lundi 3 août 2015
Lundi 03/08/15 : final de la Clasica San Sebastian
Bordako Tontorra, le juge de paix de la Clasica San Sebastian, 2,7 km à 9% de moyenne avec des passages à 20%. Un mur ! C'est là que depuis ce matin , je mijote mon attaque. Dans le peloton lancé à toute vitesse dans les rues de San Sebastian, tous les grimpeurs et puncheurs se sont portés à l'avant pour l'affrontement final sur les routes étroites de ce col niché en plein milieu de la grande ville. A coté de moi , Romain Bardet semble avoir de bonnes jambes, mais je me méfie particulièrement d'Alexis Vuillermoz et des coureurs espagnols. Je suis dans la roue de Franck qui joue des coudes pour me protéger. Thibaut Pinot nous a fait souffrir dans l'Alto de Jaizbibel mais je sais qu'il a toujours du mal à mettre en route en bas de pentes. Un virage serré à droite, nous sommes dans la forêt, sur une petite route qui soudain s'élève dans une pente très raide. Je sais qu'il y a un replat ensuite et que c'est au sommet que c'est le plus dur. Il faut attendre, ne pas se dévoiler trop vite. Ca attaque de tous les côtés, il faut s'accrocher, les jambes brûlent, ouf un replat. Le compteur s'affole, un léger virage à gauche et c'est maintenant qu'il faut y aller, juste avant trois épingles serrées où la pente va progressivement atteindre les 20%. Je me dresse sur les pédales et attaque violemment. Je prends quelques mètres d'avance, les poumons et les jambes sont en feu mais les cris du public m'encouragent, je donne tout ce que j'ai . Devant , Pat et Benoit s'écartent, je m'envole dans la pente raide, Alejendro explose, mais je sens une présence, c'est Romain Bardet, aie aie aie ça va être dur, allez encore une relance, je' prends 15m, le sommet en vue, je donne tout, j'ai 10s au sommet avant la descente facile et rectiligne qui plonge sur la ligne, je vais le faire !! Oups, je me réveille en sursaut, ah zut, ce n'était qu'un rêve. Enfin pas tout à fait, le final de la Clasica est mon menu de la matinée et Strava va me permettre de rivaliser avec ces supers champions, sans espoir bien sûr d'approcher leurs performances stratosphériques. Au menu , trois mythes locaux : l'Arkale, le Bordako Tontorra et le Jaizkibel. Départ à 8h45 de la maison pour 80km qui s'annoncent bien costauds. A commencer par la pente raide caractéristique des rues d'Hendaye qui m'attends au pied de la porte. Direction San Sebastian. Le parcours récupéré sur Strava va s'avérer inadapté : il emprunte des portions de 4 voies interdites aux vélos, et oui, la route n'est pas fermée aujourd'hui ! Heureusement, j'ai la cartographie sur le GPS , et j'improvise quelques détours qui au passage font pas mal baisser la moyenne, hésitations obligent. Me voilà enfin sur des routes adaptées, le tourne pour attaque la montée de l'Arkale. Les pentes ne sont pas trop difficiles, bon échauffement, je retrouve avec plaisir cet atmosphère particulière propre aux routes Basques, forêt touffue et raidars soudains, et les petits cheveaux Pottocks dès qu'on s'éloigne un peu de la civilisation. Le temps est superbe ce matin, et il commence déjà à faire un peu chaud. Traversée jolie mais peu efficace de San Sebastian, seule option , les pistes cyclables où il est impossible de rouler vite avec le monde, sinon, c'est des 4 voies interdites. Me voilà enfin à la sortie, et je me lance dans le Bordako Tontorra. Un "splitch" bizarre et le GPS s'éteint. Grrrr ... Ca m'était déjà arrivé, j'ai prévu un backup mais je perds le cardio au passage , bon pas grave. Me voilà reparti après 10 minutes de bricolage, deux vélos sont passés. Je me lance dans la pente. C'est d'abord roulant puis soudain hyper raide. On doit bien être à 15% . Le 34x28 n'est pas de refus et ca tire sur les jambes. Quand je pense que les pros sont à plus de 15km/h à cet endroit. Le compteur affiche un petit 8km/h et impossible d'aller plus vite. Ceci dit, je reviens "comme une balle" ( tout est relatif ) sur un autre cycliste que je dépose , ça fait du bien au moral ! Ca se calme, 10, 15, 20 km/h , je vole , youpi , mais attention, je sais que le sommet est terrible. Et la pente se durcit à nouveau, trois épingles très serrées, et devant moi un vrai mur ! On croirait "Le Big Wall of Saulx Forest" , sauf que je n'ai pas un 22x36 mais un 34x28. Impossible de reste assis, je grimpe en danseuse, le cardio au taquet les poumons en feu, je zigzague, j'ai du mal à tenir ma ligne et me demande ce que je fais là . La légende du lieu n'est pas usupée. Je comprends mieux la chute de la moto qui a condamné les espoirs de Greg Van Avermaert samedi dernier. Si j'arrivais à m'asseoir, je suis sur que la roue avant serait délestée. Jamais monté un truc aussi dément en vélo de route, pas sûr d'arriver au bout. Allez, je suis venu pour ça, je m'arrache et dépasse au passage le 2ème vélo parti devant moi, encore 20m , ouf , ça se calme, un stop , à droite , et voilà la descente, rien à voir avec la montée, c'est large et roulant, le vélo file. Retraversée de San Sebastian, toujours aussi pénible. A la sortie, je tourne à droite, direction Leso et Pasaia. Voilà le pied du Jaizkibel. 6km à 7%, mais avec des passages raides dans ce sens. Comme d'habitude, beaucoup de vélos, ça motive. Il fait chaud, je vide la première gourde et transpire à grosses gouttes. J'ai encore mal aux jambes de la montée précédente, mais je m'accroche, objectif améliorer mon meilleurs temps de 2014. Je sais que les deux derniers kms sont faciles, dont il faut tenir. Heureusement, un gars m'a doublé avant de plafonner devant et me sers de lièvre. Sommet à 2km, ça se calme, le compteur remonte, 15, 20 km , on passe la plaque, 25 km/h , sommet, 32 minutes , 2min30 de moins que l'année dernière. Bon ok, Thibaut, il a monté le truc en 18min30 samedi, mais ils ont un moteur électrique, je ne vois pas d'autre explication. Je dois pouvoir faire mieux, mais je suis content pour une première sortie, j'ai encore les jambes dures des 11h de voitures samedi. Il ne reste plus qu'à dévaler l'autre versant, pas possible pour moi de lâcher complément les freins, le revêtement est mauvais et je n'ai pas une confiance absolue dans les freins de route. Je me demande comment font les pros pour descendre cette route difficile à 70km/h. Je suis sûr que j'irais plus vite avec le VTT. Me voilà en bas, je longe l'aeroport d'Irun et regardant les avions décoller ( impossible de m'en empêcher ) et retour à Hendaye avec un ultime raidar pour regagner la maison. 80,2km en 3h57 de roulage et 1750m de D+ .
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2 commentaires:
Bravo JP, ça fait envie
Je me demande si tu te prépare pas pour l 'Utra-Raid de la Meije :)
Je te voyais déjà avec le maillot à pois !
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