La Granit approche et l'entraînement n'est pas au niveau souhaité pour l'instant, la faute à un boulot trop prenant et aussi à un peu de malchance météo et mécanique sur les épreuves longue distance que j'avais prévues au calendrier. Du coup, je considère avec méfiance l'approche de la Mazaryvette ce dimanche. Une belle rando que j'apprécie mais dont le terrain de jeu supporte par endroit difficilement l'humidité ( que LeBleu me pardonne :-) ) . Je me dis qu'il faut trouver une alternative pour assurer le coup avec la belle météo prévue. Et donc, comme je me suis équipé depuis maintenant presque un an d'un ces objets roulants qui permet de passer du côté sombre de la Force, pourquoi ne tenter une épreuve route ? Je jette un oeil sur le calendrier et tombe rapidement sur le Tour de l'Essonne : 170 km au départ de Longjumeau . Voilà exactement ce qu'il me faut : pas loin de chez moi et de quoi tourner les jambes à bonne intensité pendant plusieurs heures. Un petit mail aux copains, dès fois qu'il y en ait d'intéressés. Et la réponse de Dark Frankor est immédiate : il est partant avec toute sa troupe de chevaliers de l'Empire pourtant déguisés sous les belles tenues blanches de l'AAOC. Pat attire mon attention sur le côté peu raisonnable de l'affaire "mais JP tu es bien conscient qu'il va falloir rouler à plus de 30 km/h en peloton ? " . Un de nos nouveaux membres du SLC, Richard est partant aussi, et enfin, voilà David qui est tenté par cette nouvelle expérience. Là où ça se complique , c'est quand Franck fixe le RDV à 6h30 chez lui. Ouah, c'est tôt ça . Mais bon, vu la distance, il faut partir tôt si on veut rentrer à une heure décente. Départ du peloton à 7h nous dit Franck, et sur une telle épreuve, il faut mieux rouler dans l'aspiration du paquet pour tenir le rythme. C'est un plaisir de retrouver Franck, Eric, Marco et toute leur sympathique et joyeuse bande au départ. Eric ne fait pas mentir la tradition : une petite crevaison alors qu'on n'est pas encore partis, le changement de chambre s'impose, ça permet à David et Richard de se préparer pour qu'on parte tous ensembles. Le redoutable Arnaud et Patrick sont là aussi, attention, là il y a du niveau ! Je commence à demander quelle idée saugrenue j'ai eu de venir affronter nos amis routiers sur leur terrain et qui plus est sur une durée pareille. Ma fois, c'est une belle journée pour mourir en pédalant :-) . Un magnifique ciel bleu nous attend, petite fraîcheur matinale quand même, j'ai bien fait de prévoir les manchettes sur ma nouvelle tenue KHS91 2015 reçue le samedi. Nous voilà partis, ça tourne gentiment les jambes et les premiers kms sont urbains et ne permettent pas de lancer le train trop vite, c'est parfait. On discute avec David qui s'est inscrit à la Granit, good news et a aussi coché les démons de Gueret au calendrier, ben oui, faut quand même faire un peu de VTT et le Cube entièrement révisé attend son heure dans le garage. Richard suit aussi le rythme sans difficulté, sacré recrue pour SLC, allez dans pas longtemps, les p'tits gars d'AAOC, on vous met minables :-) . Si, si , on y croit ( désolé, c'est les produits, ça attaque les neurones ) . Petit à petit, le rythme augmente. Je parviens à prendre 1 relais, l'honneur est sauf. Franck gambade d'avant en arrière comme à ses plus beaux jours, ça fait plaisir de le voir aussi en forme. Le rythme augmente encore, avec parfois quelques accélérations d'Arnaud qui laissent tout le monde sur place, bravo champion. Le GPS indique bientôt 30 km/h de moyenne. Waouh, je n'en espérais pas tant , avec un objectif de boucler le parcours en moins de 6h de roulage. Si je tiens ce rythme me dis-je, on va faire beaucoup mieux ! Du coup, on arrive très vite au premier ravito situé au km 50, au pied d'une bosse ( tradition universelle route/VTT , après un ravito ça doit monter ) . Le ravito est du genre famélique : un peu de pain d'épice et d'eau. Je me félicite d'avoir prévu des provisions plus consistantes et j'avale une barre et une pâte de fruits. Nous repartons rapidement, ça monte, et ça accélère, le cardio monte et ça tire un peu sur les jambes, ne pas lâcher la roue devant , ne pas lâcher la roue devant .... aaaahhhhh zut, la roue devant elle est pas du groupe, ils sont 100m devant. Je m'arrache en danseuse, faut vite combler l'écart. Je reviens à 20m au sommet mais là , ça devient plat et ça embraye à mort devant. Me voilà en chasse à plus de 40 km/h en crachant mes poumons, ça descend maintenant c'est plus de 60 mais j'arrive toujours pas à boucher le trou, putain mais z'ont bouffé quoi au ravito ? Ah enfin, ça ralentit, faut dire qu'il y en a d'autres derrière, regroupement, ouf . C'est encore un truc que j'ai du mal à faire de rester dans les roues, souvent je pense à autre chose et derrière pas mal d'énergie dépensée pour recoller. Cette fois je me mets au centre du paquet et les kms défilent. L'Essonne est magnifique sous le soleil, on file à 35 km/h sans trop d'efforts, merci aux locos qui tirent devant. Quelques bosses font leur apparition, où David prend la roue des meilleurs. Le groupe se coupe en deux, je reste prudemment avec Franck et Marco , le rythme de ce paquet me couvient parfaitement et il reste quand même plus de 80 km, donc faut en garder un peu en réserve. Nous arrivons sans histoires au ravito 2 situé au km 107 ( et oui, quand même ! ) . Là , c'est un vrai repas : sandwich, salade de pâtes, yaourt. On retrouve tout le monde et on déguste tranquillement notre repas dans l'herbe et admirant le bel Orbea de Patrick ( version Bouticyles ) , dont le tube supérieur rose flashy ne passe pas inaperçu mais c'est le but de ce vélo de démo. Je veux bien le même mais avec du rouge à la place du vert. La batterie du GPSPhone donne quelques signes de faiblesse, je la remplace et bizarrement, la batterie de rechange pourtant chargée à 100% cette nuit ne veut pas fonctionner. Le temps de remettre l'ancienne et d'éteindre l'écran pour passer en mode éco, tout le monde est sur le vélo pour repartir. On va attaquer la partie la plus difficile du parcours : des enchaînements de bosses roulantes, mais qui tirent fort sur les jambes vu la vitesse. En bon vététiste, je préfère quand c'est ( beaucoup ) plus raide. Là , je souffre, mais je m'accroche. Heureusement, quelques éléments du groupe se font décrocher, ce qui permet à chaque fois de profiter d'un ralentissement pour se regrouper après le sommet et ça permet de décontracter un peu les jambes. David a filé devant à la poursuite d'Arnaud, il a peur de ce rien ce garçon. Petit à petit on arrive en terrain connu, le GPS affiche plus de 130 km . Eric qui a beaucoup donné et revient d'un pb de dos, pioche un peu . J'en reviens pas de revenir à sa hauteur quand ça monte. La bosse de Marivaux va être une alerte : début de crampe à la cuisse droite, les encouragements de Franck sont les bienvenus. J'ai du mal à boire avec les gourdes, trop habitué au camel, donc je dois être en déficit d'eau et sels minéraux. Je prends la gourde de secours remplie de boisson isotonique et en bois un grande partie en espérant que ça passe. On file dans ligne droite de Janvry, je me réserve dans la descente vers Marcoussis, l'Escargot se profile et faut récupérer des crampes. Nous y voilà , je suis pas trop rassuré et décide de le monter sur le petit plateau contrairement à d'habitude. Tout le monde est devant, mais je sens que les crampes sont passées. Je remets en marche, et c'est assez plaisant de remonter une grande partie du groupe, je parviens à passer Richard dans le dernier virage et je finis à quelques mètres derrière Pat qui tient la forme aujourd'hui. Il ne nous reste plus qu'à filer en faux plat descendant jusqu'à l'arrivée. Le GPS affiche alors 166km en 5h25 soit 31 km/h de moyenne . Objectif atomisé, je n'en reviens pas ! Je sens bien mes jambes, mais sans être épuisé non plus. Une magnifique journée avec une super ambiance. Un grand merci à capt'ain Franck très attentif à ses ouailles tout au long du parcours. Et merci aux organisateurs qui méritaient mieux que 240 participants.
Bravo Jean-Pierre pour cette belle première et ta ponctualité ce matin :)
RépondreSupprimerJ'ai bien noté ton goût pour la route et la vitesse :) A bientôt donc.
Franck
Merci de nous avoir permis de partager cette matinée avec des personnes expérimentées !
RépondreSupprimerça me donne envie de recommencer, c'est grave docteur ?
David
Moi aussi j'ai envie de recommencer . Donc oui , c'est grave et Bastien est très inquiet pour nous :-)
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