Première sortie de l'Arme Fatale N°6 : Dengfu M06 qui remplace le Cube dans l'écurie KHS91 |
Voilà une JR que je ne risque pas d'oublier. Inscrit de longue date, sur le 90 plutôt que 120 de peur de m'ennuyer un peu ( j'ai eu tord au vu du parcours ) . Benoit et Ludo sont aussi partants sur la même distance. Préparation vraiment pas idéale dans les 15 derniers jours : chopé un virus qui m'enquiquine depuis deux semaines, avec mes allergies, c'est toujours le même scénario au moindre rhume, il me faut trois semaines pour en sortir. Fatigue et mauvaises nuits au rendez-vous, déjà la semaine dernière les jambes n'étaient pas au top. Pour couronner le tout, nouveaux soucis de transmission avec le Cube, la partie arrière du cadre est abîmée et la patte de dérailleur ne tient plus bien occasionnant moult surprises. Cela fait plus d'un mois que j'ai commandé son remplaçant chez Dengfu. Un beau M06, tout suspendu avec une géométrie moderne : bases courtes de 435 mm et angle de fourche couché à 68,5° pour le technique. Le délai est lié au fait que j'ai prévu une peinture personnalisée aux couleurs du SLC VTT :-) . Mais aussi aux mêmes couleurs que mon Cannondale de route. Finalement, le cadre expédié de Chine mardi arrive vendredi soir chez moi. Evidemment je ne peux pas résister à le monter. Aucun souci, tellement rapide que je me lance dans le truc à risque : faire passer la durite arrière dans le cadre. Fatale erreur juste pour le look . IMPOSSIBLE de purger ce fichu frein, alors qu'avec les freins Shimano, ça ne m'a jamais pris plus d'1/4h,l'huile minérale facilitant grandement les choses. 1h30 du matin, ça fait 4h que je galère, je vais me coucher énervé. Samedi 8h30, déjà levé et c'est reparti pour un tour, rien à faire. Je finis par comprendre que le kit olive/pinule que j'ai commandé pour la durite, n'est pas le bon modèle, il y a un peu d'air qui passe. Heureusement, j'en retrouve une dans le stock à la cave. Et je change d'huile pour passer d'huile minérale carrefour à du LHM+ : bingo, cette fois ça marche ! Ouf ... A peine de le temps d'aller rouler 4 km pour dégrossir les réglages, et je mets le vélo dans la voiture. En priant les dieux du cyclisme, je vais faire un tour à St Remy pour récupérer les plaques. Avec tout ça, le lever dimanche à 5h20 pour un départ sur place à 7h est difficile. Ah j'oubliais : depuis le mercredi, je souffre d'une grosse contracture au mollet droit, contractée en dormant. Surement un manque de magnesium, mais malgré le traitement, c'est pas guéri, je marche en boitant ! Sans compter que j'ai de nouveau le nez bouché. Bon, on y croit quand même, rien de bien grave en fait. Je récupère Benoit et on retrouve Ludo sur place. Le trajet parking/départ se passe bien, le frein arrière fonctionne :-) .
7h15, on fait un petit mass-start pour le fun. Premier constat: pas mal au mollet en pédalant, youpi. Deuxième constat : je vais mourir avant le sommet de la première bosse, c'est sûr, j'arrive pas respirer et j'ai le sentiment d'être un poisson tombé du bocal. Pfouii... et j'ai même pas pensé à faire mon testament avant le départ. Je visualise les pompiers me secourant avec un masque à oxygène. Heureusement Benoit et Ludo chauffent doucement, donc je n'ai pas à forcer. Je dégraffe le col du maillot pour mieux respirer, vraiment l'impression d'étouffer et de peser des tonnes. Je me dis que la journée pourrait être longue, mais l'expérience aidant je crois à des jours meilleurs, souvent en chauffant ça va mieux. Le départ est inédit, on passe dans des endroits bien sympas. Dès le premier passage technique, le M06 montre qu'il est exactement conforme à mes attentes : ça tourne tout seul avec les bases courtes, mais c'est aussi super stable et précis en descente. Et la légèreté du vélo permet de le placer où je veux. Top, je me fais plaisir, même si le turbo est en panne totale, je vais devoir rouler en mode atmosphérique aujourd'hui et avec le filtre à air bouché :-) . Les copains restent sur le même rythme, heureusement. Une jolie descente en lacets que je n'avais jamais prise confirme les capacités du vélo. Même sans la selle télescopique ( j'ai renoncé à passer le câble à l'intérieur du cadre, fallait pas tenter le diable après l'épisode de la durite ) , je suis parfaitement à l'aise. Et comme devant ça panique un peu, aucune appréhension à prendre un raccourci droit dans la pente pour doubler et rattraper Benoit et Ludo qui se faisaient la malle. Ca va un peut mieux, à la faveur d'un petit loupé d'aiguillage, je prends la tête de la troupe. Il faut dire que le balisage est light , mais heureusement, l'organisation nous a envoyé le trace GPS qui sera super utile. Une rigole en béton assez large fait stopper tout le monde. En confiance, je la saute et paf, le pneu arrière tape sur un cailloux à l’atterrissage provoquant une déchirure. Zut de zut, j'aurais du faire comme tout le monde. Je mets une belle chambre toute neuve et ça repart sur une descente assez raide qui nous a permis de voir du spectacle pendant la réparation avec quelques chutes bien senties.
J'ai gonflé le pneu à bloc pour ne pas pincer. On arrive sur une partie roulante avec une longue ligne droite le long de l'acqueduc. Rapidement, j'ai du mal à suivre Benoit et Ludo. Comprends pas , pourtant ça va un peu mieux. Ah si, voilà l'explication : je suis presque à plat : damned !!! Et les copains qui m'ont largué. Petit moment de solitude. En tentant de regonfler, je découvre que l'obus de valve ne tient pas bien. Je revisse espérant avoir trouvé la cause et retrouve Benoit et Ludo un peu plus loin. On arrive ( enfin ) au premier ravito au bout de 28km. Je veux regonfler, pshiiiit , obus encore parti. Ca permet à David, parti à l'aube sur le 120 de nous rejoindre. Je resserre à la pince cette fois, regonfle encore une fois, merci ma nouvelle mini pompe ( perdu l'autre dimanche dernier) qui marche vraiment bien . Nous repartons, Ludo accélère un peu le rythme mais ça va. David passe à une allure de martien, au revoir David :-) . Puis le vélo zigzague bizarrement dans un virage. Devinez-quoi ... encore dégonflé. Je vois Ludo s'éloigner pendant que Benoit stoppe. Nous repartons, 3 km plus loin, encore dégonflé, j'entendais un "pshiit" bizarre à chaque appui prononcé. Cette fois, on change la chambre pendant que Benoit teste la chambre farceuse qui bien sûr ne perd pas d'air une fois démontée. Allez comprendre. Bon cette fois c'est la bonne, je n'aurai plus besoin de remettre de l'air dans ce fichu pneu.
Nous repartons avec Benoit , qui n'est pas plus en forme que moi. Dans une ligne droite, plusieurs gars nous passent comme des balles. Très énervant, ça ne m'arrive pas souvent ce genre de scénario. Mais impossible d'appuyer plus, j'ai comme un limiteur de régime aujourd'hui. On continue donc comme ça jusqu'au ravito 2 qui est top : sandwich, salades de riz et de pommes de terre, sucré, salé, il y a le choix . Benoit se plaint d'avoir mal aux jambes, ça lui arrive parfois. Pas de trace de Ludo, il a du continuer ne nous voyant pas. On repart sur de beaux passages en single, je profite toujours autant des sensations de pilotage tout en étant bridé.
Au km 60, j'ai un coup au moral : je me sens fatigué comme si j'étais dans les derniers kms d'une Granit. Je commence à me demander si je tiendrai comme ça jusqu'à l'arrivée, même si on tient un rythme honorable. Le parcours est de plus en plus sympa, de la Vallée de Chevreuse type, petits sentiers en montagnes russes, du technico-ludique, c'est top mais agaçant de voir des gars passer faciles alors qu'on est à la peine. Benoit est un peu derrière, je me fais doubler dans une bosse encore, reviens quand même dans la descente grâce à mon tapis volant chinois magique et arrive un énorme pétard super raide. Aie , aie aie. Mode piano en bas, 32x45 enclenché. Tiens curieux, les gars rapides ne s'envolent pas. Ca devient de plus en plus raide me voilà dans leurs roues. Et là, allez comprendre. D'un coup sans prévenir, un frisson dans l'échine, les forces reviennent, je n'ai plus de difficulté à respirer. Assez incompréhensible. J'appuie un peu plus , ça tient, je passe, re-frisson dans l'échine, l'adrénaline coule soudain à flot dans mes veines. Raaahhh, Banzai, la pression du turbo décolle du zéro et revient à la normale. Sensations de retour, et zoup , les gars rapides ne le sont plus tant que ça, plus aucune difficulté à les suivre et je peux de nouveau accélérer sur le plat ! Le plaisir grimpe , le vélo virevolte sur les singles, je me fais plaisir :-) .
On rejoint le ravito 3 toujours aussi top. Pas de Benoit en vue. Il finit par arriver tout blanc et me dit de continuer, il va couper vers l'arrivée, c'est un jour sans. Je repars le couteau entre les dents pour pas le faire trop attendre. Je suis toujours avec le même groupe, enfin plus personne ne me double, KHS91 de retour aux affaires. Heureusement que les jambes sont revenues car il reste quelques sacrés pétards jusqu'à l'arrivée, dont le dernier n'était pas le moindre. Celui-là, je l'ai passé au mental.
Dernière descente, où je coupe sans trop le vouloir, trompé par un énorme panneau jaune "VTT" . Ouaip, ben ça devait être le parcours test enduro :-) . Pas le temps de réfléchir, le M06 survole une descente hyper raide truffée de pierres mais ça passe sans problème. Retour sur la bonne trace grâce au GPS et arrivée juste avec les premières gouttes après 5h40 de roulage, 1800 m de D+ et 87km parcourus. Benoit et Ludo sont là . Une belle JR super bien organisée, et une sortie dont je me souviendrai, très contrastée dans les sensations. Et à la descente de vélo, la contracture au mollet avait disparu. Bref, le vélo, ça guérit tout en fait.