de participer sans avoir un peu creusé la question. Ici , ça ne fait que monter et descendre. A une dose et à un rythme inconnu ailleurs. Et quand ça descend, ne comptez-pas en profiter pour récupérer. Les pentes ici dont vertigineuses. Certes courtes, mais ça penche diablement fort, ça tourne sec , y'a du granit et des arbres partout. En fait , ça se raconte pas , faut venir voir. Chaque année, il ne faut même pas 10 km avant de voir des concurrents en perdition se demander où ils ont mis les pieds, à non pardon, les roues ( enfin , tant qu'elles restent accroché au vélo, pas garanti :-) ) .

Après ce bon moment, dodo , car avec l'arrivée du 100km , le départ passe de 8h30 à 7h ( ouch ! ) , 7h10 pour le 75.

Bonne nuit et nous voilà sur place à 6h45 . On regarde partir nos amis sur le 100 km avec une pensée émue pour ce qu'ils vont endurer. Départ tranquille, cette année , ce n'est plus une course FFC et franchement, c'est très bien comme ça. Finir la Granit, c'est d'abord une victoire contre soi-même.

7h10, à notre tour. J'ai une petite revanche à prendre sur l'année dernière où j'avais eu des soucis de chaîne au départ. Je me mets en première ligne. Paf c'est parti. C'est pas une course donc, mais bon, on n'a pas l'occasion de faire le holeshot 100 fois dans sa vie à mon niveau de pratique, J'appuie donc comme un forcené et parvient au premier virage en tête. Petit plaisir perso. Cardio en zone rouge, donc on calme le jeu et on attend les copains. Pat revient vite, il est lancé notre Patounet, j'en ai du mal à le suivre ! Pas le moment de me mettre dans le rouge, j'ai ma tactique aujourd'hui au vu de la chaleur annoncée. Partir doucement et accélérer progressivement si les sensations sont bonnes. Je ne cherche donc pas à aller plus vite. Bast revient, il n'est pas dans son rythme derrière moi alors que je mouline sur le 30x50 et passe. Tiens tiens, il avait dit venir en touriste pour rouler tranquille mais le naturel reprend vite le dessus. Je n'imagine pas le revoir avant l'arrivée.

La première bosse étire le peloton, la première descente le fait exploser. On dirait qu'il pleut des vélos de partout, les chutes étant nombreuses . Zut, j'aurais du appuyer un peu plus pour rester devant.  Je vois Pat trois vélos plus loin, mais pas moyen de le rejoindre car les concurrents devant moi accumulent les refus d'obstacles et les roulé boulés dans la tourbe, et je suis bloqué derrière. Scène classique de départ de la Granit lorsque les premières descentes ultra raides font réaliser à tout le monde dans quel guêpier il est allé se fourrer.

Au passage, un début d'inquiétude se manifeste. Aucun parcours en région parisienne ne permettant de reproduire les tracés "granitesques", je réalise rapidement que ma fourche que je pensais parfaitement réglée n'est pas suffisamment gonflée pour ce parcours. Dans les passages délicats où on penche à 60% pour remonter ensuite sous un angle presque aussi pentu, je talonne. "Clac Clac Clac" et ça déséquilibre le vélo. Pas dramatique, mais j'évite de me lancer sur deux ou trois passages où je sens que ça va trop comprimer la suspension. Un peu frustré. Ca ne m'empêche pas d'avancer, mais ça enlève de la confiance et je crains une casse mécanique. Pourvu qu'il y ait une pompe haute pression au ravito. Je continue sur mon rythme. La première partie, souvent plus roulante est cette année plus dense. On tournicote sur de nouveaux passages, et je réalise au ravito  (km 19 ) que la moyenne est basse. A ce train là, ça va être juste pour la porte horaire du km48 qu'on doit passer avant 13h25.

Je pensais rattraper Mary partie sur le 100 10 min avant, mais non . Tant mieux, ça veut dire qu'elle roule bien . On a par contre passé Pichotte assez rapidement qui semblait plus en difficulté ( en fait elle avait un souci de freins ) .

Pat est au ravito, Benoit arrive rapidement , Bast est déjà loin. Malheureusement, pas de pompe haute pression. Tant pis, on continue comme ça.

Je repars décidé à appuyer plus, pas question de louper la porte horaire. Je distance un peu Pat et Benoit . Les jambes vont bien, je soigne les trajectoires pour éviter de talonner. Ca se passe plutôt bien. Soudain un attroupement, avec quelques gars qui semblent un peu paniqués. Apparemment une descente "effrayante" . Je pose le vélo . La pente est très raide, avec une marche mais rien d'inquiétant, et aucun obstacle à part Pascal qui filme les passages :-) . Ca doit le faire, pas de rupture de pente donc pas de risque de talonner et ça passe tout seul , youpi , vivement le film :-)

Je rattrape Mary au détour d'un chemin . Elle rouspète un peu sur ses jambes mais elle avance super bien, il y a des centaines de gars derrière, chapeau la miss.

On arrive au ravito 2 au km 33 juste après. J'ai profité d'un ruisseau au bord du chemin pour faire trempette et refroidir. Il n'est que 10h30 mais il faut déjà très très chaud et ça fait du bien de refroidir la tête et les bras.

Toujours pas de pompe au ravito, zut de zut . Pat et Benoit arrivent, mais je repars avant, ça ne me réussit pas de rester trop longtemps arrêté. Je vois une voiture garée avec des outils de vélo au bord du chemin. "Tu aurais une pompe haute pression?" "Oui" . "YOUPPPIIIII!" . J'ajoute 2 bars dans la fourche et à partir de là mes amis, whaouh, j'ai enfin l'arme fatale dont j'ai toujours rêvé pour ces parcours. Le M06 devient super efficace en descente, tout passera facile désormais, je vais prendre un plaisir fou jusqu'à la fin .

Cette partie du parcours est nouvelle. Physique avec de longues montées mais plus facile techniquement . Rien de bien compliqué à descendre, le rythme augmente très nettement. A ma grande surprise, je rejoins Bast qui a un coup de moins bien, puis à nouveau Mary qui était repartie devant nous. Bast venu pour les descentes est un peu frustré sur ce passage. Pour ma part, ça me permet de décontracter les jambes et je me sens de mieux en mieux.

Dernier regroupement général à la porte horaire où j'arrive peu après 12h avec presque 1h30 d'avance. Tout va bien . J'attends tout le monde tout en faisant honneur aux victuailles. On retrouve même Alain qui était sur le 55. Mary est repartie, je la suis. Passages connus des Granit précédentes, avec ce qui était la liaison entre le ravito 2 et la porte horaire du 75. Cette année elle fait office de porte pour le 100. Le 75 tourne à droite, on a pas l'habitude. Seuls les participants du 100 ont le droit cette année d'aller jouer dans le Bike Park et ses fameuses descentes . On me colle une petite pastille rouge, témoin de mon passage, sur la plaque de cadre. Désormais, plus possible de rejoindre Mary, nos parcours sont séparés, je lui souhaite bonne chance intérieurement pour son défi énorme de boucler le 100, ça semble jouable avec sa forme du jour.

On retrouve de nouveau un parcours technique. Plus personne derrière, depuis le ravito 2 je rattrape pas mal de monde et c'est excellent pour le moral. Je saute donc de cible en cible, ça commence à faiblir et les bosses font du dégât , tout comme la lucidité qui diminue dans les descentes. A propos de descente, celle avant le ravito 4 est super top . Des bascules de pentes vertigineuses mais fluides, des montages russes, des virages en appuis en veux-tu en voilà. Le M06 virevolte, je prends un pied ENORME ! Depuis ma première participation en 2012 , je rêvais d'atteindre ces sensations ici . Il a fallu travailler physique et technique pour y arriver. Aujourd'hui tout est enfin réuni . Je ne subis pas le terrain et je profite à fond de ces sentiers incroyablement joueurs mais si exigeants. Et j'ai le vélo idéal , à la fois léger mais aussi agile et stable. Avec ce temps magnifique, la forêt est trop belle. On aimerait que la journée dure à l'infini . Euh non, là je m'emballe : c'est quand même très dur, mais que Pascal se rassure : cette année à aucun moment je n'ai imaginé exterminer les organisateurs pour cause de tendance affirmée à la torture. Que du bonheur en 2017 :-) .

Photo organisation depuis Facebook


Tiens voilà déjà le ravito 4 , ultime du nom . 2ème pastille, noire cette fois.

Je fais un sort au saladier de saucisson, mange un sandwich au jambon, des pâtes de fruits, une banane, deux verres de St Yorre pour éviter les crampes et un gel que j'avais dans la poche. Pas de Pat, Benoit ou Bast cette fois. Je repars , ça à l'air de monter. En fait , c'est pas qu'une impression. Ca monte interminablement et fort. Le 30x50 est de rigueur, mais comme souvent, il n'y pas que la pente. Il y a des pavasses de granit partout et il faut multiplier les efforts pour passer dessus. Un gars avec un vélo vert demande à passer, je me pousse sur le côté, il a l'air frais comme un gardon le loustic.

1km plus haut, je le repasse, il a l'air rôti comme un poulet dans un four, normal vu la chaleur. Etonnant comme les choses changent vite, mais la chaleur n'aide pas. Heureusement que 90% du parcours est en sous-bois où on arrive parfois à ressentir un peu de fraîcheur.

On descend 30s après être montés 20 minutes, et on remonte 20 minutes après 30s de descentes. Pfuiii .... Je commence à avoir mal à la tête avec la chaleur. Une pente raide, je pousse 100m pour enlever le casque. Damned, le gars rôti s'est refait une santé, il me repasse. Je remets le casque , et attaque la poursuite. On va alterner tous les deux les phases frais/rôtis jusqu'à l'arrivée :-) . Dès que je vois un ruisseau, je fais un petit stop éclair pour m'asperger la tête et la nuque.

On est en terrain connu désormais. Je sais à quoi m'attendre : des bosses longues , longues, des descentes techniques, très techniques comme celle de Pouyaud et ses dalles de granit. Heureusement, c'est bien sec , mais faut rester attentif dans celle là , entre les épingles super pentues et les dalles, il y a moyen de se louper et de finir en salto encastré dans un rocher;

J'y vais prudemment mais surement. J'avais largué le rôti, je pensais que c'était définitif, mais le frais me rattrape une nouvelle fois dans la bosse suivante. Un vrai élastique.

On a passé ( ensemble ) le panneau 10km . L'arrivée approche et la fameuse descente du Castor aussi. Une pensée pour David. Cette année, c'est sec, ça grip parfaitement et en plus il n'y a plus les grosses ornières. Je guette le passage difficile, ne le trouve pas ( enfin c'est relatif ) et arrive sur la route. Avec l'ex montée finales des premières années à grimper. Ouh là , ils ont du importer un camion entier de granit. Les 10 premiers mètres sont quasi impraticables, mode pédibus. Pas mal de concurrents éparpillés dans la pente. J'entame l'ascension en moulinant. Epuisant cette montée, on bute tous les 2 mètres sur un pavé , faut relancer à chaque fois. Enfin le sommet ouf. Euh non , maintenant ça monte sur la route. Je me souvenais pas que Saint-Sylvestre montait si haut, puis je réalise qu'en fait, on est sur l'ancien départ.

Je reconnais le camping, et derrière je sais que c'est une descente rapide. Le M06 file survolant les cailloux, dans ce sens là, ils ne sont pas gênants. On serpente un peu, ça remonte aussi, puis les panneaux 3km, le single en devers avant l'arrivée. Mon camarade m'a largué dans la dernière montée, je donne tout pour essayer de revenir, je n'y arriverais pas. Mais je vais doubler un nombre incroyable de concurrents dans le single en devers. Il est tuant, technique à souhait et avec quelques coups de cul qui demande d'employer ses dernières forces. Surement l'avantage de savoir à quoi m'attendre. J'ai tellement confiance dans le vélo que je passe cette année,  tous les passages scabreux avec les racines. Plus je double plus les jambes vont bien, l'adrénaline est mon amie. Voilà l'étang, et son tour en herbe fauchée. Pas le plus amusant, ça n'avance pas. Et voilà la ligne. Le micro du speaker qui nous encourage. Le premier du 100km a même droit aux bises des Miss Limousin, c'est pas juste ça, pourquoi lui ? 7h24 de roulage pour 2900 de D+ , record perso atomisé, super content, super sensations, super journée. 7 ans que je courrais après l'objectif de 10 de moyenne ( je vous assure sur la Granit, c'est pas une sinécure : 7,6 pour ma première ! ). Et pas la moindre chute, le terrain bien sec rendant quand même les choses plus faciles.

Surprise : Bastien m'attend à l'arrivée. Il ne se sentait pas bien au ravito 3 et a été raccompagné à par précaution . Mince. Heureusement ça à l'air d'aller mieux . JM est là aussi . Crampes pour lui, coupé à 80km.

Je prends le temps d'aller me doucher, laver le vélo, me changer, ramener la voiture près de l'arrivée. Voilà Pichotte qui a loupé la dernière porte horaire, elle a été handicapée par un souci de freins. Puis Yves qui a réussi l'exploit de terminer le 100. Mais il en a bavé, c'était vraiment extrême. Il nous dit qu'il n'a jamais vu plus dur et que l'Ultra Raid de la Meije est facile en comparaison. Bigre. 2h plus tard, à peine 40 concurrents sur les 160 du 100 seront arrivés ( dont une féminine ) . Un truc de fou . Enfin Benoit puis Pat arrivent, bien marqués. On les laissera se reposer de longues minutes avant d'aller chercher le plateau repas. Mary arrive aussi, elle a fait 86km , déjà un énorme exploit .

On reste un bon bout de temps à discuter avec tout le monde. Pas envie de partir . C'était une belle journée.

Comme toujours, une immense merci à nos amis organisateurs, pour cette épreuve hors norme et si conviviale.



dimanche 4 juin 2017

Dimanche 04/06/17 : La Norville

En prévision de la Granit, je craque pour la nouvelle cassette SunRace 11x50 qui me semble une excellente solution pour augmenter la plage de rapport en mono-plateau pour un investissement modique. De quoi pouvoir mouliner en cas de besoin avec un plateau de 30 sur les épreuves montagneuses mais aussi de quoi monter un plateau de 34 pour les randos en RP et rivaliser avec le 44 du Benoilator. Je teste avec succès ma nouvelle transmission samedi matin. Au passage, les sensations sont toujours bonnes, une constante depuis lundi et le retour de Gueret. J'ai quand même besoin de me rassurer après mon coup de mou au 50ème km des démons de Gueret, donc je prévois une sortie rythmée pour tester la forme.

Sauf que le Benoilator n'est pas dispo ce week-end, mince, affrontement remis à plus tard. Heureusement Ludo et Oliv sont partants. Oliv qui voulait faire le 55 décide finalement de rouler avec nous sur le 70. Youpi :-) . Je teste aussi au petit dej mon nouveau gâteau énergétique maison spécial Granit. Délicieux :-)

C'est donc confiant que je rejoins mes camarades aux inscriptions à 8h . Il y a la queue mais heureusement personne dans la file du 70.

Nous voilà donc partis.  Les organisateurs nous ont envoyé la trace GPS, excellente initiative qui permet de rouler l'esprit tranquille.

Comme d'habitude, Oliv, en préparation finale pour le Raid Vauban part comme un missile. Ludo n'est pas en reste en je m'accroche en 3ème position jusqu'au ravito 1 au km 20 , rejoint en 1h . La moyenne est élevée mais le terrain n'est pas du tout ennuyeux, il y a de très beaux passages fluides en singles. La végétation est en pleine croissance et les lunettes sont bien utiles, les branches ayant envahi les chemins. La tête baissée, je me contente de suivre l'homme vert devant moi en espérant qu'il sait où il va.

On repart du ravito, le tempo est toujours très dynamique mais les jambes ont chauffé, le bonhomme aussi et la machine tourne rond, je suis mes camarades sans me mettre dans le rouge et profite des beaux paysages de l'Essonne, des avions du meeting de Cerny , des petites fleurs , des singles, et du beau soleil dans une relative fraîcheur qui me permet de ne pas chauffer. Nous entrons sur les boucles spécifiques du 70, il y a beaucoup moins de monde. Au hasard des chemins, quelques concurrents s'accrochent dans nos roues mais finissent toujours pas disparaître. On arrive au ravito 2 au km 39 à Gillevoisin, un grand classique.

Nous repartons, le GPS indique 33km avant l'arrivée. Grosse portion sablonneuse et énergivore. Un gars en bleu que nous dépassons s'accroche dans nos roues et attaque même dans la bosse suivante. On continue sur le même rythme, l'attaquant ne vas pas loin et on le reprend juste après le sommet. Nous continuons à quatre. Oliv paye un peu ses efforts et son coup de pédale est moins agressif dans les bosses. Je me vois déjà atomisant la troupe sur le dernier tronçon et en garde sous la pédale en prévision du final. De beaux passages sur cette partie, et quelques bosses longues et caillouteuses. Je me sens super bien, j'attaque dans une longue bosse, creusant rapidement une petite différence fatale à l'homme en bleu. Au sommet, je lève le pied et Ludo et Oliv reviennent peu avant le ravito 3.

Il ne reste que 15km . On repart , il y a une bouclette "difficile" en dessert , qui n'était pas sur le trace GPS . Une belle bosse longue, avec cailloux et racines nous attend. Au sommet , une branche arrache le câble de dérailleur de Ludo, sans casse. Arrêt mécanique pour retendre. Puis nous basculons dans le faux plat descendant traditionnel de la Norville. Une dizaine de kms à fond absolu. Oliv envoie du lourd, je m'accroche dans sa roue pendant que Ludo lâche du lest. J'attends un coup de mou d'Oliv pour attaque, mais il ne viendra jamais. Au contraire, il en remet une couche et relance dans tous les virages. On dépasse parfois les 40km/h sur le plat, heureusement que j'ai le 34 ! Mode à fond absolu jusqu'à l'arrivée où nous arrivons ensemble après 3h41 de roulage, 75km , 1100m de D+ et plus de 20km/h de moyenne.

Une belle matinée, rassurante pour la forme même si dans une semaine, il faudra au moins le double de temps pour boucler la même distance sur le Granit .