Plus que 15 jours avant notre objectif. Nous avions coché sur nos tablettes la Magny Futée, que nous avions découvert avec Benoit l'année dernière. Une belle rando avec un parcours technique et physique. Au fur et à mesure que les jours avancent, je regarde avec une certaine inquiétude les prévisions météo qui sont loin d'être optimistes. Olipic déclare forfait pour la bonne cause, belle maman vient manger à la maison. Reste donc Bastien et Benoit. Le moral de Benoit est bien entamé par la lecture de la météo. Pas le moindre doute, le Benoilator n'a aucun atome crochu avec les grenouilles, sauf quand elles sont rôties dans l'assiette. Samedi soir, il annonce son probable désistement. Je m'emploie à le convaincre que la météo est plus favorable que prévu pour le lendemain matin, météo aviation à l'appui. Pas de pluie prévue à partir de 8h. Le souci, ce sont les orages bien annoncés pendant la nuit. Et effectivement, à partir de 2h du matin, ça tonne fort dehors, avec un beau déluge à la clef. Mauvaise nuit du coup, je me relève plusieurs fois pour aller vérifier que notre sous-sol n'est pas un nouvelle fois inondé. Le réveil finit par sonner à 5h50, nous nous sommes donnés RDV à 7h15 aux inscriptions. Je coupe le réveil et ... me rendort. A 6h25, le téléphone bippe : SMS de Benoit qui vient, après une longue méditation, de se décider à venir. Habillage en catastrophe, j'arrive chez Benoit avec 20 bonnes minutes de retard. SMS à Bastien pour le prévenir ... il est déjà sur place !! On fonce en direction de Magny les Hameaux. Arrivée 30 minutes plus tard, inscriptions rapide, il n'y a pas grand monde vu le ciel menaçant et le sol détrempé par les orages. Benoit a de gros doutes sur mes prévisions et je sens que ça va être ma fête s'il se met à pleuvoir. Nous voilà sur le parcours. Les chemins sont transformés en marécages, le déluge s'est abattu ici aussi. Le Larsen TT à l'arrière avoue ses limites sur un tel terrain bien gras. On se croirait en février. Heureusement, il ne fait pas froid, mais il y a beaucoup de vent. Nous allons en direction du Bois de St Lambert puis du Champ Granier. Rapidement, je suis victime de remontées de chaîne sur le plateau du milieu, de l'herbe et de la boue bloquent un peu le galet inférieur du dérailleur. Enervant mais pas catastrophique. Le parcours est agréable et souvent ludique, mais les passages en montée sont parfois un calvaire, le pneu patine à mort sur la terre glaise et les cailloux mouillés. Arrivée au premier ravito bien garni au bout de 21km. Petite séance mécanique huilage/nettoyage. Au passage, un concurrent me demande de régler son dérailleur, ses vitesses passent mal. Point positif, si la crise s'aggrave, j'ai une reconversion possible dans la mécanique vélo. Nous repartons, en direction cette fois des Vaux de Cernay via le Bois des Cinq Cents Arpents. Dans une petite descente, je choisis une mauvaise trajectoire et le pneu tape une pierre de biais. Pshiiit, déjantage et dans le seconde qui suit je perds l'avant et me couche. Petite pause regonflage, on repart, un peu déstabilisé, je fais 10m dans la descente et vlan, par terre de nouveau. Pour me remettre de mes émotions, j'ai le droit à une belle montée hyper glissante où le Larsen rend les armes à plusieurs reprises, je finis à pied avec l'envie de balancer le vélo dans le fossé. Moral dans les chaussettes, trempées par un petit passage à gué par un mini ruisseau transformé en torrent de montagne par les pluies nocturnes. Mode moral à zéro on. De noire pensées me traversent l'esprit, l'envie n'y est plus, je tourne les jambes tranquillement pour avancer. Benoit et Bastien se sont arrêtés pour m'attendre, merci à eux. Je repars dans leurs roues, nous arrivons dans les Vaux. Le terrain est plus sec, le parcours franchement top à cet endroit. Ça monte ( sur le vélo ), ça descend, ça tourne dans tous les sens, il y a des fougères, des beaux paysages. Mode moral de retour on. Les jambes tournent toutes seules, et je sens de la puissance lors des relances, c'est agréable, je m'amuse, youpi la vie est belle, vive le VTT. Un petit rayon de soleil fait timidement son apparition, la météo aviation était comme toujours très précise. Benoit a eu raison de venir. Certes, mais l'état du terrain ne l'enthousiasme pas plus que cela. Après avoir bien slalomé dans les Vaux, nous voilà au ravito 2 situé au km ... 48. Un peu loin. Toujours bien fourni. Rien à dire sur l'organisation, ravito et fléchage nickels. Je dépanne un vététiste qui a perdu un guide durite. Saint-Michel mécanique à votre service, un petit collier rilsan et un petit coup de pince et le voilà paré à affronter la fin de parcours. Je me sens en pleine forme désormais. Nous filons à bonne allure. Bastien profite d'une traversée de route où nous sommes bloqués par les signaleurs pour prendre la poudre d'escampette. On ne le reverra plus. Petit tour par Chevreuse pour monter à la Madeleine. Un concurrent revient à ma hauteur, nous discutons du parcours et je lui explique que cette montée est légendaire. Nous y voilà. Rapidement, il arrête de me parler, je me demande bien pourquoi. Grand moment quand je déboîte pour passer le Benoilator qui a toujours un peu mal aux jambes mais ça va quand même beaucoup mieux. Je monte tout sur le plateau du milieu, excellentes sensations. La suite du parcours est terrible : terrain complètement détrempé et collant, une horreur. Les bosses sont infernales, ça patine, c'est usant. On râle un peu. La dernière descente est hyper glissante, on voit un nombre incalculable de chutes. Nous sortons enfin du bourbier pour entrer dans Magny après 64km et 4h01 de roulage pour un peu plus de 1100m de D+. Bon entraînement, à refaire sur un terrain plus praticable pour mieux profiter de ce beau parcours.
2 commentaires:
Encore une drôle d'aventure. Bravo les gars d'être sortis dans de telles conditions.
Franck
Splendid work. Your writing is top notch.
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