lundi 29 septembre 2025

Vendredi 26/09/2025 : La Gravel Fever ultra 540


Troisième édition de la Gravel Fever cette année . L'évenement prend de plus en plus d'ampleur puisque les premiers championnats de France Gravel avaient lieu à Chatellerault dans le cadre de cette manifestation le dimanche 27 septembre. 


De mon côté , j'étais inscrit avec Yann, Richard et Benjamin à la version ultra qui partait de Meudon comme en 2024 . Mais cette année la distance était encore une fois rallongée . Après avoir fait 400 km la première année, 500 en 2024 , c'est 540 km qui nous attendaient cette fois avec une boucle en plus dans les Alpes Mancelles après le CP1. 


L'année dernière , j'étais arrivé un peu cassé avec les secousses du parcours. C'est d'ailleurs le point qui me pose problème depuis que je me suis mis au gravel. La France n'est pas les US , et chez nous les épreuves gravel empruntent souvent des sentiers VTT. Et j'ai toujours regretté le confort du VTT comparé à un gravel tout rigide. Du coup , après essayé la potence suspendue de Vecnum , très efficace mais loin d'une fourche VTT , puis fait l'ultra Gravel de la Babybel en VTT semi-rigide ( quel confort ! ) , je me décide à monter sur mon "Arme Fatale Gravel" , une fourche suspendue Gravel Fox 32 TC.  


Les premiers tests sont plus que concluants : ce n'est plus le même vélo. L'efficacité en tout terrain est bien meilleure . Fini les vibrations, la roue reste en plus collée au sol et les montées caillouteuses sont bien plus faciles, le vélo ne perdant plus de vitesse en buttant sur les gros cailloux. 


J'ajoute mon montage de roues maison, et le vélo n'a jamais mieux mérité son nom d'arme fatale. Les conditions s'annonçant un peu humides , je monte des pneus Schwalbe RX Pro en 45. J'ai aussi passé la transmission en mono plateau , avec un plateau de 36 devant et une cassette VTT 9-46 derrière. Le mono-plateau facilite les changements de vitesse rapide en tout terrain. Le pignon de 9 dents me permet de conserver un développement adapté descente, pendant que le grand pignon de 46 me permettra de grimper les raidars de la forêt de Chinon. 




Vendredi 8h30, toute l'équipe est réunie à Meudon où l'organisation nous offre comme en 2024 un café à la Loggia au pied de l'observatoire de Meudon. Organisation toujours au top, c'est la raison qui fait que je reviens chaque année, Jean-Christophe Savignoni et son équipe sont aux petits soins pour nous, et cela fait vraiment plaisir 😀. 


Signe que l'épruve devient très connue, nous avons l'honneur d'accueillir le meilleur coureur ultra du moment , le jeune français Victor Bosoni qui a 23 ans vient de remporter la Trans Continental Race qui reliait cette année Saint-Jacques de Compostelle à la Roumanie. Autant dire qu'on ne va pas le suivre longtemps !. 


Note aux lecteurs : j'ai privégié ma camera embarquée cette année , peu de photos donc , mais la vidéo est ici : 





Après avoir récupéré dossard et balise GPS de suivi , JC nous fait un court briefing et nous voilà partis. 

Richard a dit qu'il roulerait doucement,  donc il disparait rapidement devant 😂 . Je suis avec Yann et Benjamin. Pour Benjamin, c'est sa plus longue épreuve qui s'annonce avec l'excitation et la pointe d'inquiétude qui va avec ,  il est décidé à rouler à son rythme. 

Les 150 premiers kms ne comportent pas de difficultés notables.  On roule dans un petit groupe quand il me semble entendre Yann crier derrière. Effectivement, Yann et Benjamin ne sont plus là. Je m'arrête et je vois avec inquiétude Yann pousser son vélo. Ca sent le problème mécanique. 

Son pneu arrière est à plat et semble bien déchiré sur la bande de roulement. Gros coup de malchance, car le terrain n'était pas agressif du tout. Sans doute un tesson caché sous les feuilles. On tente de mettre une mèche dans le pneu, et je suis plein d'espoir quand on arrive à regonfler. Mais au roulage , la mèche ne tient pas , la déchirure est trop grande. 

Yann est dépité et décide de trovuer un magasin de vélo. Je sens qu'il est proche de l'abandon, on tente de l'encourager comme on peu, tout comme les copains sur notre groupe WhatsApp. 


Bien dépité pour lui, je continue avec Benjamin ... qui crève 5 km plus loin. Les Dieux ne sont pas avec nous ! Heureusement , cette fois , le trou n'est pas trop gros et le produit préventif arrive à colmater. 

Nous voilà repartis, bon derniers sur les 80 participants. Pas grave il reste 520 km à faire, les écarts à l'arrivée se compteront en heures et pas en minutes. 

Nous continuons avec Benjamin rattrapant quelques concurrents mais pas tant que ça malgré un bon rythme, ce qui m'étonne d'ailleurs,  je m'attendais à reprendre beaucoup plus de monde ! 


Nous stoppns à Tréon pour déjeuner avec quelques difficultés à trouver le Carrefour Contact que j'avais repéré à l'avance, la carte Google Maps étant fausse à cet endroit ( une première ! ) . Il y a un coin pique nique dans le magasin, c'est bien agréable car il ne fait plus de 12 degrés dehors et on se serait gelés à l'arrêt. 


Après une pause de 40 minutes avec même un café chaud offert par Benjamin, nous voilà repartis en direction du CP1 à Bellème.  Je continue sur un bon rythme et Benjamin préfère continuer à son rythme , je le distance petit à petit. Je rattrape du monde mais pas tant que ça , du moins jusqu'au début du Perche où les premières vraies bosses arrivent et avec elles les concurrents en difficulté qui ont trop poussé au départ. Je commence enfin à reprendre des places. Il semble que beaucoup sont partis très fort cette année mais commencent à le payer. Sans doute un manque d'expérience de la distance. 


CP1 atteint un peu avant 20h , à peu près en ligne avec mon tableau de marche . Accueil toujours aussi top , hamburgers , soupe , sandwichs , gâteaux , boissons , on a tout ce qu'il faut , y compris une salle de repos pour ceux qui veulent dormir. 




Richard est déjà reparti. Je profite de la nourriture chaude, il fait frais et humide dehors, ça fait du bien de manger chaud et toujours la délicieuse soupe aux vermicelles qui chaque année me redonne plein de forces 😀

Benjamin arrive alors que je commence à me préparter pour repartir. Il se restaure et prévoit de dormir un peu en attendant Yann qui est reparti bon dernier après 1h30 perdue à changer le pneu chez un vélociste à Versailles. 

Cette année, nous avons le droit à un "drop bag" , un sac qui est déposé au CP1 en plus de celui qui va à Chatellerault. J'y ai mis de quoi recharger les réserves de barres et de gel ainsi qu'un maillot thermique pour la nuit. Je me change avant de repartir et ce n'est pas de trop vu le temps dehors. Mais la tenue fera parfaitement l'affaire, contrairement à 2024 , je n'aurai pas froid durant la nuit. 

Me voilà donc reparti après un peu moins d'1h de pause. La partie entre le CP1 et le CP2 est la plus difficile , dans le Perche puis les Alpes Mancelles, avec de longues montées dont celle du Belvédère de Perseigne. 


La configuration du vélo se revèle idéale, je ne butte pas sur les cailloux et les montées me semblent bien plus faciles qu'en 2024. L'entrainement de la RAF joue forcément aussi. Malheureusement, il fait nuit , donc une fois de plus , je ne vois que le panneau et pas la vue du Belvédère 😢 




Après être sortis de la forêt de Perseigne, nous filons sur la nouvelle boucle dans les Alpes Mancelles. Je rattrape pas mal de monde, les jambes sont toujours opérationnelles, depuis le départ je. tiens le rythme que je commence à maitriser et dont je sais que je peux le tenir et même accélérer jusqu'à la fin. 


Après avoir dépassé quelques concurents erndormis sur la terrasse d'une maison, me voilà devant la Sarthe pour une des nouveautés de l'année : la traversée en bac à chaîne. Dans la nuit, je ne vois pas le bac qui est sur l'autre berge. Pendant quelques minutes, je cherche le chemin pensant être devant un étang à contourner avant de voir la pancarte "Bac le Passage" . Un autre concurrent me rejoint et nous traversons ensembles. En fait ce n'est pas du tout physique, il suffit de tirer la chaine et le bac avance sans gros effort. 



Quelques minutes et une belle montée plus tard , nous arrivons à Saint Leonard des Bois . J'ai prévu de m'y arrêter quelques minutes pour remplir ma poche à eau ( l'eau est un sujet délicat de nuit quand tout est fermé ) . Mais je découvre un distributeur automatique de nourriture et de boisson au premier rond point, j'en profite pour un stop plus long qui fait office de petit déjeuner. 


Puis full gaz  en direction de la Bazoge km 320 où se situe le CP2 où je retrouve Richard . J'ai retrouvé 3 autres concurrents et nous roulons ensemble , c'est plus sympa que tout seul ! 




Pause relativement rapide ( trop sans doute ) au CP2 .  J'ai jeté un oeil au suivi et j'ai remonté au moins 40 places dans la nuit , du coup me voilà bien motivé ! Accueil encore une fois fantastique et impossible de manger tout ce qui est proposé.  Je n'ai pas sommeil donc je ne prends pas le temps d'une petite sieste. Je repars à l'aube, pour la partie la plus facile du parcours, relativement plate jusqu'à Bourgueil. La traversée du Mans est bien mieux qu'en 2024 , on est tout le temps sur des voies vertes ou sur les berges. Sur les berges justement, sans doute la digestion, je commence à avoir du mal à garder les yeux ouverts. Au point que je finis par faire une courte sieste de 15 minutes sur un banc au bord de l'eau. 


Incroyable à quel point il suffit de quelques minutes pour se sentir bien mieux. Je redemarre en forme,  alors que le soleil pointe enfin son nez après une journée de vendredi dans la grisaille et l'humidité. Rapidement la température remonte et j'enlève la veste gore tex. 


Nous filons sur de belles allées roulantes, c'est du vrai gravel sur cette partie très agréable à rouler avec des paysages de vallées et de collines dans les champs. Un concurrent me rattrape, il envoie du lourd . Je le suis 10 km , mais je suis à 200W , ce n'est pas raisonnable , je le laisse filer. Puis les vignes artrivent à l'approche de Bourgueil. 


Je salue Richard et un autre concurrent attablés à la patisserie à Bourgueil où nous nous étions arrêtés l'année dernière. J'ai envie de viande et de frites , direction un kebab repéré sur Google Maps ... que je ne trouverai jamais , décidemment ! . Je me rabats sur le Mc Do . 

Pause de 30 minutes, avant d'attaquer les 95 derniers km que je sais plus difficiles , en particulier le passage dans la forêt à Chinon où c'est technique et truffé de raidars à 30% . Mais j'ai le vélo qu'il faut ! 

Mon "AFG" se joue des raidars tous grimpés sur le vélo en 36x46 , réputation de JP oblige 😀. Je reconnais qu'il y en a un , sur des plaques de beton entre deux maisons,  qui me demandera deux tentatives sous les yeux médusés de promeneurs 😂 . 


L'objectif est d'arriver avant la nuit , et à 30 km de l'arrivée , une fois sorti de la zone difficle , j'enlève le limiteur de puissance pour laisser le moteur s'exprimer à plein régime. Les jambes vont super bien , pour la première fois , j'utilise le blocage de la fourche pour monter les côtes en puissance et en danseuse puis je dévale les descentes caillouteuses à pleine vitesse profitant de l'amortissement remarquable de ma Fox : 4 cm de débattement seulement mais on croirait avoir une fourche VTT. 


C'est presque avec regret que je vois se profiler Chatelleraut. J'ai pris tellement de plaisir à rouler sur ce parcours ! . Dans la dernière ligne droit il me semble entendre mon mom . Richard ? Non, c'est Eric et son épouse en week-end à Chatellerault et qui sont venus m'accueillir . Trop sympa ! Merci 😍 .  

Arrivée à 20h juste à la tombée de la nuit.  Objectif moins de 36h atteint en 34h pile , 40 minutes de moins qu'en 2024 malgré les 40  km de plus. 








Un grand bravo une nouvelle fois à Jean-Christophe et son équipe , organisation vraiment parfaite et conviviale. 


Je m'inquiéte (le mot est faible )  pour Yann et Benjamin encore au CP2 au moment de mon arrivée. Il faudrait rouler toute la nuit, deux nuits de suite. Ca semble très compliqué !  Mais il vont le faire ! Rouler toute la nuit pour arriver à 7h , dans les délais de 48h maxi . Et ce malgré la casse la roue libre de Yann à 16 km de l'arrivée, roue libre qui tiendra par miracle jusqu'à l'arrivée en laissant en permanence le vélo en prise. 


Cela nous permettra de déjeuner ensembles le lendemain sur le salon de la Gravel Fever et d'assister à l'arrivée des premiers championnats de France de Gravel , remportés au sprint par Hugo Drechou devant Romain Bardet pendant que Richard est sur la route , à vélo, pour prendre un train à Tours ( il est fou cet homme ! ) 

Les 3 derniers arrivants de l'ultra 540 franchiront la ligne entre 15h et 16h , hors délais pour être classés mais l'organisation leur réserve l'emouvante surprise de les faire monter sur le podium des championnats de France devant les centaines de spectateurs réunis pour l'occasion. J'ai trouvé ce moment génial, décidemment l'état d'esprit sur la Gravel Fever est vraiment fantastique. 



2 commentaires:

Ric the hit a dit…

Un grand merci à toi pour le prêt de la roue arrière. Cela m'a permis de vivre, une fois de plus, une superbe aventure 🤓

David a dit…

Expérience et maîtrise au rendez vous avec le vélo parfait : bravo pour cette parfaite gestion et le plaisir pris !