J'avais pris tellement de plaisir sur la Gravel Fever ultra 500 , que je ne me voyais pas finir l'année sans une nouvelle épreuve ultra . Le Gravelman Verdun-Paris prévu mi novembre me faisait donc de l'oeil , en version route pour assurer vis à vis de la météo. J'en parle à la team ultra , Ludo et Sam sont partants 😀 . Et Benjamin, un ex collègue et ami qui s'est récemment mis au vélo décide de tenter le challenge avec nous . Voilà encore une aventure qui s'annonce bien !
Je réserve un appartement pour 6 , tentant jusqu'au bout de convaincre Marco , ce ne sera pas encore pour cette fois, mais ça y était presque. J'avais même commandé une méteo favorable malgré la saison. Avec le changement climatique, désormais il fait mauvais en été en beau en automne : il faisait plus froid la nuit sur la Gravel Fever en septembre que sur le Gravelman de Novembre.
La phase de préparation est fertile en échanges dans l'équipe et c'est déjà une partie sympa de l'aventure. Pour Benjamin , c'est une première sur cette distance et ça compte dans une vie de cycliste.
Je repère sur le parcours les points ravitaillements boulangerie , tout en aidant l'organisation à débugguer la trace qui comportait de curieux aller-retour ajoutant articifiellement 20 km . Finalement le parcours fait 358 km , déjà de quoi s'amuser. Selon les outils utilisés pour analyser la trace , on obtient des prévisions de dénivelé très variables , allant de 2700 à 4000. Sujet toujours difficile à prévoir le dénivelé , on verra bien, mais ça alimente les discussions sur ntore groupe Whatsapp 😀.
Au lieu d'arriver avenue de la Grande Armée , comme pour les précédents Gravelman, l'arrivée sera cette fois au parking du Bois de Boulogne. Je prévois de garer ma voiture en sécurité dans un parking à Puteaux , puis de rejoindre la Gare de l'Est à vélo, un TGV+navette nous amenant à Verdun en moins de 2h.
Arrivé au jour J, le plan se déroule à merveille, et ayant pris 2 jours de RTT, j'arrive le premier à Verdun , avant mes petits camarades qui arrivent par le train du soir. Benjamin vient lui en voiture avec madame comme chauffeur et fait le taxi pour Xavier , un autre participant.
J'en profite pour passer à l'hôtel B&B, lieu de départ, pour récupérer pour toute l'équipe, les balises GPS qui permettent de nous suivre en temps réel via le site Dotvision. Je fais la connaissance de Cecilia et Mickaël qui assurent l'organisation aujourd'hui . Comme toujours, l'équipe est super bienveillante et sympathique, un plaisir .
Contre tout attente, c'est Sam, le frère de Ludo , qui est victime de l'aventure du jour avec un RER stoppé qui lui fait rater le train. Normalement, ça n'arrive qu'à moi ce genre d'aventures 😀 . Aurais-je refilé le virus à Sam ? Bien possible , çar le lendemain c'est son phare avant qui refuse de s'allumer au départ !
Pendant que notre pauvre Sam mange comme il peut dans un fastfood Gare de l'Est en attendant le train suivant, nous dînons dans une adresse très chaudement recommandable à Verdun : le Bistrot d'Elo . Un restaurant qui mérite qu'on lui fasse de la pub ! . Par égard pour Franck qui va surement lire ce compte-rendu, je resterai discret sur la carte , mais on s'est tous RE-GA-LES !
Verdun est une jolie ville, pleine d'histoire, qui mérite d'être découverte, pas seulement pour les momunents commemorant la 1ère guerre mondiale.
Sam nous rejoint au retour du resto , dernière séance de réglage des vélos
Une courte nuit , et lever à 4h15 pour prendre un petit déjeuner consistant au vu de la journée de 360 km qui nous attend. Mais il nous faut au préalable déposer les sacs que l'organisation transportera jusqu'à l'arrivée.
Nous voilà au départ. Je me sens en pleine forme , bien reveillé et j'ai hâte de savoir si les très bonnes sensations ressenties les deux dernières semaines vont se confirmer sur le vélo.
Un petit briefing de Mickaël et c'est parti !
Une première bosse de 4km nous attend à peine 2km après le départ histoire de bien s'échauffer. On monte au train, dans la nuit , surplombant les lumières de Verdun en direction de Douaumont, haut lieu historique et premier point de contrôle ( CP ) virtuel.
Les jambes tournent toutes seules, on monte au train. Benjamin qui n'aime pas (encore) les bosses s'en sort très bien, il va nous épater en tenant le rythme sur les 200 premiers km . Il a prévu de son coté un stop à Chateau-Thierry pour boucler le parcours en 2 étapes , largement dans les clous des 50h autorisées pour être finisher.
Nous arrivons en haut de cette première montée sans difficulté, nous voilà dans une belle forêt et le terrain se fait plus roulant. Alors on roule ! . Le GPS indisque largement plus de 30km/h. Bien qu'il n'y ait pas de grosse difficulté, il n'y a pas non plus de longues portions plates. On est sur un terrain valloné, ça monte et ça descend, ce qui évite toute monotonie. On s'imaginait le parcours un peu plus plat se dit-on 😀 . La suite confirmera que les estimations de D+ les plus élévées étaient les bonnes !
Pour la première fois depuis longtemps sur une épreuve ultra , nous avons une bonne météo et un léger vent dans le dos. Ca change des 70km/h de vent de face de la Gravel Fever 2023 😰 .
Notre petit groupe file à très bonne vitesse, accompagné par quelques concurrents qui sont venu se joindre à nous. Sur les Gravelman, rouler en groupe est autorisé. Un gars en Bianchi ( notez bien ) , est avec nous , s'échappe parfois , avant qu'on le retrouve au grès des arrêts des uns et des autres lors des photos CP ( une specificité du Gravelman: le jeu est de prendre des photos des CP virtuels bien que pas obligatoire )
La moyenne n'arrête pas de monter et frôle les 28 km/h . Je vois un message de Richard sur mon GPS qui me dit "vous êtes 5ème !" . Ah oui ! Ca motive !
Le parcours est superbe sur des routes désertes et dans de belles forêts aux couleurs d'automne, puis bientôt les premiers côteaux de Champagne.
Je verrai même à un moment un message de Karine mon épouse qui me dit "vous êtes premiers ! " . Mazette . Juste avant la pause boulangerie de midi où on perdra quelques places , certains ayant manifestement décidé de boucler le parcours sans aucun arrêt.
Mais nous ne pouvons pas resister à cette belle et bonne boulangerie, "La Case à Pain" à Verzy . On y découvre un principe jamais vu ( par moi du moins ) : les garnitures de sandwichs sont posées sur de petites lames en plastique . On choisit la garniture et ensuite la boulangère prépare le sandwich dans du pain frais . Genial et délicieux.
On se régale, il ne fait même pas froid et on peut tranquillement manger dehors. Il est temps de repartir, nous sommes au km 137 , il en reste quand même 220 😉.
Ca monte fort pour repartir, et on enchaîne quelques bosses bien plus costaud que celles qu'on a déjà passées , dont une avec un long passage à 17% où la cassette de 34 de mon Axxome trouve tout son intérêt. Benjamin s'arrache et on n'a même pas le temps de faire une pause pipi au sommet qu'il arrive déjà ayant gobé quelques concurrents en difficulté. Chapeau !
On se rapproche des 200km , arrêt prévu pour Benjamin au km 220 à Chateau-Thierry. Sam et Benjamin commencent à gérer un peu, le rythme ayant été très intense jusque là .
Nous alternons passages bucoliques le long des canaux et vallons dans les vignes
Benjamin fait un stop boulangerie , nous laissant filer vers l'arrivée . Les sensations sont toujours excellentes , le moteur n'a pas perdu de puissance et nous montons les bosses ensemble avec Ludo , attendant nos compagnons au sommet.
Il est 16h et temps de faire la pause goûter dans une seconde boulangerie à Nogent l'Arthaud. Encore un très bon etablissement , avec mention spéciale à la baguette tradition gratinée et fourrée aux merguez. Ludo nous en offre une partager. Un régal ! . Quelques viennoisseries achèvent de refaire le plein de glucide du moteur.
La température descend avec la tombée de la nuit, il fait un peu frisquet en sortant de la boulagerie chauffée mais une bosse nous permet de remettre rapidement notre organisme en température de fonctionnement.
Le nombre de côtes restant diminue, le plus dur est fait , mais il en reste 3 ou 4 quand même d'ici à l'arrivée , sachant que les 50 derniers kms sont plats .
On a un peu ralenti le rythme et l'homme au Bianchi ( vous vous souvenenez ) revient sur nous. Il s'appelle Arnaud .
Et voilà qu'Arnaud attaque dans une bosse en danseuse. Je passe en mode Pogacar, et mouline tranquillement derrière. Il insite, je mouline un peu plus. Il insiste toujours, une petite lumière s'allume dans mon cerveau : non mais , il ne va pas me piquer la 5ème place qui me tend les bras ce Bianchi ! L'année ayant été plutôt dure sur un plan professionnel, mon cerveau a besoin de cette petite satisfaction . Je sens comme une frissonnement d'adrénaline dans mon échine. Je tombe 3 dents et ajoute 50W, toujours en mode je mouline assis sur le vélo, je passe devant, j'ai l'impression de pouvoir accélérer autant que je veux ! . Le rascal s'accroche puis j'entends le derailleur qui claque et le bruit de son vélo s'attenuer dans la nuit. Au sommet je ne vois plus personne.
J'ai un peu mauvaise conscience de ne pas attendre les copains, mais d'un autre coté , je n'ai jamais occupé une si bonne position auparavant. Alors je décide de me faire plaisir et d'attendre à l'arrivée. Les jambes sont incroyablement bonnes , je ne ressens pas de fatigue à ma grande surprise. Je me mets sur les prolongateurs et j'appuie comme si j'étais sur un sortie du dimanche avec Marco devant 😀
Je rattrape deux concurrents qui étaient apparemment passés devant, dont un avec un vélo équipé de sacoches à l'arrière et sur la fourche. J'ai beau lui dire bonjour, pas de réponse . Bon je continue .
Soudain dans une bosse, mon GPS me dit de faire demi-tour en plein milieu de la bosse . J'hésite, reviens sur mes pas, le GPS est complétement perdu etr recalcule en boucle. Sans doute un bug que je n'avais pas vu sur la trace. Qui plus est mes lunettes de vélo ont juste la correction de loin et de nuit , j'ai du mal avec le tracé du Garmin qui est trop fin. Alors que je sors le téléphone , un motard arrive à ma hauteur "c'est bon JP , tu es sur le parcours mais dans le mauvais sens !' . C'est Franck XXXL , un copain de vélo , venu à notre rencontre. Ludo et Sam ont même profité de l'apero qu'il avait amené. Pour ma part je décline, vous savez , je vise une place ... 😁. Merci Franck pour le sauvetage !
Je repars dans le bon sens le couteau entre les dents . J'ignore le GPS qui me redemande évidemment de faire demi-tour au même endroit que précedemment et appuie comme un forcené .
Je redouble rapidement le fameux gars avec les sacoches, je retente un bonjour sans plus de résultat .
10 km plus loin , rebug , pas de Franck pour me sauver , je tourne encore en rond 5 min .
Je repars à fond , et ... redouble encore une fois mon concurrent mystère qui doit se demander à quel cinglé il a affaire.
La traversée du 77 est bien moins sympa que le reste du parcours : trop urbaine, trop de voitures . Heureusement on remonte au Nord pour prendre le canal de l'Ourcq pour rentrer dans Paris .
Je me plante à une intersection , retrouve assez vite le bon chemin , ... et redouble pour la 4ème fois vous savez qui 😂.
Le canal de l'Ourcq est beaucoup plus sympa , féerique même par endroit . Faune parfoit un peu suspecte dans les coins sombres, j'appuie sur les pédales !
Le canal nous mène jusqu'à République et là c'est moins cool : on se retrouve en plein trafic du vendredi soir dans Paris . Evidemment, je me plante deux fois , ayant du mal à lire le GPS ebloui par les lumières et les phares. Ce qui a pour conséquence ... deux nouveaux dépassements de notre pauvre concurent qui doit penser que je cherche à le persecuter .
J'ai alors l'idée géniale d'enlever la carte pour laisser juste le tracé qui devient bien plus facile à lire sur le GPS , j'aurais du y penser plus tôt . Il me reste à filer jusqu'au camping du Bois de Boulogne, je regarde un instant le classement sur le tel et voit que je suis en fait 6ème précédé par une féminine .
Traversée du Bois de Boulogne à 23h un peu "chaude" . Je serre les fesses 😰.
A 500 m du camping, je vois la concurrente qui me précède arrêtée et perdue . Elle me demande si elle peut me suivre n'arrivant pas à localiser le camping . Ayant souvent tourné à Longchamp , je le situe bien et du coup , me voilà 5ème in extremis. Never give up !
Il reste à attendre Sam et Ludo qui ne tardent pas , accompagnés d'Arnaud .
Encore une belle aventure avec de très bonnes sensations qui m'encouragent à perséverer dans cette filière ultra qui semble bien me réussir .
Petit bilan de l'épreuve
Ce qui a bien marché
L'Axxome équipé de sa nouvelle transmisison electronique : vraiment appréciable sur longue distance , ça réduit la fatique.
Idem pour les pneus de 30, qui faisient presque 32 sur les jantes ICAN de 23mm interne. Super confort, aucune fatigue ou douleur.
Les vétements techniques : jamais eu froid
Le Garmin 1040 , sauf pour la lisibilité de nuit , il va falloir trouver une solution
Le radar Varia qui a tenu toute la sortie en mode radar seulement , avec une lampe en plus dédiée à l'éclairage arrière
La camera Insta 360 GO3S , par contre , la télécommande n'a tenu que les 2/3 du parcours .
Les prolongateurs adaptés au cintre carbone, un bonheur sur longue distance
les jambes !
A revoir
la batterie fixée sur le support GPS , trop de vibrations avec le Garmin dessus , il est trop grand , j'ai plusieurs fois eu peur que ça casse mais ça a tenu
J'avais adoré la Gravel Fever Ultra 400 de 2023 , malgré les conditions météo exécrables. L'organisation se distingue par une grande convivialité et j'avais aussi beaucoup aimé la nuit passée sur les chemins. Et donc très envie de repartir en 2023. Je construis mon programme de l'année en conséquence avec l'objectif de travailler l'endurance. Et lorsque je reçois le premier mail des organisateurs, je découvre avec surprise que le parcours a gagné 100 km en un an ! C'est donc une ultra 500 qui nous attend 😱
Je me dis que les 100km ne feront peut-etre pas une si grande différence si on évite les 70km/h de vent de face de 2023, d'autant que l'épreuve a judicieusement été avancée d'un mois , les dates retenues sont donc le 13 et 14 septembre. Départ vendredi 13 septembre à 13h , il ne faut pas être superstitieux 😂.
Est-ce la distance ou les aléas de planning , mais dans l'équipe de copains qui avait participé en 2023 , je suis le seul inscrit 😢 . Heureusement, in extremis , Richard s'inscrit aussi. Sur une telle distance, c'est quand même mieux de pouvoir se soutenir mutuellement.
Les vacances d'été permettent de fignoler la condition physique, je suis plutôt confiant. Reste le choix du vélo , mon Origine Graxx ou le vélo " JP's Bikes" que j'ai monté début 2024 ?
En fait , au fond de moi , la décision est déjà prise . Ce nouveau vélo, je l'ai monté suite à la Gravel Fever 2023 après une grande discussion avec mon ami David Schuster où nous réflechissions au vélo ultime capable de passer partout. Et on penchait pour un gravel monstercross, capable de rouler avec des gros pneux VTT en passant par le gravel et la route, arme ultime pour les longues distances complétement configurable. Impossible de resister à l'envie de rouler sur ce montage spécifique conçu dans ce but précis.
Mon AFG ( Arme Fatale Gravel ) est donc capable de monter des pneus jusqu'à 29x2.2 , équipé d'un guidon Ritchey Corralito qui fait 48cm aux cocottes mais 62 en bas du guidon pour un meilleur contrôle dans les passages techniques, une potence suspendue à parallelograme Vecnum pour amoritr la vibrations et augmenter le confort sur la distance ( marque peu connue mais bijou d'ingénièrie recommandable à 100% ) et une tige de selle suspendue BB. Pour l'occasion je monte des Conti Terra Speed 45 sur les conseils du site Bicycle Rolling Resistance, le parcours est réputé roulant : hum ... à la réflexion notre ami JC a surement une definition du mot roulant bien à lui, par exemple : tout parcours ne nécessitant pas obligatoirement l'utlisation d'un VTT d'enduro 😀.
15 jours avant l'épreuve , bien que sachant que cela ne sert pas à grand chose si ce n'est à se faire peur, je me mets à scruter la météo. Aie , ça s'annonce mal et puis à quelques jours du départ, le beau temps se confirme de plus en plus avec même du vent favorable. Mais des températures inhabituelles la nuit pour la saison ( 4°C ! ) . Il faudra donc prévoir les couches amovibles adaptées car on aura une forte amplitude entre plus de 20 le jour et le froid la nuit.
J'opte pour une configuration aussi légère que possible avec 2 sacoches de cadre , une Restrap supérieure et une Apidura 4.5l inférieure, une petite sacoche de selle pour le dépannage et surtout j'opte pour le camelback sur une telle distance pour une hydration facile et des réserves suffisantes. L'étude du parcours montre en effet qu'on passe un peu à l"écart de tout, surtout la nuit, même des cimétières. Il faudra donc être autonome. Et je pars avec mon foodpouch , qui se revelera encore super pratique . A chaque stop , je mets dans le foodpouch la ration pour l'étape suivante, comme ça pas besoin de chercher dans les sacoches.
Le parcours justement est totalement nouveau. Au lieu de partir de Saint Quentin direction Orleans-Tour-Chatelleraut on part de Meudon puis complétement à l'ouest vers Senonches, Alençon, puis Le Mans, Bourgueil avant de filer sur Chatellerault. Très bonne idée d'avoir renouvelé le parcours !
Depart de la maison vendredi à 9h30 en RER direction Meudon Val Fleury pour rejoindre le départ situé sur la place de l'Observatoire de Meudon .
Je fais la connaissance de Jean-Christophe dans le RER , c'est son ... premier ultra après un BRM 200. Courageux ! On discute en rejoignant le départ via la célèbre côte de l'Observatoire et ses 75m de dénivelé . Jean-Christophe qui vient d'Orleans réalise que l'IDF n'est pas si plate.
Accueil au café la Loggia ( super joli ) et à 13h , nous voilà au départ . On a la chance d'avoir notre photographe professionnel familial, Eiden, avec nous 😀 qui nous mitraille avec Richard .
JC Savignoni, toujours aussi cool et sympa , nous fait un petit briefing organisateur et nous voilà enfin lancés.
J'ai roulé tous les jours avec le vélo depuis 3 semaines pour tout vérifier, et bien ça n'empèche un gling gling très suspect de se manifester à peine entré dans la forêt où je me demande si je dois continuer de suivre le groupe de tête et Richard, ou faire ce que j'ai prévu à savoir rouler de manière régulière toute la course. La réponse est évidente mais néanmoins toujours tentant de suivre les premiers !
Le gling gling persiste et je me dis qu'il serait prudent de s'arrêter pour voir ce qui se passe avant de bétement perdre quelque-chose. Je suis agacé au plus haut point par ce problème improbable. Je m'arrête donc et là horreur malheur , mon étrier de frein avant se balade ne tenant plus que par miracle, une vis a déjà disparu. Vendredi 13 ? Sabotage ? Incroyable, impossible, irréel. Je visse à mort la seule vis restante et repart en reflechissant à une solution long terme. J'ai peur d'un arrachement en cas de freinage violent. Donc j'essaie d'utiliser le frein arrière sauf besoin absolu de l'avant et je me promets de faire un pit stop au premier magasin de vélo croisé et surtout de prévoir desormais une vis dans la trousse de dépannage où figuraient déjà un jeu de plaquettes.
Je me retrouve dans un groupe avec des têtes connues ( Richard de Spotzle et Bistrot Gravier ) et nos deux féminines de la course qui envoient du lourd au moindre bout droit , costaud les filles . Le rythme me convient , le capteur de puissance affiche les valeurs cibles que je me suis fixé autour de 65-70% de ma FTP pour durer. Bonne ambiance , ça plaisante et ça papote.
Dans une bosse un peu raide je vois Richard forcer comme un damné. Mais pourquoi il ne met pas une vitesse plus facile me dis-je. Du coup je regarde de plus près et réalise qu'il est parti en single speed. Mamma mia , le fou ! Il me fera d'ailleurs le commentaire révélateur suivant quand je le félicite pour son courage "la frontière entre le courage et la folie est mince" .
La trace est vraiment jolie , très peu de routes , et beaucoup de chemins , globalement roulants , la moyenne est à 23 km/h , je révise à la baisse mon horaire d'arrivée à Chatellerault . Bon, ceux qui me connaissent savent que je suis un inaltérable optimiste 😀.
En étudiant le parcours en détail, j'ai repéré une boulangerie à Treon , km 90 , pile sur le parcours. Toujours dans l'idée d'entretenir le moteur et ne surtout pas le faire chauffer/casser , j'ai prévu un arrêt à cet endroit pour un goûter et une part de flan, pensée pour l'ami Franck grand amateur de cette patisserie.
Je me sens bien, il fait bon malgré parfois quelques gouttes. Au hasard des pauses techniques, je passe et me fait repasser par le mêmes concurrents sur cette première partie et nous arrivons donc ensemble à la boulangerie.
Mon Richard à moi, celui qui roule avec des vitesses, a disparu devant, on se retrouvera au CP1 . L'autre Richard single speed est lui dans la boulangerie en train de découvrir que les 4 pizzas qu'il a commandées ne rentreront jamais dans son sac à dos vu la taille des pizzas locales assez inhabituelles pour une boulangerie 😅 . Du coup très gentiment , il me propose de m'en donner une . Flan + pizza + coca me voilà reparti avec un bon stock d'energie.
On rentre dans le Perche , le parcours est toujours très majoritairement sur des pistes et sentiers, très peu de route. Ca commence à monter régulièrement, je sais que plus de la moitié du dénivelé est concentrée sur cette partie , 30 km avant et 30 km après le CP1 avec notamment le point culminant, le Belvédère de Perseigne au km 210 environ, le CP1 étant lui au km 175 .
Les chemins deviennent plus délicats , herbes hautes, terre molle, voir extra molle dans une pente raide au bord d'un champ où un tracteur est passé. Je vois les pneus se charger de boue en quelques mètres et avec mes Conti Terra Speed à haut rendement et petits crampons, je doute de faire 2m de plus. Et bien si, incroyable, j'avance. N'ayant pas envie de mettre les chaussures dans cette patée gluante, je force comme un malade pour atteindre le sommet, sauvé par une bifurcation à gauche que je vois au dernier moment.
En 300m , j'ai laissé des forces, coup de moins bien soudain, plus le froid qui tombe, je compte les km jusqu'au CP1 à Bellème. Je ne sais pas pourquoi , en repérant le parcours sur la carte, j'avais vu qu'on faisait un aller-retour pour atteindre la salles des fêtes , et je m'étais dit que c'était du plat roulant. Dans les faits, Bellème, ça monte, ça monte ! J'atteinds enfin le CP1 avec l'aide d'une voiture qui passe , s'arrête et me dit où se situe le CP . Un grand merci, car il n'était pas facile à trouver.
Me voilà au CP1, je dis bonjour à Richard qui regarde à travers moi sans me voir pendant que je sors mes batteries pour recharger GPS et téléphone. J'en profite aussi pour jeter les emballages, Richard repasse, m'a-t-il vu. A la 3ème fois , après 10 minutes quand même : il me dit "ah Jean-Pierre tu es là ? " Voilà ce que c'est de rouler à fond derrière les cadors, ça fatigue un peu 😂 .
Ceci dit , je ne fais pas le fier. je me sens à moitié patraque, je me dis que ça s'annonce délicat mais heureusement l'expérience m'a appris qu'il ne faut pas grand chose pour redémarrer la machine.
C'est donc le moment de profiter de cette salle chauffée , et du ravito fantastique pour se requiquer. Hamburger ( si, si ) , soupe aux vermicelles ( je ne sais pas pourquoi , ça me fait toujours un bien fou ), bonbons, banane, rillettes du Mans, abricots secs , tout y passe et plusieurs verres de Coca.
Nos deux féminines arrivent aussi . La nourriture fait son effet , quelques étirements et je sens le niveau d'energie qui remonte , nous repartons avec Richard, il n'est pas loin de minuit.
Nous rentrons dans une forêt sombre, avec un terrain mou , très mou , très très mou , vraiment archi très mou. Plus on avance plus on a du mal à progresser. Ca augure d'une nuit looongue. Sans doute trop mangé ou trop vite, je commence en plus à avoir un peu mal au ventre. On passe dans un vériable marécage, pas moyen de pousser le vélo sans mettre les pieds dans la bouillasse jusqu'au mollet, pfuiii , il est où le traceur ??? , va m'entendre à l'arrivée le JC 😡 On fait quelques petites erreurs de parcours qui nous rallongent, et je suis obligé à un moment de faire une pause technique urgente. Je perds une nouvelle fois Richard et je vois plein de concurrents passer. Je remonte sur le vélo, les chaussures pleines de boue se bloquent dans les pédales et je m'étale sur le dos dans les fougères en contrebas, merci le camelbak pour l'amortissement. Me voilà dans la boue, les fougères, sous le vélo. Bon c'est décidé, adieu, j'en peux plus, je me laisse mourrir ici, moral en berne 😢.
Après 2 minutes de réflexion, finalement, non, ne mourrons pas tout de suite, je me relève péniblement porté par l'idée d'étrangler JC à l'arrivée , Richard Delaume dans une petite vidéo nous avait dit qu'il fallait bien savoir pourquoi on voulait arriver afin de tenir le coup quand le moral baisse avec une motivation claire. Voilà je l'ai trouvée 😂
Toujours les miracles du corps humain, 10 minutes plus tard, l'energie revient, je me mets à appuyer plus fort , beaucoup plus fort, mode full power et petit à petit je remonte tous les concurrents qui m'ont doublé pendant ma pause involontaire et d'autres aussi. Raaaaahh, JP is back , plus rien ne peut m'arreter , même pas le sanglier qui traverse 1m devant moi, il l'a echappé belle la pauvre bête !!! Alors que j'étais à l'article de la mort , maintenant je vole. Un peu trop d'ailleurs car je décolle sur une bosse prise un peu vite en descente et heureusement le guidon large m'aide à maîtriser le fougeux destrier noir qui voulait me désarconner.
La montée vers le Belvèdère de Perseigne est difficile, longue, pentue et caillouteuse mais je m'y sens bien et reprends du monde. Malheureusement, la nuit noire fait que je ne verrai du Belvédère que ... le panneau de signalisation.
Moment magique dans une descente sur un chemin sous une voute d'arbres, un grand hibou surpris par le vélo qui file silencieusement décolle juste devant moi et vole majestueusement 2 m devant mon vélo en parfaite synchro avec ma vitesse et la courbe du terrain pendant au moins 30s. La lumière des phares le fait briller d'une lumière blanche, on dirait une apparition divine, volant avec une fluidité magique.
J'adore, dommage, ça secoue trop pour attraper la caméra mais je garderai longtemps cette image.
De beaux passages notamment un magnifique single de plusieurs km , je l'aurais bien fait de jour pour pouvoir pousser plus, là il fallait faire gaffe à tous les pifs pafs dans la nuit. Je découvre un truc avec mon guidon super large en bas . Il y a des poteaux à l'entrée de certaines pistes, le haut du guidon passe entre les poteaux mais pas le bas ! Piegeux ! . Je me coince une fois et je ferais gaffe ensuite à passer à pied en levant le vélo.
Avec le froid , je suis un peu maladroit, et je manque plusieurs fois de m'en prendre une mais reste sur le vélo , merci au guidon , le bras de levier permet de rattraper bien des situations comme à VTT ( c'était l'idée ) .
Je continue d'appuyer mais je n'arrive pas à rattraper Richard parti devant. Je suis néanmoins content de ma remontée. Le jour se lève et avec lui la chaleur bien agréable après le froid de canard de la nuit.
A quelques kms du CP2 à Bazoges avant le Mans, j'entends soudain un caractéristique "je passe à gauche" et un missile équipés d"une micro-sacoche et plaque de cadre similaire à la mienne passe à toute vitesse. Mais d'où il sort lui ? Pourquoi il est aussi light ? Un des premiers qui s'est arrété dormir ?
5 minutes plus tard : la même mais ils sont deux !
Putain mais je perds des places à qui mieux mieux là et à toute vitesse ! Comment c'est possible ? Et ils ont fait quoi de leur affaires ? Non mais quoi, c'est trop injuste !!
Foi de JP , ça ne va pas de passer comme ça . Je lâche les watts et je me mets dans leur roues mais ils appuient grave, au bout de 2 km , je me calme , je vais pas tenir à cette vitesse.
Et maintenant voilà un groupe de 10. J'hallucine littérallement. Au point que je me demande si justement c'est pas mon cerveau qui me joue des tours avec le manque de sommeil. Jusqu'au moment où un des concurrents me dit " tu fais la Gravel Fever ?" "Oui, pas vous ? " "Ah non, nous on fait la Gravel Alpes Mancelles ! Bon courage pour les 200 derniers km ! " .
Aaahhh , tout s'explique 😀
Et me voilà du coup au CP2 , je retrouve une nouvelle fois Richard , nos deux féminines et un copain d'Oliv qui décide d'abandonner.
CP2 encore une fois génial , une ration de soupe au vermicelle et me voilà en pleine forme , je vous dis , la soupe aux vermicelles c'est le secret des longues distances !
Ludivine et Muriel partent un peu avant nous, tuyautées sur le reste du parcours par le mari de Ludivine, loin devant. Puis on décolle avec Richard . Il fait beau , il fait bon, et les jambes sont au top , j'ai l'impression qu'on vient de démarrer et je me sens en super forme, prêt à faire souffrir mon Richard 😁
On arrive au Mans où on retrouve les filles qui on fait une escale boulangerie, on roulera 100 km ensemble.
Cette partie est la plus roulante , sur des pistes magnifiques au milieu des pins et des bruyères, sous un ciel bleu éclatant. On traverse la ligne droite des Hunaudières et on file vers le sud , souvent à plus de 30 km/h sur les prolongateurs, souvent derrière Ludivine qui tient un sacré rythme.
Je dis à Richard qu'on arrivera avant la nuit à ce rythme, il refuse de me croire !
Nos miss s'arrêtent pour manger, on continue en direction de Bourgueil pour une pause patisserie au km 420
Les calculs donnent une arrivée vers 20h30 si on continue à cette moyenne élevée depuis le Mans. Juste à la tombée de la nuit.
Sauf que ... après Bourgueil ça se complique, Richard avait vu juste . Pour ceux qui connaissent , c'est de la Jean Racine like avec une ribambelle de raidars sur des singles en forêt . Ce salaud de GPS decompte les raidars, donc je sais combien il en reste, ça devient un gag avec Richard à chaque bosse passée , on fait le decompte de celles qui restent 😀. Plus que 7, 6 , ... ah non zut , celle là n'était pas repertoriée ...
Je me sens toujours bien, mettant un point d'honneur à justifier ma réputation sur les montées impossibles bien aidé par le petit plateau de 31 et la cassette de 40. Mais il faudra quand même mettre pied à terre deux trois fois.
L'heure tourne, le parcours est joli mais plus si rapide, les pistes étant herbeuses ou caillouteuses quand nous n'avons pas de raidars. Ma roue arrière commence à se voiler , sans doute un choc sur une grosse pierre mais ça tiendra jusqu'à la fin comme l'étrier avant.
Jusqu'au derniers km , même en arrivant en ville , la trace déniche des sentiers improbables et des pentes caillouto-herbeuses. Il nous reste des forces, mais la moyenne s'en ressent et c'est finalement à près de 23h que nous passons la ligne , heureux avec des souvenirs plein de la tête .
Accueil super sympa malgré l'heure tardive et remises de la médaille et du trophée de finisher moins de 36H . Il y avait 3 trophées : 24 , 36 , 48h , seuls 4 concurrents passeront de justesse sous les 24h.
Richard et moi sommes ex-aequo à la 20ème place 😀.
Un grand merci à l'organisation , la convivialité de cette épreuve est vraiment hors norme et la tracé 2024 exceptionnel par sa variété . La distance de 500 km me parait idéale , justement pour offrir toute cette diversité .
Et pour finir , une mention spécial à Jean-Christophe. Vous vous souvenez , le RER à Meudon 😀.
ll est arrivé après 51h d'efforts , un véritable exploit avec un mental et une perséverance d'acier pour son premlier 500 . Chapeau bas, JC !
Entre 2016 et 2018 , j'ai fait trois fois le raid VTT longue distance de l'Elsass'bike. Beaucoup de super souvenirs , avec des paysages magnifiques, une organisation au top, et des ravitaillements légendaires dont celui de Neustadtmühle avec la mythique fontaine de chocolat. Sans oublier le congelo rempli de glaces gratuites à volonté à l'accueil 😀.
A la recherche d'une belle épreuve mais de durée raisonnable, pour combiner vélo et week-end en amoureux, je me rappelle que nous avions dit avec Benoit que nous la ferions un jour en vélo de route. A l'époque , encore débutant sur la route, ça me faisait plus peur que le raid VTT !!
"Quelques" années plus tard, c'est tout l'inverse. Les jambes tournant bien en ce moment, les 130 km et 2400 m de D+ annoncés me semblent accessibles. Sans compter qu'avec toute la pluie qui est tombée ces derniers temps et qui tombera encore le samedi, le VTT risque de se transformer en une épreuve galère même si le terrain local avec son sable rouge est plutôt résistant à l'eau.
Je trouve un gîte sympa à Wasselonne, et la proprio nous conseille de réserver à l'Oie Gourmande à une dizaine de km. Conseil plus que judicieux, on y reviendra.
Vendredi après le boulot, nous voilà sur la route avec Karine, trajet un peu long mais sans difficultés. Prendre cette route me fait toujours le même effet nostalgie, toujours cette impression de rentrer à la maison, comme si c'était hier. Ca fait pourtant ... un peu - beaucoup - plus 😉. Nous sommes sur place à 23h pour un repos bien mérité.
Samedi, après une belle matinée , la pluie orageuse fait son apparition. Cela nous incite à opter pour un tourisme véhiculé et on part reconnaitre ... le parcours sur une suggestion de madame. Nous sommes immédiatement séduits par le tracé, magnifique et pas évident à emprunter en voiture, ce ne sont que des minuscules routes qui serpentent soit dans les vignobles alsaciens soit dans les forêts vosgiennes. .Dépaysement garanti et quelle belle région !
Le hasard nous fait passer devant une cristallerie, que je ne peux que recommander. La Cristallerie Lehrer, avec un magnifique hall d'exposition au bord la rivière et une atelier de travail ouvert au public . Originaire de Nancy et habitué à Daum et Baccarat, je suis épaté par la qualité des produits et le prix divisé par 4 par rapport aux noms plus connus . On devalise la cristallerie en passant un bon moment de découverte. Etape au départ à Wangenburg sur le retour histoire ... de manger une glace et d'envoyer des photos souvenirs aux copains avec qui j'ai déjà fait cette épreuve.
Ca me rappelle qu'il faut que j'arrive à remettre Benoit sur un vélo, never give up !
Diner à la fameuse Oie Gourmande, restaurant hautement atypique et à la cuisine tout autant recommandable, notamment la Flammekueche à la gratte de canard, miam 😋 . Repas gastronomique pas du tout recommandable par les coachs sportifs, mais on ne vit qu'une fois 😀 . Nous avons adoré ce restaurant , specialités locales et pas communes, comme la choucroute au canard.
Lever très matinal, le départ étant à 7h . Il faut très beau mais très frais. Pas plus mal pour ne pas souffrir de la chaleur. Alors que les VTT partent groupés sous les encouragements du speaker et de la foule, la version route est une épreuve annexe. Je m'élance ... tout seul, départ autorisé jusqu'à 9h manifestement pas trop de lêve tôt. Bizarre car on part dans le sens inverse des VTT, je vérifie bien la trace sur le GPS c'est bien ok.
A peine 500m et direction la route du Panorama pour grimper le Col des Pandours. Le premier km est à 11% , ouich , ça réveille et ça réchauffe. Même sensations qu'au départ de la Vache qui Rit, pas trop de forces dans les jambes, ça tourne mais je n'ai pas trop d'énergie pour accélérer. Je ne suis pas inquiet, je sais qu'il faut une heure au diesel pour chauffer. Un gars me rattrape à la fin de la partie raide, pas moyen d'accélérer pour prendre la roue, je reste à ma vitesse de croisière.
Une petite photo au col et voilà la descente, pas très pentue sur une dizaine de kms. La temperature remonte doucement, je profite à fond des paysages pendant que je sens les muscles qui commencent à répondre. Le terrain est vallonné, nous sommes coté alsacien dans les vignes. Jolis villages et petits coup de cul se succédent, désormais je peux les monter à fond et la moyenne grimpe rapidement, le D+ est significatif mais ce sont des bosses de 1 ou 2 km , montables en rythme.
Toujours personne sur le parcours , ni devant, ni derrière ! , on est pourtant 250 inscrits sur internet , soit le maximum autorisé pour cette épreuve.
Je me rapproche du ravito et je me souviens qu'il y a une bosse qui semble pentue juste avant. Nous voilà à Wechthoffen , et voilà la bosse. Wouah ! Ca monte à 11% sur 2km avec des pointes à 14% , celle là , je la sens passer. Je rattrape deux concurrents juste avant le ravito, ils font le parcours gravel qui vu l'état des vélos est bien boueux.
Super ravito , avec petits sandwichs et saussisson ( hein Franck 😀 ) , fruits , bref à la hauteur de la réputation.
Je repars rapidement, belle descente qui nous mène à Wasselonne où on prend une belle piste cyclable qui longe la rivière.
Dernière partie en Alsace, ça commence à monter direction de la Col de Valsberg, 13 km d'ascension avec des pourcentages très variables, parfois plus de 10% au début. Je discute un peu avec un concurrent que j'ai rattrapé. Il m'explique qu'il a loupé quelques flèches ... ce qui me fait réaliser qu'il y a un fléchage au sol auquel je n'avais pas du tout prêté attention depuis le départ 😂! Fléchage que j'aurais du suivre car je me trompe de route au 3/4 de l'ascension en suivant deux présumés concurrents qui en fait n'avaient rien à voir avec l'épreuve. Après 1 km de descente je finis par entendre les bips d'avertissement du GPS , j'en suis quitte pour un peu de D+ additionnel.
Photo au col, et très belle descente qui me fait repasser devant la cristallerie. Boucle plus difficile pour repartir vers Dabo , la moyenne chute un peu, et c'est la récompense avec le ravitaillement de Neustadtmühle et sa fontaine de chocolat accompagnée d'un buffet de petits fours salés et sucrés et d'une salade de fruit géante ! Sur le raid VTT longue distance, on arrive dans les derniers à ce ravito qui est devalisé. Là c'est tout l'inverse, je suis dans les tout premiers, seuls quelques VTT sur des parcours moyens sont là. Donc il y a le choix 😋😋😋😋.
Je n'abuse pas du ravito, il faut remonter une nouvelle fois le col de Vaslberg sur son autre versant. Montée beaucoup plus facile dans ce sens, à part les 300m à 15% ajoutés perfidement par l'organisation en plein milieu en coupant un long virage par une petite rue au lieu de suivre le tracé de la route du col. Pas mal de passages à 2/3% qui permettent de monter à belle vitesse. Je dépasse du monde mais personne qui soit sur l'Elsass'bike, pas de plaque visible.
Nouvelle descente sympa avant les 2 derniers km pour remonter au départ que je rejoins à 13h après 5h30 de roulage.
Sensations excellentes, les jambes une fois chaudes n'ont pas faibli et m'ont permis de prendre 100% de plaisir en comtemplant les paysages et en ayant la sensation de bien avancer dans les montées, et l'Orca est vraiment top sur ce genre de parcours, partant au quart de tour à la moindre sollicitation et enfilant les virages avec précision dans les descentes.
Retour à 13h30 au gîte pour un bon déjeuner avec Karine et une petite sieste avant de reprendre le chemin de retour pour un week-end que nous avons apprécié tous les deux.
Il y a quelques mois déjà , Franck nous fait de la pub pour une cyclo sympa dit-il , la Vache qui Rit à Lons le Saulnier . Avec une épreuve Gravel de 105 km le samedi , 1600 D+ annoncés et une épreuve route de 160 km / 2600 D+ le dimanche. L'endroit et les parcours semblent au top, c'est un succès fulgurant et on se retrouve rapidement à une quinzaine d'inscrit(e)s amateurs de beaux événements, une bien belle équipe ! Rare qu'on soit aussi nombreux.
Ludo propose de prendre en charge la logistique, avec son efficacité habituelle. On ne pourra que s'en féliciter, le choix des gîtes étant parfait autant par la qualité que la localisation proche du départ. Seul petit point de débat : pour Marco ca descendait jusqu'au départ, pour nous ça montait 😂. A la réflexion, cela donne un indice sur les perfomances de Marco en montée : il croit que ça descend !
4200 D+ en deux jours, ça commence à chiffrer, on se fait quelques belles sorties de préparation, Franck et Ludo qui se distinguent en participant à la Gardoise , un raid de 8 jours entre Paris et Uzes. Pour ma part, entrainement régulier en fonction des contraintes du boulot avec une augmentation du volume le dernier mois pour enchaîner les deux journées. Je me sens plutôt en forme pour le jour J .
Départ le vendredi matin avec OliVTTiste. La destination est bien pratique, il faut à peine plus de 3h30 pour rejoindre Lons par l'autoroute. Le hasard fait que nous nous retrouvons à la même station de recharge sur l'autoroute A6 que Ludo et son frère Sam . Hasard sympa . On déjeunera ensembles et nous nous suivrons pour le reste du trajet.
Arrivée à Lons, le calcultateur de trajet de la 3008 trouve une station de recharge rapide au Mc Do local , arrêt café recharge pendant que je fais un call avec les US .
Au moment de repartir se produit la première aventure du jour : impossible de débrancher le cable de recharge de la Mégane de Ludo . Le cable trop court devait forcer un peu et le mécanisme ne s'est pas libéré. Malheureusement, il n'y a pas de solution évidente malgré l'appel à l'assistance. On passe un coup de fil à un ami, Max qui travaille chez Renault , nous trouve un flying enginneer pour aider. Heureusement, après 3h d'attente la voiture décide que la farce a assez duré et libère le cable toute seule. Ouf !
- Nb : chers lecteurs , le redacteur de ce compte-rendu travaillant pour une marque concurrente , les détails de cette affaire resteront confidentiels 😂 -
Pendant ce temps nous avons emménagé avec Eric, Stephane Q , Olivier et Nicolas dans un joli gîte avec garage , parfait pour l'occasion.
Soirée resto au Grain de Sel en centre ville
Un bon mais court dodo plus tard, lever 6h pour la première épreuve , la VQR Gravel Ultra
Pas de classement ( en théorie ) sur cette épreuve. On se retrouve en première ligne, interviewés par l'organisation. Ambiance cool et super sympa, soleil magnifique et température idéale, la journée s'annonce magnifique.
Franck n'est pas avec nous, il participe à l'épreuve 60 km avec Catherine et Sandrine .
On commence par une longue bosse, d'abord sur la route puis rapidement sur des chemins assez larges mais bien caillouteux. J'apprécie plus que fortement ma potence suspendue Vecnum qui pour à peine 100g de plus sur le vélo, change complétement le confort en filtrant très efficacement les chocs . Un peu de pub méritée pour le fabricant allemand 😀. Les jambes vont bien, ça monte tout seul et malgré les presques 500m de D+, la moyenne est de plus de 15 km/h au sommet. Les paysage sont somptueux, lacs , falaises, rivières, aucun doute que je reviendrai dans ce coin idéal pour des vacances mais aussi top pour le vélo. Ludique , un peu physique mais rien d'extrême non plus.
Peu après le sommet, alors que nous roulons dans un chemin, je me retrouve soudain avec la manivelle gauche attachée à la chaussure mais plus au vélo 😢 . Pas la première fois que cela m'arrive mais justement j'avais pris soin de bien serrer l'écrou central et les vis sur le coté. Je me dis que j'ai surement perdu l'écrou et ça va être galère pour le week-end ... Heureusement, encore plus etonnant , l'écrou est toujours en place. Problème j'ai perdu l'entretoise qui permet d'espacer la manivelle de la base qui a une forme particulière sur le Graxx2. Du coup en remontant , j'ai le capteur de puissance qui frotte un peu sur la protection de la base qui finira usinée. Bon bref, je repars, ça va le faire. Arrêt photo avec les copains.
On se félicite du terrain sec malgré les pluies des derniers mois.
Un peu trop vite , au bout d'un passage herbeux, on rentre dans les sous-bois, l'entrée est grassouillette. Mais ce que nous prenons pour une zone localisée reflète l'état des sentiers dans tout le parcours forestier. Soit environ 30 km ! 😉 .
Pour ceux qui comme moi ont parié sur une monte de pneus roulants sur la foi de Komoot annonçant presque 60% de section bitumées ont tout faux. Mention speciale à Nicolas en Overide Hutchinson, pneus semi slicks. En fait il doit y avoir moins de 30% de route , le reste se divisant en sections de vrai gravel sur des pistes blanches bien agréables et en sections VTT rendues techniques par le sol gras.
Mon vélo est une petite vachette sauvage tentant tous les 10m de me desarconner par une ruade. La roue arrière a une envie irresistible de faire des calins à sa copine de l'avant. Heureusement, le passé de vététiste permet de rester - la plupart du temps - sur le vélo , mais deux ou trois glissades me mettront toutefois au sol en douceur.
Nous découvrons le lac de Vouglans, une vraie merveille et le sentier qui en fait le tour est vraiment superbe. Sec il aurait été parfait.
Tant bien que mal nous restons groupés, on a voté d'y aller en sans forcer pour cause de plat de resistance le lendemain.
Un peu avant le ravito , dans une descente, mon disque avant se met soudain à faire un gros bruit. Alors que je jette un oeil pour voir si la roue est bien serrée, le velo se met soudain en travers et je fonce dans un buisson après que la roue avant ... se soit décrochée!!! 😱😱😱😱 . Fixation sans doute dessérrée lors de la glissade précédente. Miraculeusement , pas de dégat sur le vélo ni le cyliste. Une aventure mécanique de plus à ajouter à ma liste !
Ravito bien doté à mi-parcours et bienvenu pour refaire les niveaux, il commence à faire bien chaud au soleil.
Marco goûte un peu à tout. Dans le tas,il y devait y avoir un truc puissant que je n'ai pas testé hélas 😂 . A peine sur la route derrière le ravito, le voilà qui accélère, le GPS indique plus de 40 km/h, on reprend tout ce qui roule. Au bout de 10 km à ce rythme endiablé , je me dis que je vais le payer cher le lendemain et je laisse filer, retrouvant Nicolas qui a fait de même.
Au hasard de quelques passages où on cherche le bon chemin, on finit par tous se regrouper. Belle photo au col de Percée.
Après une belle descente sur une piste blanche, nous rentrons sur la voie vert PLM et ses fameux tunnels.
Faux plat descendant , c'est un vrai bonheur les vélos filent sans effort . A l'exception de 200m où nous sommes detournés de la voie verte pour prendre un single ultra glissant , seule faute de gout du traceur.
Alors que nous pensons descendre jusqu'à Lons, le parcours fait une petite boucle dans la ville pour prendre une montée à 20% histoire de fournir un dernier effort !
Nous arrivons tous avec la banane pour une bière ( merci Franck ! ) et un bon repas sur le site de l'épreuve, le Juraparc de Lons.
Soirée fabuleuse le soir chez Patrick et Aline, des amis adorables de Ludo qui nous accueillent de manière absolument incroyable . Un grand moment de convivialité comme on les aime ! Merci encore à eux !
On se couche à une heure raisonnable , pour un reveil à nouveau à 6h pour la cyclo route .
Ambiance très différente du Gravel de la veille : il y a 10 fois plus de concurrents, plus de 1200 pour notre seul parcours ! Ambaince course, avec des pros et des grands noms ( Laurent Jalabert ) en première ligne. Cette fois par d'interview pour nous 😂 . On a dit qu'on roulerait tous ensembles , mais avec 1200 cyclistes habillés du même maillot, ça s'annonce compliqué de se reconnaitre !
8h , la meute est lancée . Ca part à toute vitesse devant .
Bien qu'ayant ménagé les gambettes la veille , le départ est difficile dans la première côte qui se decompose en deux parties mais avec 460m de D+ enchainés pour commencer. Pour une raison inexpliquable , le vélo bien réglé et testé la veille au soir est complétement déréglé , pas moyen de descendre sur le petit plateau. Le pourcentage est trop elevé pour rester sur la plaque, je suis obligé de m'arréter pour dérailler la chaine à la main. Grrrrr 😡.
Je manque de forces dans cette montée, pas fatigué maiis les watts ne montent pas et je vois les copains disparaitre. Du moins, j'imagine, car très difficile de reconnaitre qui est qui, vu qu'on a tous le même maillot "Vache qui Rit". Une fois au sommet, je n'ose pas repasser sur la plaque pour ne pas être obligé de m'arrêter une fois de plus . Mais rapidement , je réalise que ça va être très compliqué de suivre mon groupe dans la descente sur le petit plateau. Ca roule vite ! . Je mouline comme un malade, ça ne suffit pas à coller au peloton.
Je remets la plaque, ça va beaucoup mieux, et je passe les petites bosses en force. Au passage ça me fait du bien de forcer et petit à petit les jambes et le cardio se débloquent. Il est plus tout jeune le JP , plus diesel que Formule 1 😀.
On croise un peloton ... de vraies vaches qui ne rient pas en sens inverse :-) . Suprenant, mais il y a plus de vaches que de vélos dans cette région mais les signaleurs et les motos gèrent le croisement des deux pelotons, tout se passe bien, aucune perte à déplorer dans les vaches à vélo et les vaches à pattes.
L'organisation est au top, avec un nombre invraisemblable de signaleurs et de motos pour nous encadrer. Génial !
Bosse raide avant le premier ravito, trop dur sur la plaque, tant pis, je voulais attendre le ravito mais je m'arrête pour régler le dérailleur. Je vois du coup passer des copains que je pensais devant.
Vélo réglé avec un tour sur la vis de butée, le petit plateau passe enfin. Sabotage ! Enqête en cours 😀. Vu la liste considérable de bosses sur le parcours je me sens soulagé. Arrêt éclair au ravito 1 , juste pour remplir la gourde et je repars sans avoir vu personne ( enfin à part 1000 maillots Vache qui Rit) .
Dans la bosse suivante, je me fais doubler par les motos et le groupe de tête du parcours moyen. Impressionnant la vitesse des gars , ils nous déposent immédiatement impossible d'accrocher une roue ! .
Pas de photos aujourd'hui , pas le temps, il faut s'employer pour rester dans un bon groupe.
Je me sens de mieux de mieux et je profite de l'épreuve et des paysages superbes , passant d'un groupe à l'autre car les groupes sympa volent malheureusement en éclat à chaque bosse.
Bon signe, ils disparaissent plutôt derrière moi que devant désormais. Petite pluie fine en mileu de matinée. Rien de bien génant mais je suis inquiet pour la suite , je n'ai pas pris de vêtement de pluie au vu de la météo favorable. Heureusement ça ne dure pas et bientôt la chaleur de le soleil reviennent.
Ravito 2 au km 67 après la plus longe montée du parcours ( presque 6 km / 295m de D+) , arrêt bidon et miam, le ravito est super bien garni. Je retrouve Stephane.
Direction le ravito 3 au km 127 avec une ribambelle de bosses à gravir mais moins longues (2/3 km ) donc on peut mettre plus de watts.
Pas vraiment le temps de s'ennuyer. Les jambes sont complétement revenues et j'accélère le train progressivement, j'ai retrouvé ma puissance normale dans les montées ça aide.
Soudain, au détour d'un virage dans une descente je vois Franck sur le bas coté et un vélo à l'envers, je les avais perdu depuis le départ ( Franck, Sam, Ludo , Marco ) et avec sa forme du moment je n'esperais pas le revoir.
On est en descente, avec la vitesse pas le temps de voir qui est là . Je continue me disant qu'il me rattraperont. Avant d'arriver au ravito, il faut passer la côte de Monetay. Pas la plus longue mais de loin la plus raide du parcours avec plusieurs passages au-dessus de 10% . On la monte ensemble avec Stephane à un bon train. Dernier ravito , arrêt court pour grignoter et refaire les niveaux, il commence à faire bien chaud.
Sam est là aussi et m'explique que Marco à fait un tout droit dans une rivière 😱😱😱😱 et que Ludo a crevé , d'où l'arrêt. Mais tout le monde est reparti et sain et sauf.
Dernier relai vers l'arrivée , profil descendant et vent dans le dos , la moyenne remonte avec un dernier tronçon bouclé à fond à plus de 34 km/h de moyenne. Autant j'étais à la ramasse au départ autant je me sens super bien dans cette partie doublant des concurrents par dizaines, ce qui a un petit coté grisant et me booste bien. Pas de doute maintenant pour moi plus c'est long, mieux c'est.
Arrivée à 14h26 , 797ème et ... premier des copains par le jeu des aléas mécaniques de la journée et des tentatives de pêche à la truite improvisées, à ma grande surprise vu les sensations initiales. Super week-end avec des belles épreuves dans un coin vraiment magnique et top pour vélo. A refaire ! 😀