lundi 3 juillet 2017

Dimanche 02/07/17 : l'Elsass'Bike Marathon 110 km












Nous avions découvert l'Elsassbike avec Benoit en 2016 pour la 2ème édition de cet épreuve. On avait adoré : accueil super agréable par l'équipe d'organisation , parcours magnifique. Elle était donc inscrite d'office au programme 2017. Malheureusement, Benoit étant en congés pour cause de voyage de 50 ème anniversaire, il ne pouvait se venir cette année. Mais qu'à cela ne tienne, à force de raconter la version 2016, il y avait pas mal de candidats et candidates pour cette nouvelle édition : David en pleine préparation pour le Tour du Mont Blanc Ultra cyclo , Mary et JM , Richard , Christophe, Alain et ses copains de club ( en version sur 2 jours ) , Philippe un ami et Mary et JM et Christine, une copine de Mary.

Départ en début d'après-midi de Savigny avec Richard, on représente à nous deux la délégation officielle des petits hommes verts de St Michel VTT . La pluie qui commence à tomber dès le départ ne contribue pas à nous rassurer pour le lendemain. Les prévisions sont moyennement optimistes depuis le début de la semaine, un front froid et pluvieux semble incontournable mais devrait s'améliorer le dimanche matin. La discussion tourne autour du sujet dans la voiture , Richard m'avouant que s'il avait été tout seul , il serait surement resté chez lui. Je le rassure tant bien que mal , en particulier sur la qualité du terrain. Le gré rose des Vosges absorbe très bien la pluie, ça ne devrait pas être (trop) boueux. Après la Granit pour moi et le Raid Vauban pour Richard, on est plutôt confiants dans nos capacités à boucler le parcours marathon de 110 km , donc pas trop de soucis de ce côté là . Les kms défilent, en direction de ma terre natale, ça me fait toujours plaisir d'y retourner, en particulier dans les Vosges où j'ai passé toutes mes vacances étant gamin. Soudain, le téléphone s'agite, SMS puis appel de Mary : "Philippe est en panne au bord de l'autoroute, pouvez-vous le sauver ? " . Voilà un peu de piment dans ce voyage sur autoroute un peu monotone. Philippe est en panne à Saverne, on est encore à 200km donc sur la bonne trajectoire. Et par chance, on a testé le transport de 3 passages + vélos dans la 308 SW lors des Démons de Gueret. Donc je sais que c'est possible. On chance donc de mission, désormais le film s'appelle "Il faut sauver le soldat Philippe".

Richard contacte Philippe pour qu'on le localise et pendant ce temps , je reprogramme la trajectoire de notre vaisseau spatial du jour. On lance la musique adaptée, passage en vitesse lumière et direction Saverne où nous retrouvons Philippe. J'ai oublié la photo dommage :-) . On le voit à peine dépasser de l'amas de sacs et bagages divers qu'il a sorti de sa voiture :-) . Ben oui, il était tout seul, alors il a tout prévu ! Petit instant de doute, mais non, tout rentre en tassant un peu . Voilà Philippe embarqué, changement de cap et droit sur les inscriptions où nous arrivons vers 18h30 .

Rien n'a changé ici : la belle salle polyvalente de Wangenbourg, et l'accueil toujours aussi top . On a l'impression de faire partie de la famille, c'est frappant et Philippe et Richard sont tout aussi étonnés que moi l'année dernière. Difficile de faire mieux. Ah si : je leur montre le congélo plein de Mars et Stickers offerts à volonté par les sponsors. On se jette dessus comme des affamés, mais il y a une explication rationnelle : on a faim :-)

Mary et JM arrivent à cet instant pour la suite du sauvetage de Philippe : son hébergement dans le camping .

Entre temps on file avec Richard déposer nos affaires à l'hôtel. On découvre que s'il est à 1km à vol d'oiseau du départ , il est à 9km en voiture ! Ca nous décourage pour notre projet d'aller au départ à vélo le lendemain, on est des petits joueurs, car David descendu au même hôtel viendra bien au départ à vélo histoire d'augmenter un peu les malheureux 130km de la version ultra où il s'est inscrit tout comme Philippe. Accueil assez particulier du propriétaire de l'hôtel qui semble, hum  ... disons moins accueillant que l'équipe d'organisation. Bon, on ne citera pas le nom du lieu :-) .

Par contre, je ne peux que vanter sans réserve l'adresse de l'Auberge de Windsbourg où nous avons réservé pour 12 le soir . Perdue au milieu de nulle part mais sans nul doute le meilleur rapport qualité prix jamais vu à ce jour. Ambiance simple et conviviale, on dévore des armées de FlammeKueche, planches du Bucheron, et une version "dessert" flambée au calva de la Flamme Kueche. Le top pour un prix ultra modique et un accueil "Elsassbike@approuved", le top quoi . Soirée super agréable donc d'autant qu'on fait la connaissance de la charmante Christine, une copine que Mary nous avait cachée. Le monde est petit , elle habite Belfort, terre bien connue quand on travaille chez PSA et où j'ai une moitié de mes équipes. David mange à lui tout seul la moitié de la cuisine locale, mais comment fait-il pour engloutir tout ça sans prendre un gramme ?

Retour à l'hôtel , je consulte une énième fois la météo le soir , ça semble un peu mieux , la pluie devrait s'arrêter juste avant le départ et on risque au pire quelques gouttes. Dodo , et à l'ouverture des volets à 5h45 , on voit à peine de l'autre côté de la route mais il ne pleut plus.

Arrivée à 6h45 pour un départ officiel du 7h15. J'avais oublié que Richard roulait souvent avec Pat :-) . Même rituel au départ : gonflage des pneus, vérification de suspensions, réglage de la selle, oups j'ai oublié le scanner à rayon X pour vérifier le cadre du vélo , bon allez on va dire qu'on y va comme ça :-) :-) . On est donc presque à la bourre pour le départ , j'en oublie de régler le zoom de mon GPS.

Nous voilà sur la ligne avec Richard , euh non, il a encore disparu , JM et Mary . Comme en 2016 , il y a à tout casser 40 partants sur ce marathon qui fait peur semble-t-il . Richard réapparait in extremis, briefing de l'organisation et c'est parti. Ca part calmement . Le GPS ne trouve pas l'itinéraire que j'ai rentré, on n'est pas tout à fait sur la trace . Zut de zut, je commence à bricoler pour passer en mode cartographie, pas le bon zoom , merde les gants, putain tout le monde se barre devant, j'accélère , une rue plate , je retente de régler le bouzin, je vois Mary et Richard au loin devant , tiens pourquoi ils s'arrêtent , ah zut , on s'est tous plantés on part sur la 2ème boucle !! Demi-tour , on retrouve le bon itinéraire, je recommence à bricoler le GPS puis laisse tomber , on verra bien. Richard repasse comme une fusée, je reste derrière Mary, méthode Granit, départ prudent .

Ca monte, je vois Richard déjà loin, je reviens doucement sur Mary qui ronchonne un peu , trop humide, pas assez technique, jambes qui font pas ce qu'on leur dit . Je tente de la motiver au mieux et continue mon petit bonhomme de chemin . Il ne pleut pas mais l'air est saturé d'humidité , on avance dans le brouillard, ça aurait pas plu à Pat. Ca glissouille un peu sur le premier single avant d'attaquer la première grosse bosse , d'abord sur piste puis sur un single technique avec moult pierres et racines. Je commence à remonter des concurrents, gambettes en mode chauffe. Les obstacles perturbes pas mal de monde, j'en profite pour dépasser mais je butte plusieurs fois, du mal à bien apprécier la trajectoire. Malgré le traitement antibuée , je n'y vois pas super bien et c'est un peu gênant d'autant que le sentier est en balcon et qu'il faut quand même éviter de dégringoler dans le trou à gauche. Mais le M06 passe partout.

A l'approche du sommet quelle n'est pas ma surprise de voir passer .... JM pourtant parti comme une fusée en tête. Tellement vite qu'il a fait la même erreur que nous est est parti sur la mauvaise boucle mais sans bénévole pour le rappeler. Du coup, il est aussi ronchon que Mary "trop humide, pas assez technique ..." . Pat , sort du corps de JM !! Bigre, zont mangés quoi au p'tit dej nos Pedalators? On arrive juste après au 1er ravito où Richard s'apprête à repartir. Je fais une pause éclair ayant englouti un gâteau de l'effort maison au petit déjeuner, donc pas faim. Je repars en appuyant un peu plus pour rester à portée de Richard. Cette portion est surprenante par rapport à 2016. La zone est devenue un parc Natura2000, du coup , au lieu de prendre la belle descente technique de l'année dernière,  on file sur route puis piste à 40 km/h . Moins sympa mais ça a un avantage : ça sèche les vêtements trempés par l'humidité. La moyenne s'envole passant de 11 à 14km/h. Du coup j'arrive rapidement au second ravito situé au km33 , dans une petite cabane devant un magnifique point de vue en surplomb de la vallée . Richard est là . Le ravito est gargantuesque, un choix incroyable , sandwichs, cagettes de fruits, fruits secs, bref, tout ce qu'on peut imaginer, plus l'accueil toujours aussi top. Je repars un peu après Richard, on rentre dans la partie sympa du parcous, désormais c'est singles, point de vue et belles descentes dont une , trop courte, tout en virages relevés et petits sauts, super fluide , super pied :-) . Le M06 virevolte en sautant les marches, le sourire commence à percer nettement en même temps que le soleil qui vient à bout de la brume.

Arrive une longue longue montée en single , partageant son tracé avec un trail dont nous avions été avertis au départ. Je commence la montée avec un traileur qui marche devant moi. Pas moyen de le rattraper, ça monte fort et technique. Un peu agaçant cette affaire. Je m'emploie à pousser sur les pédales pour sauver l'honneur de la tribu cycliste. Je finis par passer en m'excusant, mais tout se fait dans la plus grande convivialité. La pente diminue un peu , mon différentiel de vitesse devient plus favorable et je commence à doubler des dizaines de traileurs. Puis quelques concurrents qui commencent à souffrir et qui sont sur le 130. Je ne suis pas trop optimiste sur leurs chances de succès final. Je suis par contre préoccupé par un début de souci mécanique. La transmission s'est chargée de saleté et la chaîne commence à sauter sur le dernier pignon. Un truc à tout pété donc je joue mon David et me met à monter en force avec l'idée de régler ça au sommet.

Ca tombe bien, au sommet, il y a un ravito. J'asperge d'eau la transmission tout en augmentant un peu la tension de chaîne, puis remet une goutte d'huile. Le problème es réglé, ouf . J'avale sandwichs, fruits secs, fruit frais, refait le plein du camel et à l'attaque de la suite . Tiens pour changer, ça monte ! On commence enfin à descendre sur un chemin assez large. Je roule de concert avec un autre concurrent. Ah on bifurge à gauche, un single avec un sacré talu à grimper ... pour revenir sur le chemin 50m plus loin. Hum , la bonne blague. On zappe la blague suivante, déjà assez dur comme ça pour en rajouter.  Puis on fait une descente connue de 2016 qui nous ramène vers Wangenbourg, avec une bonne dizaine d'épingles serrées. Le M06 passe super bien, je réussis un même un nose turn qui aurait fait plaisir à Bast. Allez l’honnêté m'oblige à dire qu'il était ... invonlontaire . Voici le déroulement des événements : "ouah elle est pentue celle là, ouah ça glisse en plus , aaaahhhhh vais trop vite,  coup de frein réflexe l'arrière se lève , aaaahhhh vais tomber dans le trou la tête la première , coup de rein désespéré, miracle ça tourne et je me retrouve pile poil dans l'axe -> gnark gnark " . Les autres sont plus faciles, ca passe tout seul , j'adore cette descente .

On repasse a proximité du départ et c'est reparti, ça remonte . Putain qu'est-ce que ça monte dans ce pays. Mais la motivation est là, mon meilleur souvenir de 2016 c''est la super descente fluide entre le km 70 et le fameux ravito de la fontaine à chocolat, donc chaque coup de pédale en montée me rapproche du bonheur.

Petit coup de mou à ce moment, je mange un gel pour relancer la machine. Un gars en blanc avec un vélo orange me rattrape "je passe à gauche" , puis plafonne un peu devant. Effet du gel ou de la motivation, les forces reviennent, je prends sa roue et on accélère de concert . A partir de là , je vais me sentir vraiment bien jusqu'à l'arrivée . On franchit le sommet ensemble et on file dans la descente . Ca va vite, c'est un peu glissant , quelques coups de cul à passer pour mieux descendre. J'appuie fort sur les pédales, me fait une méga virgule dans un passage rapide avec une belle frayeur. Mais avec la vitesse, l'inertie me remet dans le bon sens et on continue à dévaler plein pot .

Arrivée  au ravito de la fontaine, cette année , il reste du chocolat et je retrouve Richard. Je profite un peu de ce ravito hors norme qui fait partie de la légende naissante de l'Elsassbike.

Je vante à Richard le single qui suit. Raté : cette année on part à droite, c'est le 90 et le 130 qui prennent le single à flanc de coteau. Nous : on monte, pour changer :-) . Heureusement c'est pas trop raide, ça roule . Puis je reconnais la montée qui avait fatigué Benoit, droit dans la pente , dans les racines et les sapins. J'y dépasse un gars en single speed tout rigide. Chapeau à lui de se lancer sur une pareille épreuve sur cette monture. Au sommet, un détour imprévu en suivant le fléchage qui s'éloigne de la trace GPS . Zut , alors que je me voyais reprendre la descente sur les dalles où Benoit était passé en 2016, on contourne par la route, surement un souci de dernière minute avec les autorisations.

Derrière on arrive au dernier ravito , pas fatigué, je bois juste un verre d'eau puis fonce dans la descente avec l'idée de rattraper Richard. Je file tellement qu'en sautant une marche, j'entends un "boing" à l'arrière. Hum , un rayon ? Un oeil sur la roue , RAS . Bon on continue le nez dans le guidon. Pas mal de concurrents des petits parcours à cet endroit . Comprends pas trop d'où ils sortent avec un départ entre 8h et 9h . Mais la différence de niveau est très perceptible. Un concurrent devant moi panique sur une petite descente, par en sucette puis en OTB , oups , impressionnant mais pas de bobo. Ca remonte, un coup d'oeil sur la roue , aie, aie , aie , j'ai bien pêté un rayon, j'ai un voile de 3cm . Mais ça tourne toujours .... Petit coup de stress, pourvu que ça tienne jusqu'à l'arrivée !

Encore deux petites descentes. Tiens un tas de cailloux, tout le monde arrêté "là c'est chaud , ça peut pas passer" crie le gars devant. Mode "Bleau" on , le M06 survole les cailloux, content du petit effet produit par mon passage .

Et puis : ça remonte , faut pas se priver des bonnes choses. La roue à l'air de tenir . Ca monte de plus en plus raide ! Petite séquence malédiction de l'organisation, ah les salauds ! Ah une route , ouf on y est . Ouh là , mince de mince, c'est une route mais ça monte à 30% ! Tout le monde à pieds, je mets un point d'honneur à passer sur le vélo . Puis on arrive on château , il n'y a plus qu'à dévaler jusqu'à l'arrivée. Photo, tee-shirt finisher et la traditionnelle coupe de crémant offerte aux arrivants. Et voilà , fini en un peu plus de 8h20 de roulage pour 110 km et 3500 m de D+ . Je regarde partout , cherchant Richard qui n'est pas visible . Pas à l'intérieur, pas dehors , mais enfin où est-il passé ? Finalement, je retrouve au lavage des vélos, on a dû arriver presque en même temps.

On se mange une bonne assiette suisse pour moi et une FlammeKueche pour Richard, devenu accro aux spécialités locales. On s'installé sous le chapiteau d'arrivée où on retrouve Mary , JM qui ont finalement préféré faire le 90 , Philippe qui a bouclé le 130 en 9h20 chapeau. Strava nous dit que David l'a fini en 8h15 (!!) à presque 16km/h de moyenne. Extraterrestre...

Retour à la maison avec de beaux souvenirs et de belles images plein la tête, de quoi occuper le trajet de retour qui passe rapidement . Encore une belle édition de cette superbe épreuve. Un grand merci à nos super organisateurs, et rendez-vous en 2018.

Merci Richard pour la photo



1 commentaire:

David a dit…

Merci pour la découverte, je ne regrette pas le déplacement même si un peu moins d'humidité aurait été accepté !
C'est un endroit magnifique, apaisant, où, c'est sur, nous retournerons nous balader à l'avenir !
L'elsass vaut le déplacement, et me convient parfaitement en terme de difficulté. M'enfin, 130 km, c'est un peu long ! Les descentes ont un flow incroyable, c'est un véritable bonheur, les paysages sont à couper le souffle, les petits villages traversés son charmant, les montées sont variées parfois assassines, mais souvent suffisamment roulantes pour que ce ne soit pas une galère. Pour moi, c'est la recette qui convient pour le vététiste confirmé (et quand je vois le nombre de pedibus en montées et en descentes, je me dis que le niveau technique est déjà assez relevé comme ça !)
Je t'ai aperçu à ton arrivée, puis tu as disparu et finalement nous avons pris la route pour Paris sans avoir le temps de vous recroiser...