Photo by Mary, l'attaque des petits hommes verts |
Photo by Mary , KHS91 et l'AF5 en rouge et noir :-) |
Photo by Mary |
Photo by Mary |
Photo by Mary |
Photo by Mary, super point de vue |
Photo by Mary |
Photo by Mary , Granit typique du coin |
La semaine précédente, c'est la météo qui nous cause des inquiétudes avec des prévisions alarmistes pour le dimanche . 7h de vélo sous la pluie , ça gâcherait un peu le plaisir, alors on brûle des cierges dont la fabrication ne fait heureusement pas l'objet d'une pénurie ces derniers jours .
Le club a réservé deux gîtes dès le vendredi soir. N'étant pas trop amateur de camping et du fait de contraintes de planning, je réserve pour ma part au Campanile pour un départ le samedi après-midi avec Pat et Benoit. Départ de la RP sous l'orage à 15h, on fait un peu grise mine au point de ressembler aux nuages qui nous entourent. Mais dès la sortie de Paris, nous voilà à nouveau au soleil. Pat scrute les radars météo pendant le trajet. Passera ou passera pas entre les gouttes ? Réponse à l'arrivée, avec un orage terrible et des belles accumulations de grèle. Arrivés à Gueret, il pleut . Le moral en prend un coup, il fait sombre, oulala ... On essaie de joindre nos camarades qui sont sur place à la Chapelle Taillefert, l'option "diner creusois" que nous avons pris avec nos inscriptions n'est plus aussi séduisante. Mais impossible de joindre quiconque, pas de réseau téléphonique là-bas. Du coup, accompagné de Jean-Marc et Mary qui sont arrivés aussi le samedi, on fait les 10 minutes de route qui nous sépare du départ , juste au moment où une éclaircie se pointe. Concert de rock annulé à cause de l'orage, mais nous mangeons finalement notre repas creusois. Ambiance bien sympathique, bien que le repas soit un peu frugal. Pas de quoi rassasier un Benoilator qui aurait volontiers englouti une demi-vâche limousine en vue des efforts à faire le lendemain.
Bonne surprise le matin, les nuages sont épars, quelques rayons de soleil sont présents, pourvu que le terrain ne soit pas trop dévasté. Jean-Marc etrenne son magnifique Orbea Occam 29" tout neuf , à lui tout seul , il rajoute encore quelques rayons de soleil. David a choisi l'option light : gourde et chambre, pas de camel . Je le soupconne de méditer une sortie rythmée bien qu'il annonce vouloir rouler cool ( la dernière fois qu'il m'a dit ça , ça a duré environ 500m ) .
Une centaine de vététistes sont sous l'arche de départ à 8h30 pour le raid de 70km. Parmis les membres du SLC , certains sont sous pression quand le speaker annonce que le parcours devient technique et physique après le premier ravito et qu'il faudra rester prudent. Des échapattoires sont prévus sur les passages les plus difficiles :-) .
8h35, le quad s'élance devant nous . On n'a pas fait 50m qu'on voit JM et David remonter à toute vitesse sur la gauche vers les premiers. Départ tranquille pour chauffer la machine, on roule en peloton et ça fait plaisir de se retrouver avec Ludo sur un grand raid, ça nous rajeunit de presque 10 ans avec Benoit. Après quelques centaines de mètres, ça commence à monter. C'est étroit, je regrette de n'avoir pas accéléré un peu plus au départ car ça bouchonne pas mal et je n'arrive pas à prendre mon rythme. Je finis par doubler sur une partie plus large , avec Pat dans ma roue, j'avais un doute sur l'identité du suiveur, son boitier de pédalier changé ne faisant plus de bruit :-) . On revient sur Mary qui nous annonce qu'elle va commencer doucement pour nettoyer les toxines des derniers entraînements. Nous continuons, rapidement rejoints par Benoit, Ludo, Richard et Hervé avec qui nous feront la quasi totalité du parcours.
Les organisateurs avaient annoncé un parcours changé à 70% : tout à fait exact . Nous n'empruntons que peu de chemins parcourus l'année dernière et le parcours va s'avérer plus physique et technique qu'en 2015. Au fur et à mesure qu'on approche du ravito 1 situé dans le parc des Loups de Chabrière, le tracé devient de plus en plus interessant avec une proportion de singles tournicotants à la hause, et des passages technico-ludiques au milieu des blocs de granit qui peuplent la région. Le parc ouvre pile pour notre arrivée, on prend 5 minutes pour aller faire une photo des loups et on repart avec Mary qui vient d'arriver.
Comme annoncé, la difficulté technique et physique change immédiatement . On commence par la plus belle descente du parcours de mon point de vue. Dans la pente avec des épingles en devers, mais super fluide et magnifiquement tracée. Ca surprend un peu ceux qui n'ont pas l'habitude du coin, mais on se régale avec Pat, mode Granit Montana enclenché. Le vélo fonctionne à la perfection, il fait beau, les jambes vont bien, le moral est au beau fixe, j'ai hâte de voir la suite.
La suite ... elle va être costaud . Du km 20 au km 50 , on enchaîne les montées à croire qu'on est dans l'Himalaya et pas dans la Creuse :-) . A un moment, je vérifie l'altitude au GPS, en me disant que ce n'est pas possible qu'on monte depuis aussi longtemps, on doit être au moins à 4000m là ! Ben non, le GPS n'annonce que 650m d'altitude. Pat a exactement le même sentiment à cet instant " mais c'est pas vrai , ça fait que monter ! " . Avec le terrain qui a été bien humidifié par les orages, ça pompe de l'énergie. Quelques belles descentes , mais l'impression qui domine, c'est que ça grimpe . Alors qu'on approche du ravito 2, un passage bien technique en devers à flanc de coteau se présente. Pas facile à négocier car il arrive après une grosse grimpette et le physique est un peu entamé. Je me prends une branche dans la roue en glissant sur des cailloux, sans effet visible ... jusqu'au talus raide à descendre pour rejoindre la route : poignée de frein arrière en butée, la durite a été abimée par la branche . Surpris, je pile de l'avant et part en OTB sur la route. Passage technique juste derrière, le signaleur m'en vante les mérites "allez , tu tentes le technique ?". "Euh, ben non, sans frein ça va pas le faire". Je bénis la version "facile", dans le raide et glissant avec le seul frein avant, c'est pas du tout rassurant.
Sur le coup, ça me plombe le moral, je ne vais pas pouvoir profiter du beau parcours qui reste, c'est bien la première fois que ça m'arrive ce coup là. Grrr ...
Heureusement, sur les 20km qui suivent, on passe une majorité du temps en montée et les descentes sont plutôt faciles, donc pas de souci pour suivre mes camarades. Le moral revient, je repasse en tête du groupe alors que j'avais un peu ralenti jouant au yoyo à l'arrière. Je médite ma traditionnelle attaque des 10 derniers km. Le terrain est de plus en plus humide, avec moult gués et passages bien mous pas simples à négocier, mais une majorité de passages magnifiques avec en prime beaucoup plus de beaux points de vues qu'en 2015, bravo pour ce nouveau tracé, surtout ne changez rien pour 2016, sauf la météo et le repas creusois :-) .
Une grosse averse à 13h30 mais qui heureusement ne durera pas longtemps . Passé le km 50 , on rentrre sur une phase plus roulante bienvenue qui nous permet de récupérer. Soudain, Pat allume le turbo dans une ligne droite et prend de l'avance. Ludo a baissé un peu de pied, je reste avec Benoit et Hervé . Sans trop savoir comment, on rate un truc et on loupe le ravito 3 ( 2ème passage chez les loups ) où Pat, Richard et Ludo nous chercherons en vain . Au vu de la trace, il s'en est fallu de quelques centaines de mètres.
Nous attaquons donc à trois la dernière partie, au dessin très ludique avec des singles rubalisés ( énorme travail de préparation) qui serpentent sur des terrains de jeu magnifiques. Dans une montée raide, je tente à tout prix de passer sur le vélo malgré les conseils de modération de Benoit. Je ripde sur caillou, ça m'envoie à droite, je force encore plus et là , aie !!! Crampe. Je repars avec Benoit et Hervé mais au bout de 300m , à nouveau des crampes au deux jambes. Ca passe en 2 minutes, je repars le couteau entre les dents pour rejoindre mes deux camarades. Une erreur de parcours au passage en roulant le nez dans le guidon, je reviens sur mes pas, accélère encore, aperçoit enfin Hervé quelques virages plus bas dans une descente technique qui serpente entre les arbres. Je lâche tout ... et passe par dessus le vélo, repars, descend dans une trace transformé en ruisseau , finit dans un tas de boue, la chaîne grogne, j'insiste, erreur, elle passe derrière la cassette et se coince férocement . Je mets bien 10 minutes à résoudre le problème. Cette fois aucune chance de les revoir . Je m'inquiète de l'absence de ravito, sont fous les organisateurs de nous faire rouler dans un terrain aussi exigeant sans nous nourrir. Je les maudits ( ça motive ) dévore quelques gels et pâtes de fruit, les kms défilent , reste 7km jusqu'à l'arrivée. Plus personne ni devant ni derrière. Je suis tout seul dans cette magnifique forêt sauvage. C'est mort pour l'attaque mortelle des 10 derniers km faute de concurrent à attaquer :-) Le terrain est bien ravagé par la pluie quand même, j'en bâve dans les montées gluantes et encore plus dans les descentes glissantes avec des dérobades de l'avant dès que je veux ralentir de trop, putain de durite arrière ! Mais ça passe, un peu en vrac partout, je deviens expert en rattrapage d'un pied sorti in extremis, m'en mets quand même quelques-unes en couchant le vélo, sans que ça ne ralentisse trop la progression . Des guès maintenant inondés, un truc à noyer le vélo et le cyliste que je saute avec maestria . Enfin .... plus précisement, je lance le vélo et saute à pieds :-) .
Au milieu de nulle part , je tombe ... sur Benoit qu'il me semblait avoir aperçu à un moment sans trop y croire : il a fait une pause ravito . On finit donc ensemble , 70km au compteur, 6h30 de roulage et 2400m de D+ .
Une superbe épreuve, avec un parcours hors norme, différent de celui de la Granit , avec une orientation moins technique mais plus ludique qui donne une vraie personnalité à cet événement hautement recommandable , super convivial avec des organisateurs à la bonne humeur communicative. A refaire, sur le sec , et un frein arrière qui fonctionne pour profiter du final au tracé plein d'imagination.
Quant à David, il aura finalement oublié de ralentir , gagnant une photo dans le journal pour avoir franchi la ligne en premier avec Damien un concurrent venu du massif central.
Vélo un peu sale à l'arrivée ... |
Le profil en 3D |