vendredi 11 août 2023

Sur les traces de la Marmotte


Cela faisait longtemps que je voulais faire le tour du Massif du Galibier, mais le parcours ne s’improvise pas. C’est la trace d’une des plus célèbres cyclosportives au monde, la fameuse Marmotte. Qui ajoute à ce tour l’ascension finale de l’Alphe d’Huez. Pour cette sortie , je privilégie la continuité du parcours et aussi la sauvegarde des gambettes pour la fin du séjour 😅. Sans l’Alpe , il faut quand même franchir 3 cols Hors Catégorie : le Galibier , Le Glandon/Croix de Fer et le Télégraphe, le tout sur environ 170 km , c'est déjà un beau challenge ! 


Pas évident de se lancer sur un tel parcours en solo, et j’ai la chance que l’ami Nicolas soit en vacances dans la région et partant pour cette belle sortie. 


Rendez-vous est prix pour jeudi 10 aôut à 8h30 au départ de Valloire. Nicolas arrive de Saint Chaffrey , et nous fait une JP : pas de chambre, pompe, coupe-vent oubliés à la maison et chaîne nettoyée mais pas huilée. Heureusement on est en face d’un magasin de vélo qui met de la cire sur la chaîne et notre chalet étant dans la montée du Galibier , je propose un pit stop pour la chambre 😀.  Vu le beau temps annoncé, Nicolas parie sur l’option sans coupe-vent.


Nous voilà partis dans l’ascension. Il faut faire gaffe à ne pas se griller. J’ai un peu potassé le sujet dans la semaine en traçant le parcours et le conseil est de monter les cols sans dépasser 80% de FTP . Le souci est que Nicolas est plus puissant que moi , donc j’opte pour les 80% sans quoi il s’envole instantanément. Bon même à 80% , il a tendance à prendre de l’avance mais il ralentit quand il me voit trop loin. La montée se passe super bien sans forcer et pause chambre à air au chalet déduite , le temps de montée est surprenant (1h42)  car dans mon top 3 personnel . Il me restait beaucoup de forces pour les derniers km après Plan Lachat , les plus durs , et manifestement, garder des forces pour ces 8 derniers kms est une bonne stratégie. 





Photo obligatoire devant le panneau du col du Galibier, une pâte de fruits, et on entame la descente. Heureusement pour Nicolas, il ne fait pas trop froid mais pour ma part je supporte bien mon coupe-vent. Comme d’habitude, impossible de suivre Nicolas dans la descente bien que j’atomise mon temps habituel en faisant de mon mieux. Le revêtement est inégal, et à grande vitesse , mes roues super light avec rayons carbone sont très sensibles à la qualité de la route malgré les pneus tubeless en 28. Il faudra que je teste des pneus en 30 avec ces roues en montagne, les 40g de différence devraient largement être compensés en descente avec une pression de gonflage plus basse.

On se retrouve au Lauraret pour entamer la longue descente en direction de Bourg D’Oisans. Route large avec peu de lacets  ce qui ne m’empêche pas de me faire larguer encore une fois malgré les 60km/h au GPS. J’ai prévu éclairage avant et arrière car cette route fréquentée ( nationale Briançon / Grenoble ) est pavée de long tunnels. Dans la série. la lampe de Nicolas n’est pas chargée 😂 . J’assure la signalisation bien utile pour l’équipe. Le premier tunnel est particulièrement obscur et peu rassurant. 


Paysage magnifique avec le lac du Chambon sur notre gauche. Après une petite bosse en fin de descente, on file sur Bourg d’Oisans, partie plate du parcours où on se relaie à plus de 35 km/h . Je surveille d’un œil le capteur de puissance pour ne pas faire de folie . Devant nous , les 30 km de montée du Col de La Croix de Fer , dont le profil sur les sites de cyclisme est très trompeur. 5% de moyenne annoncés mais pour l’avoir déjà monté , je sais que la réalité est plutôt autour de 9% car il y a 3 descentes qui faussent les calculs . Il y a même un km annoncé à 2% constitués d’une descente raide suivie d’une montée à 13% . 




Pause au km 75 au Spar d’Allemont pour un ravito avant le début de la montée au Lac des Verneys. 


Sandwich , yaourt à boire et remplissage de la gourde , et nous voilà partis dans l’ascension . La chaleur est bien présente maintenant, il fait plus de 30 degrés au soleil. Petite inquiétude en me disant que s’il faut aussi chaud toute la montée , on va souffrir. 


Heureusement, beaucoup de forêts sur cette première partie . Après 5 km très roulants, on attaque un passage à plus de 9% pendant 5 km. Je me sens bien et j’envoie un peu plus de watts que dans le Galibier dans l’espoir vite déçu de tenir le rythme de Nicolas qui me distance petit à petit. Je pourrais pousser plus mais je sais que je paierai plus tard , donc je reste sur un rythme constant. 


Nicolas ralentit un peu et je le rejoins au Rivier d'Allemont où la pente se calme pendant 2 km , juste avant la fameuse descente/remontée. Motivé pour rester devant dans la descente, je manque de faire un tout droit dans une épingle merci les freins à disque 😀 . Petit blocage à l’arrière mais ça tourne. Vite calmé par la remontée à 13% sur presque 1 km . Ce col est vraiment le plus irrégulier que j’ai jamais monté et ce dans les deux sens. 


Je sais qu’on a de nouveau 4 km de montée pentue avant de rejoindre le barrage de Grand Maison. Les jambes commencent à tirer un peu et je suis tout content d’apercevoir l’impressionnant mur du barrage qui relie deux montagnes. J’y suis presque . Quelques minutes plus tard ,  je vois à nouveau le mur qui ne semble pas significativement plus proche. Ouch , mais il arrive quand ce barrage ? Rebelote un km plus tard, ce mur semble toujours au même endroit. Pfuiii . Finalement après de longues minutes d’effort voilà enfin de le barrage. La pente diminue à 3% , le GPS indique 15 km/h, moment où un jeune me dépasse à 30km/h ! . Le vélo n’a pas l’air électrique et je n’ai pas le temps de l’observer longtemps 😀.






La pente continue de diminuer et s’inverse même à la fin du barrage. On attaque la partie finale , bien dégagée , on voit le sommet et contrairement à l’autre versant , cette partie n’est pas trop difficile avec du 6/7%. Le point inquiétant c’est la météo : le beau ciel bleu du pied du col est remplacé par de gros nuages noircissant à vue d’œil. C’est là qu’on repense à l’oubli du coupe-vent de Nicolas . On passe le Glandon ( à 200 à gauche ) sans faire le détour pur file vers le resto très sympa du Col de La Croix de Fer . Il y a des voitures garées partout sur tout le dernier km, jamais vu autant de monde ! On arrive au col, photo souvenir , et on s’installe au resto pour une pause . A peine de temps de choisir une table qu’il se met à pleuvoir, on se replie à l’intérieur où une famille de touristes y nous fait une petite place. Une bonne pinte de bière fraîche et une crêpe à la confiture d’abricot me font le plus grand bien. Comme à chaque fois, ce col irrégulier m’a fait bien mal aux jambes. 












Heureusement , la pluie ne dure pas et on attaque la descente, mais la température a bien baissé. La première partie sera bien fraîche sans coupe-vent pour Nicolas. Fatalement, je me fais encore larguer malgré que j’allume du jaune sur tous les segments 😂 . Après Saint Sorlin, la route est moins raide et de meilleure qualité, la vitesse augmente et on peut doubler les voitures facilement. On reste même coincés un petit bout de temps derrière deux voitures dans la seconde partie , juste avant la remontée d’un km où les voitures - et Nicolas - s’envolent . Je ne peux pas forcer sur le grand plateau , jambes bien entamées et je me dis qu’il faut en garder pour le Télégraphe. 


La fin de la descente est vraiment agréable , super revêtement bien lisse propice à la vitesse. 


En arrivant à Saint-Jean de Maurienne, la chaleur accablante et le soleil sont de retour. Le tronçon Saint-Jean / Saint-Michel , inévitable n’est pas agréable : chaleur et traffic sur la nationale . La piste cyclable est large mais ça n’empêche pas les vapeurs d’échappement des poids lourds, ça change de l’air pur de la montagne . 

Avec la chaleur , je vide rapidement ma réserve d’eau . Pause fontaine au pied du Télégraphe. On s’asperge copieusement la tête et les jambes et cette pause fraîcheur me fait le plus grand bien. Alors que j’appréhendais le Télégraphe vu les sensations , les 8 premiers km se passent bien , la puissance est revenue et je monte au train. Jusqu’au km 5 où Nicolas prend un peu d’avance et 500 m plus loin, le turbo se coupe brutalement. Je mets tout à gauche et je monte pendant 3km à petite vitesse, tout en m’alimentant .  A 2 km du sommet je suis à peine à 7,5 km/h et trois gars me doublent en m’encourageant. Effet pyschologique ou effet de l’alimentation je ne sais pas , mais je tombe 4 pignons et passe d’un coup à 13km/h laissant sur place mes adversaires médusés par cette soudaine métamorphose 😅 . J’en conclus que je n’ai pas bien géré l’alimentation, point d’attention pour le Paris / Deauville de septembre. 




Voilà le col avec sa statue de paille . Photo souvenir et il nous reste à dévaler sur Valloire pour fêter notre épopée autour d’une bière . 


Du moins pour Nicolas qui repart en voiture . Il me reste 200m de dénivelé pour rejoindre le chalet mais à ma grande surprise , ça monte sans souci les jambes sont bien revenues ce qui constitue une note encourageante pour mon objectif de septembre. 


Superbe journée de vélo avec 3 cols Hors Catégorie à la suite et un dénivelé proche des Cinglés du Ventoux . 


Bon, on fait la Marmotte en 2024 ?