Malgré la fatigue d'une grosse semaine à 16h par jour au boulot, avec tellement de séances tardives avec mes nouvelles équipes américaines que j'en viens même à réver en anglais, je suis tout guilleret ce samedi soir, rien qu'à l'idée de retrouver l'ambiance de notre dream team vététiste formée un 11 novembre de l'année 2008 . On avait trouvé avec Benoit, un jeune routier appelé Franck égaré sur son VTT dans la forêt de Milly.
Dimanche matin, je saute du lit , bien motivé pour arriver à l'heure ( il y a une légende qui m'attribue une tendance à être en retard 😀 ), et après un bon petit déjeuner, je mets les deux vélos dans la voiture et je file vers Barbizon. Le GPS annonce une arrivée à 8h28 nickel. En arrivant à la Croix Blanche, un neurone mieux réveillé que les autres m'envoie une image sous forme d'une roue de VTT posée le long du garage. Aaarrghl ! Demi-tour, je file rechercher la roue avant qui aurait beaucoup manquée à Seb, tout en prevenant d'1/4h de retard.
Me voilà à Barbizon, avec des vélos complets . Comme il bruine, je scrute le parking d'un regard inquiet, craigant d'apprendre que notre Benoit qui n'aime pas l'eau a renoncé à la sortie. Mais non, IL EST LA ! Alleluia .
4°C à l'extérieur, bruine, la tenue Goretex , les gants néoprène et les chaussettes étanches ne seront pas de trop aujourd'hui.
Nous voilà partis, départ "classique" , entre guillemets, puisque depuis fin 2017, je n'ai pas si souvent remis mes roues dans cette belle forêt. Direction le Désert d'Apremont. Ne connaissant pas l'état de forme de Benoit, j'ai enlevé tous les passages raides et techniques du parcours, mais ... Franck a remis quelques singles qu'il affectionne, au grand mécontentement de mon Garmin qui grogne des "hors parcours". Heureusement, Benoit lui, ne grogne pas. Arrêt reglonflage après le passage des cailloux, Seb étant quasi à plat. Gloups me dis-je, ai-je remis assez de préventif dans le pneu? Heureusement, le regonflage sera définitif. Comme quoi, il faut toujours se méfier d'un VTT qui n'a pas roulé depuis longtemps.
On file ensuite sur les singles des Gorges aux Nefliers, je me sens rajeunir à vue d'oeil et d'ailleurs j'ai quelques cheveux qui repoussent le temps s'étant inversé ( bon, j'exagère un peu ... )
Encore une variante Franck , bien ludique, et arrivés à Franchard, il veut aussi absolument nous faire passer par la Mare aux Canards. Tromperie sur le marchandise, pas de canards en vue, par contre, ça glissouille bien sur les racines avec la bruine, les neurones se recablent petit à petit en mode conduite de VTT à Bleau sous la pluie, terrain très spécifique qu'on ne retrouve nulle part ailleurs ( edit : Franck prétend qu'il s'agirait en fait de la Mare aux Pigeons, vérifications en cours ... )
On descend les Gorges du Houx, qui ont bien raviné ces dernières années, malgré le temps, l'ambiance est au beau fixe, grand soleil dans les têtes , on ne sens même pas l'eau.
Le single en haut des Gorges est toujours aussi fluide et sympa dans ce sens, à condition de se méfier des cailloux mouillés dans les virages en devers, puis c'est la descente "Grand Huit" qui nous amène jusqu'au carrefour de la RN7 à Bleau .
Les sapins de Noël sont déjà de sortie à leur emplacement habituel que nous longeons pour prendre le single qui remonte vers l'hippodrome de la Solle avec la belle bosse qui va avec. Pas mal d'arbres en travers , comme partout dans la forêt depuis la tempête d'Octobre.
J'oubliais que préciser que notre Benoilator en reprise suit tranquillement la troupe, socquette légère dans son style caractéristique.
Une fois montés puis descendus à l'hippodrome, on remonte en direction de la Croix d'Augas. Eric avale le faux plat montant à bon rythme pendant que Seb et Franck jouent le sprint pour le maillot à pois au sommet. Benoit ne se mèle pas la lutte mais ne lâche rien.
On prend les bosses de Xav que j'adore contrairement à Franck, pour ensuite filer vers Denecourt. Mes compagons manquent de confiance dans la montée avec les marches, ça pousse le vélo et malgré un bon départ, je suis obligé de mettre pied à terre faute d'élan ( et d'un chouia de confiance, plus assez l'habitude ) .
Pause ravito et nous voilà repartis , avec un bout de descente technique, je rate une petite chute d'Eric dans les cailloux mouillés heureusement sans bobo. On remonte ensuite dans le Rocher Cassepot pour rejoindre le Magic Single.
Le terrain est mouillé mais bien ferme, les vélos filent comme le vent et on virevolte d'un virage à l'autre. Devinez qui emmène la troupe ? Le maillot vert du Benoilator comme à ses plus beaux jours. Au détour d'un virage, une racine traîtresse happe ma roue avant et le vélo se couche à 45°. Aie , Aie, Aie je sens la catastrophe arriver, arbre droit devant mais dans un coup de rein désespéré, je redresse le vélo et reprend la bonne trajectoire, juste devant Seb qui observait la scène, ouf !
A l'approche de Samois, un énorme chien noir nous barre le passage. Franck n'échappera que par miracle aux crocs acérés du fauve.
La Bête de Bleau |
Ce single est toujours aussi top, 4 vététistes qui rigolent avec la banane jusqu'aux oreilles se font plaisir.
Je vois Benoit prudent à l'approche des Vestiges, mais pas d'inquiétude, aujourd'hui on tourne à droite sans tenter la montée impossible .
Cela nous mène rapidement à la Grotte aux Cristaux, un de mes passages préférés car les singles au milieu des fougères sont toujours aussi magnifiques surtout à cette époque de l'année.
Juste avant la montée, un groupe est précisement arrété en plein travers du chemin. Branchés à 2 de tension, car il leur faut 30 secondes pour nous libérer le passage. Je suis tout fier de mon exercice de surplace réussi pour patienter, je pousse un grand coup sur les pédales dès que le champ est libre et la roue avant s'enfonçant dans le sable, je m'étale de tout mon long sur le chemin sous les applaudissements nourris de la fine équipe 😀 .
Une fois en haut , direction la route du Luxembourg. Haut lieu des attaques du Benoilator. Va-t-il sortir le fameux 44 ? ( et oui , notre Benoit est un adepte du triple plateaux, pièce de collection à l'époque des monos , d'où son surnom : Benoilator comme Velociraptor quoi 😀 , bref ère jurassique ) . Ca file dans la descente, où je m'applique à descendre les vitesses pour arriver en bas sur le 32x11 prêt à suivre les attaques.
Franck y va le premier, je prends la roue d'Eric et Seb derrière et voit Benoit ne pas chercher à suivre . On l'attend au tunnel , voilà la route des Artistes qui arrive. Autre lieu mythique. Cette fois c'est la victoire au sprint du parking qui va se jouer.
Franck repart à l'assaut suivi par Eric. Je vois Seb virevolter derrière à la recherche d'une ouverture. J'ai un peu mal aux jambes du rush précédent, donc je suis mais je ne cherche pas encore à me méler à la lutte. Le Benoilator semble avoir renoncé une nouvelle fois à participer à l'emballage final. Alors que je reviens sur Seb, soudain j'entends un bruit de dérailleur derrière. Benoit attaque à grand coup de 44 et grille en 10 m les trois de devant médusés de voir un Benoilator passer à toute vitesse. Franck et Eric sont aux fraises, j'ai bondi dans la roue de Benoit car je m'attendais un peu à ce scénario et j'étais sur mes gardes. Seb en grande forme en ce moment fait l'effort et parvient à repasser devant. Mais les jambes sont encore là et alors que Seb savoure sa victoire, profitant de quelques sauts de chaine sur son Spé ( il va falloir que je mette une cassette neuve) , je sprinte à fond et franchis en tête la barrière du parking.
Nous voilà de retour aux voitures, après une superbe matinée de VTT et d'amitié . Vivement la prochaine sortie !