vendredi 23 août 2019

Vendredi 23/08/19 : Bedoin-Ventoux-Sault-Ventoux-Bedoin




Pour la première fois cette année depuis que je vais au Pays Basque, je me suis lancé dans l'ascension de vrais cols Pyrénéens, en utilisant la voiture pour rentrer plus dans les terres. Avec en particulier, le Bagargi ( 29 km quand même dont 10 à plus de 10% ) et surtout, le terrible Artzamendi et son final inhumain de 4 km à 19% de ... moyenne .

Du coup, je me suis mis à chercher dans la littérature sur le thème " quel est le col le plus dur de France" . Des noms reviennent très souvent : Le Ventoux, le Grand Colombier, Le Tourmalet , ...

L'Artzamendi est très peu connu donc presque jamais cité sauf par ceux qui l'ont monté .

Mon nouvel Origine Axxome qui a remplacé le Synapse dans l'écurie me donne des envie de monter des cols.

Je décide donc d'aller voir par moi-même, le trajet de Benoit en TGV pour Hendaye m'a donné des idées. Tous les cols à proximité d'une gare TGV ne sont pas loin de Paris en fait . Pour un transport bien sécurisé, après une longue réflexion, je fais l'acquisition chez Alltricks d'un sac de transport Thule Roundtrip pro, qui a la qualité de se plier dans un petit volume mais de se transformer en valise rigide une fois monté, avec un rail pour poser le vélo , qui devient même un pied d'atelier en utilisant les barres de renfort latérales comme support.



 Jeudi soir, me voilà donc dans le TGV en direction d'Avignon, 2h40 depuis la Gare de Lyon .

J'ai réservé à Bedoin une chambre d'hôte au Clos Marceau. Un petit mot sur ce gite plus que hautement recommendable . Il est en plein centre, quasiment au km0 de la montée. Tenu par des gens charmants, chambres haut de gamme, climatisées et magnifiques pour un prix modique, garage à vélos sécurisé et cerise sur le gâteau, douche en libre service après avoir rendu la chambre, vraiment appréciable au retour d'une sortie. Ah j'oubliais, le petit déjeuner est au top et compris dans le prix, si, si , je vous jure. Le paradis du cycliste !



Le Clos Marceau

Remontage de l'Axxome


Bref, après un dîner à la pizzeria du coin, me voilà levé à 7h pour tenter l'ascension du Géant de Provence .

Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. J'ai étudié le profil dans tous les sens, l'ascension depuis Bedoin est la plus dure avec 5 premiers km faciles, suivi de 9km à 9,5% de moyenne réputés très durs avant le final après le chalet Reynard, plus facile , sauf les deux derniers kms à 10% . Ca fait quand même 20 km. Alors plus dur que l'Artzamendi ??

J'ai prévu une boucle avec redescente via Sault puis retour à Bédoin depuis Sault. Il y a en effet trois montées pour le Ventoux . Depuis Bedoin, depuis Malaucène ( presque aussi dur ) et depuis Sault, plus facile car elle fait 6 km de plus donc le pourcentage est plus faible, jusqu'au Chalet Reynard où on rejoint le final commun à ces deux montées.

Et si je remontais depuis Sault ? Euh non, sois raisonnable JP , il y a Seb qui veut faire du VTT dimanche !

Je fais une première boucle autour de Bédoin pour m'échauffer car comme on l'a dit, ça démarre devant le gîte donc directement dans les affaires sérieuses. J'ai peur pour mes gambettes .

Echauffement réussi, je prend une route au hasard et évidemment  ça monte à 10% !

J'ai oublié de vous dire, Bedoin c'est la ville du vélo . La moitié des magasins sont des magasins de cycles avec des dizaines de vélos à louer pour grimper le Ventoux. La moitié des passants sont en tenue cycliste. Incroyable, on se croirait au départ d'une cyclo mais ici c'est tous les jours . Je verrai des centaines et des centaines de cyclistes monter pendant ma redescente. Impressionnant mais on se sent moins seul et les gens disent tous bonjour . Sympa .

Bon, cette fois, on y est , ça grimpe et GPS m'affiche le segment Strava. On va oublier le KOM pour aujourd'hui . Il y a presque 100.000 personnes sur le segment et tous les pros connus l'ont monté, autant dire qu'il faut dépasser le 20 de moyenne pour taper le KOM, incroyable !

J'ai une meilleure référence, l'ami Franck XXXL qui l'a monté 6 fois de suite la semaine dernière . Si, si . Respect pour le champion, je prends son temps comme indication pour savoir si je suis dans le rythme .

Effectivement, ça ne monte pas trop fort au début . Je me cale sur un tempo actif sans forcer, deux gars me passent avec 5km/h de mieux. Bigre, j'avance pas ou c'est des cadors ? J'ai quand même l'impression d'appuyer sur les pédales et je commence à doubler du monde, ça me rassure .

Les CR disent "et soudain , après le virage de Saint Estève, la pente se cabre brusquement" . Voilà le virage à gauche, déjà 5 km de parcourus. Et ... la pente se cabre, comme dans les livres . Sauf qu'il faut la monter avec les jambes .

Je monte les dents derrière, on est à 10% de pente dit le GPS. Un petit 34x32 pour mouliner à 75 rpm fera l'affaire pour commencer. Je commence à doubler plus de monde, et je rattrape les deux gars qui m'ont atomisé plus bas. Eh eh , ils zigzaguent dans tous les sens, sont cuits là ...

Un petit cliquetis derrière moi attire mon attention,  j'ai un cyliste dans ma roue. Il va y rester pour les 6 km suivants. Le pourcentage est dur, mais régulier, on arrive à se caler sur un tempo. Je me mets en danseuse de temps en temps car il faut appuyer fort et ça finit par faire mal aux fesses . Mon ombre derrière est toujours là. Passage plus dur à 14%, le voilà qui passe devant. Je décide de rester sur mon tempo, et son coup de pédale ne me semble pas super aérien. On va voir .

Il s'éloigne mètre par mètre.  On double beaucoup , beaucoup de monde . Pour l'instant, personne ne passe. Ah si, en voilà un, pas de débat, il avance fort, mais souffle tout aussi fort . Je suis à 80% et je m'y tiens . Pas essouflé , beaucoup moins mal aux jambes que sur l'Artzamendi, mais l'effort est quand même intense et très long.

En voilà encore qui passe , incroyable la vitesse , ah mais il est électrique, évidemment ça aide surtout dans cette pente . Bon, hors concours !

Je me sens bien en fait ce matin, l'effort intense à débloqué mes jambes. Allez, je passe sur le 28. Le vélo accélère, et je le sens rouler . C'est la grosse différence avec Artzmendi, on est quand même à 10/11 km/h, avec des sensations de roulage et pas l'impression de faire du surplace.

Le cardio monte de 5rpm, tant pis, je me sens vraiment bien,  je continue sur ce tempo. Du coup je reviens et je dépose mon ombre de tout à l'heure.

Youpi, voilà le Chalet Reynard. J'en ai tellement entendu parler que j'ai l'impression de voir un lieu sacré de l'histoire du vélo . C'est plat sur 500m, je passe le virage à 26 km/h au GPS mais je me calme tout de suite, ça remonte. Moins fort quand même , on tient le 12 km/h ici . Curieusement sur cette partie plus facile, je me fais doubler par plusieurs avions, d'où viennent-ils ? Je les soupconne d'avoir fait une pause au chalet vu leur état de fraîcheur. Je continue d'en doubler pas mal , ça encourage énormément.




3km du sommet, il y a des photographes qui prennent des photos et vous donnent un ticket pour la récupérer sur leur site payant. Idem aux 2km , 1km et sommet . Ils vous glissent le ticket dans la main.

2km , ça se corse, on repasse à 9 puis 10% pour le dernier km . Mais j'ai de la force, alors je reste sur le 28 et je reviens d'ailleurs sur le dernier qui m'avait dépassé. On sprinte comme des fous devant le photographe qui est content :-) .

Encore 200m pour une rampe réservées aux vélos et c'est le panneau du sommet du Ventoux .










La vue est magnifique, je prends plein de photos . On voit toute la Provence d'un coté, les Alpes de l'autre . Le tout dans l'univers typique du sommet du Ventoux . Un désert de cailloux sur les derniers kms.

Bon, il faut songer à redescendre . Direction Sault . En deux temps trois mouvements, me voilà déjà au Chalet Reynard. C'est là que la route bifurque vers Sault. N'espérez pas battre des records de vitesse dans cette descente. Il faut pédaler, la pente n'est vraiment pas très forte sur les premiers kms. Ca descend mieux ensuite. Jolis paysages, on est dans la forêt sauvage. La forêt s'arrête sur le bas, on est alors dans les vignes et cerise sur le gâteau, ça remonte sur 1,5 km pour arriver à Sault, très beau village provençal.

Il est 11h30, et j'ai faim. Je fais quoi ? Je mange mes barres ? Je passe devant la terrasse d'un café où je vois des cyclistes une pinte de bière à la main avec un gros sandwich. Je ne résiste pas et avale deux bières et deux sandwichs délicieux au paté , cornichons et saucissons avec du pain frais. La vie est belle :-)





Tout ça me donne des forces . Et si je remontais ? J'ai le temps ... Allez , il faut en profiter.

Me voilà donc reparti vers le Ventoux . 26km dans ce sens . D'ailleurs, j'aperçois le sommet, au loin, vraiment loin . Bigre, va falloir pédaler si je veux remonter tout ça en 2h .


Me revoilà dans les vignes . Le point positif , c'est que le GPS indique 16 km/h. Effectivement, ça monte moins fort dans ce sens mais je le savais au vu de la descente.

Ca monte plus fort pendant quelques kilomètres ensuite. Les forces reviennent, je descends les pignons et de ce coté je monte sur 34x19. Rien à voir .

Plus on monte, plus c'est facile d'ailleurs.

Je m'emballe d'ailleurs un peu sur les derniers kms avant le Chalet Reynard où je suis souvent a plus de 20km/h.

Sans trop le vouloir, j'y laisse sans doute un peu trop d'énergie.

Revoilà le Chalet Reynard, et on revient sur les derniers kms de ce matin .

Et là , ouille ! Le 34x28 ne tient que sur 2 km , après ça commence à faire mal aux jambes . Je mets le 32 ouf ça va mieux . Un gars me passe avec 0,5 km/h de mieux mais rien à faire, je ne peux plus accélérer alors que je l'aurais déposé le matin. Je m'applique à pédaler rond sans m'occuper d'autre chose . Les derniers kms sont durs et sur la dernière rampe de 10% je suis bien content d'avoir laissé la cassette de 36 qui me permet de finir sans me faire trop mal .

2ème arrivée au sommet,  2 minutes de plus que ce matin, pas mal quand même , même si j'étais parti pour mettre 1/4h de moins mais les jambes m'ont rappelé à l'ordre.

La descente vers Bedoin est beaucoup mieux que vers Sault. Pas un coup de pédale à donner, des beaux virages pas très durs à prendre, mais attention aux voitures, certaines coupent complétement le virage alors qu'un vélo arrive à 60 km/h !

Me revoilà à Bedoin en moins de temps qu'il faut pour le dire .

Un proverbe provençal dit " N'est pas fou celui qui monte au Ventoux , est fou celui qui y retourne".

Bon , je suis fou , alors je m'arrête à un café déguster une bière de Fada :-)



Vendredi 16/08/19 : Saint-Ignace, Courlecou et Lizarietta avec le Bixentolator


Dernière sortie du séjour avant le retour à Paris. On hésite entre prendre le col d'Erlaitz à l'envers, un mini Artzamendi avec 4 km à plus de 15% de moyenne, où découvrir de nouveaux endroits. On opte finalement pour monter le Lizarietta que je n'ai jamais escaladé depuis que je viens ici . Un petit col sympa de 10 km à 5/6% de moyenne . Pas très dur mais réputé pour ses très jolis paysages.

Cela permet à Benoit de découvrir le col de Saint-Ignace et la gare de départ du petit train à crémaillère qui monte à la Rhune.


Descente rapide et facile en direction de Sare où nous prenons la route qui monte vers le Lizarietta. Le Bixentolator me refait le coup de la veille , il monte crescendo et à mi pente, je le laisse partir, je monte sur un bon tempo, plus vite ce serait difficile. L'écart ne grandit pas vite et il y a un cycliste intercalé entre nous deux qui a accéléré pour se mettre sur notre rythme; L'écart est à peu près stable entre nous trois .

Le sommet est bienvenu car le dernier km était le plus pentu .


Petite pause photo et ravito au sommet . Ensuite ce n'est plus que de la descente ou presque sur les 30 derniers km de retour à Hendaye. On se régale sur la belle route coté espagnol dans la descente, avant de rejoindre la route pour Bera . On y rattrape un petit Basque, qu'on dépasse à grande vitesse. Mais il ne l'entend pas de cette oreille et saute dans nos roues. Et il prend les relais ! Oups , ça fait mal aux jambes c'était pas au programme. Benoit se prend au jeu et en rajoute. En traversant Bera, on rattrape un autre gars qui fait pareil que son copain, d'ailleurs ils se connaissent. Ils nous racontent des histoire en Basque , on répond par des grands sourires en espérant que ce ne sont pas des insultes :-) .

Le nouveau venu appuie comme un malade dès que c'est plat. Benoit tente un relai appuyé dans une bosses pour les faire sauter, mais rien à faire . On finit à plus de 40 sur les 15 derniers kms, sacré partir de manivelle. Benoit qui n'aime pas rouler vite sur le plat s'est découvert de nouveaux talents car il tenait absolument à montrer au peuple Basque que les Gaulois ne s'en laisseraient pas compter.  J'ai pris quelques relais appuyés sur le retour, mais sans aucun résultat sur nos adversaires si ce n'est de me faire mal aux jambes !

Jeudi 15/08/19 : Ibardin et Corniche "sortie recup" avec Benoit


Benoit craignait de ne pas pouvoir enchaîner 4 sorties en 4 jours . Je prévois pour ce jeudi une sortie pas trop difficile, versant espagnol du col d'Ibardin ( j'adore cette montée ) , puis retour par la Corniche Basque pour la vue magnifique.

Mauvaise surprise au départ, il a plu et il tombe encore quelques gouttes. Sur la route qui mène à Bera, en faut plat montant, Benoit souffre un peu pour mettre en route pendant que j'appuie sur les pédales pour faire chauffer les muscles et passer le mal de jambes après déjà 11 sorties en 12 jours. Mais arrivé dans le col d'Ibardin, après un départ prudent, le Bixentolator se retrouve dans son élément. Les pourcentages oscillent entre 5 et 8% et il roule de plus en plus. Tellement que je lève le pied à 1km du sommet, j'ai mal aux cuisses :-) . Puis je repart et sprinte sur les 500 derniers mètres pour finir à quelques dizaines de mètres. Descente rapide mais trop encombrée sur le versant français . Petite variante pour prendre un petit col monté à mach 2 , puis on pédale comme des forcenés sur la descente avec de faire le sprint en haut des bosses sur la Corniche, mais ce n'est pas fini , il reste l'avenue qui fait le tour d'Hendaye par le haut , avec 3 beaux taquets montés sur la plaque à 25 km/h. Vous parlez d'une recup ! Mais on s'est bien amusés :-)

vendredi 16 août 2019

Mercredi 14/09/19 : l'Artzamendi, la montée ultime




L'Artzamendi et ses 3,5 km à 19% de moyenne sur la partie finale ( et les passages à 20% ne manquent pas avant ! ) . La litterature le présente comme la montée la plus dure en France. Ce qui est sur , c'est que c'est la montée la plus difficile que j'ai eu l'occasion de voir. Un truc de malade. 11 km de montee au total et un mur de 3,5 km comme final avec  juste 300m de repit au col de Mehatze avant la dernière rampe droit dans la pente.

J'avais inscrit cette sortie de longue date au programme de mes vacances 2019 à Hendaye. Et prévu pour l'occasion une cassette 11x36 , permise par ma transmission Sram Force 22 .

Après avoir lu tous les CR disponibles sur cette ascension,  mon développement habituel de 34x32 pour les vacances m'avait semblé juste. Je n'ai pas trouvé trace dans le répertoire des cols Français de quelque-chose de plus terrible que les 4 derniers km de l'Artzamendi. Au point de me demander si je pourrais en venir à bout. On lit des trucs incroyables dans les CR , comme l'histoire du gars qui y est retourné en voiture pour montrer le sommet à sa femme, mais la voiture a explosé son radiateur sous l'effort !  Le hasard a fait que Benoit était finalement dispo pour une semaine et qu'il m'a rejoint à Hendaye. Beaucoup plus sympa de relever un tel défi à deux .

Nous prenons la voiture jusqu'à Saint-Pée sur Nivelle, afin de faire tenir la sortie dans un horaire raisonnable compatible avec le programme chargé de la journée ( ascension du Gorramakil l'après-midi avec ma fille ) . Destination Itxassou pour prendre le depart de la montée ( possible aussi depuis Espelette , nous emprunterons cette option au retour ) .

Départ magnifique avec une route à flanc de falaise surplombant une rivière sauvage sur laquelle on peut pratiquer le rafting .




La route est quasi plate à cet endroit, mais on y va très tranquillement avec Benoit. L'objectif est d'arriver en haut sur le vélo, pas de faire un temps .

Et puis ça se met à monter avec des taquets à 20% suivis de replats et de petits descentes. Rapidement, le pignon de 36 est engagé. Et il faut tirer fort sur le guidon. Benoit n'a qu'un développement de 30x28. On a tenté de monter une cassette de 32 mais elle n'était pas compatible avec son dérailleur Campagnolo.

On grimpe dans la forêt sur une route en zigzag. Un peu trop de voitures à mon goût ce matin, il n'y a pas la place pour se croiser et c'est stressant d'entendre un moteur derrière soi. Heureusement, plus on monte plus les voitures se font rares.

Ca devient de plus en plus raide avec  quelques replats et descentes pour relâcher la tension. Dans le raide, je vois Benoit s'éloigner tout doucement devant moi sans essayer de le suivre. Je reste sur mon rythme, je tire plus petit que lui et je cherche à m'économiser ne sachant pas comment va se passer la suite.

On arrive à découvert et on voit enfin le sommet  avec le dôme radar qui surveille la région. Nous voilà au départ des fameux derniers 3,5 km. C'est le moment de vérité. La route s'élève incroyablement raide. Je vois Benoit devant moi dans la première rampe à quelques dizaines de mètres mais ça fait un paquet de secondes pour les parcourir !

Nous y voilà donc . Waouh que c'est dur ! Je regarde derrière pensant que le 36 n'a pas voulu passer mais si , je suis bien tout à gauche. Hélas !c Meme avec ce développement j'ai du mal à rester assis sur la selle et je suis obligé de me mettre parfois en danseuse ce qui donne un pédalage sacadé avec un si petit rapport.  Je repasse sur le 32 , oulala , c'est trop dur. Je remets le 36 me rassoit et donne tout ce que peux pour avancer. Ca tire dans les jambes. Je croise des pietons qui me crient "Allez Allez , bravo bravo , il est juste devant !" . Je souris, aucune ambition de faire la course avec Benoit, c'est plus une lutte contre moi même, il faut tenir. Raaahhh banzai, je tire fort sur le guidon et essaie d'accélérer ... et je manque de faire un looping arrière, la roue avant se lève de 20cm , je me couche sur le vélo pour la reposer. Première fois que je lève l'avant sur la route. Heureusement,  les réflexes VTT sont là . Chose incroyable les rares voitures stoppent pour m'encourager. Sympa et ça fait du bien car ce genre de montee est d'abord une affaire de mental.

Je sais qu'il y a le Col de Mehatze à environ 700m d'altitude, avec un petit replat, il faut tenir jusque là. Un virage à droite affreusement raide, je m'arrache en danseuse, mais ça se calme à peine derrière, c'est dur , faut serrer les dents . J'ai l'impression d'avancer comme un escargot, mais l'altimètre défile vite , voilà les 700m et le replat de 200m . Je le parcoure au ralenti pour faire redescendre le coeur pendant que je vois Benoit s'élancer dans la terrible rampe finale, bien droite.

M'y voilà à mon tour, l'idée d'accélérer pour tenter de revenir me traverse l'esprit une milliseconde et je me ravise, ne pas se mettre dans le rouge ce serait redhibitoire ici. Je change la page du GPS je ne veux plus voir la vitesse qui oscille entre 5 et 7 km/h.

Et je monte, je l'avoue parfois en zigzag pour réduire la douleur dans les cuisses. Ca monte, ça monte, ça n'en finira jamais ?  Je regarde le profil sur le GPS, pas la moindre trace de replat avant le sommet.

Enfin, j'y suis, les 200 dernières mètres sont presque plat, la douleur disparait enfin et fait place au plaisir d'y être arrivé et à la vue , magnifique, extraordinaire, incomparable . Vue à 360° , le monde nous appartient. Quel endroit magique !

 Il a vraiment fallu serrer les dents et y croire jusqu'au bout avec les jambes qui brulaient et le soleil qui tapait. Mais on l'a fait . Yes, youpi , waouh , victoire !! . D'un coté toute la Côte Basque et de l'autre la chaînes de Pyrénées. Fabuleux, ça méritait tous ces efforts.  Retour bien costaud avec le terrible col de Legarré, un petit Artzmendi avec une rampe de 1km à 20%. Sacré Pays Basque, mais quel pied ! On s'est regalé . Attention, ne pas s'aventurer dans cette ascension sans savoir ce qui vous attend. On a croisé quelques cylistes complétement rétamés au bout de quelques dizaines de mètres dans la partie finale.










Mardi 13/09/19 : Balade Basque avec le Bixentolator

Super sortie avec Benoit venu nous rejoindre au Basque Pays :-)

Lundi 12/08/19 : Jaizkibel entre les gouttes


Objectif PR sur le Jaizkibel mais une mini tornade au milieu de la montée m'a couté les quelques secondes manquantes . Cette montagne est toujours aussi belle .

dimanche 11 août 2019

Samedi 10/08/19 : El Pico Gorramakil , absolument magnifique !







Vol de vautours





Des pottoks partout, des petits , des moyens, des grands, des brebis et même des nuées de vautours qui guettaient leur proie. Des nuages, de la pluie puis du soleil puis encore des nuages, des paysages incroyables, une montagne déserte , magique. Quel pied cette ascension du Gorramkil. J'ai ADORE ! Au passage, je voulais améliorer mon temps dans le col d'Otchondo. C'est fou comme une montée est plus simple quand on la connait. J'ai doublé plein de cyclistes, ça tournait tout seul ce matin, une bon souvenir aussi cette ascension avec 5 minutes de moins sans forcer . Heureusement que j'avais pris une veste de puie au cas où . Au milieu d'Otchondo , on rentre dans la nuage. Quelques gouttes, donc j'accélère un peu . Puis il commence à pleuvoir mais heureusement la forêt protège pas mal . Depuis le début , j'ai un cycliste en point de mire que je rattrape doucement mais surement. D'un coup, il se met à pleuvoir vraiment. Il devient urgent de mettre la veste mais pas question de m'arrêtée dans la montée. Alors je me mets en danseuse, tombe trois dents et je laisse faire l'Origine qui bondit à l'assaut des 2 dernièrs km. Je passe en trombe mon lièvre qui se demande quelle mouche m'a soudain piqué, mais il ne peut pas suivre. Au sommet , j'enfile la veste qui me serra bien utile dans la montée du Gorramakil faite sous la pluie jusqu'à sortir des nuages vers environ 850 m d'altitude. L'endroit est incroyablement sauvage et loin du monde. Un lieu vraiment magique. Je montre aux vautours qui me survolent en escadrille que je suis en pleine forme et bien vivant, donc pas la peine de guetter le repas de midi :-) . Retour à Hendaye via Bera, sur une route qui semble relativement plate quand on regarde le profil sur Komoot, mais qui est en fait un vrai enfer avec des bosses à 25% à la pelle, mais dans la standard Basque. Ce pays est une Granit Montana généralisée : ici , ce n'est pas jamais plat :-)