Depuis qu'il avait participé à l'édition 2012 de la rando de Guerville, Bastien n'avait de cesse que de trouver l'occasion de nous emmener découvrir ce parcours qu'il avait trouvé exceptionnel. Je connaissais de réputation mais n'avait jamais eu l'occasion de rouler sur ces chemins. Après plusieurs tentatives annulées pour cause météo, le temps plus clément de ces derniers jours offrait une fenêtre de tir. Benoit HS pour quelques temps suite à un problème à l'épaule gauche, séquelle de la chute de Juillet, c'est avec Bastien, Patrick, Philippe, OliPic que nous décidons d'aller affronter ces singles mythiques. Deux amis de Bastien, Alain et Salvatore sont aussi des nôtres. Le changement d'heure offre une belle opportunité de pouvoir faire le trajet de plus d'une heure depuis la maison jusqu'à Guerville sans se lever trop tôt. C'était le bon jour. Du coup, j'arrive sur place à 7h50 au lieu de 8h comme convenu ! ( si, si, je vous assure, j'ai des preuves sur le GPS ). Je suis un peu inquiet car j'ai vu une voiture ressemblant à celle de Bastien en warning sur l'autoroute. Je n'ai pas réussi à le joindre et j'espère qu'il n'a pas été victime d'une grosse malchance le jour tant attendu. Le GPS m'envoie sur une route à gauche avant Guerville et lorsque je vois un panneau Senneville, je me dis que ce doit être une erreur de navigation. Du coup, je tourne un peu en rond pendant quelques minutes avant de réaliser que j'étais bien au bon endroit et je finis par découvrir Bastien et Patrick sur le parking. Alain et Salvatore arrivent à leur tour, puis on rattrape par téléphone Olipic et Philippe qui comme moi sont passés devant le parking sans le voir, il est en retrait et en surplomb de la route. Il fait un froid polaire, 1°C au thermomètre de la voiture soit 20°C de moins que dimanche dernier ! J'ai sorti pour la première fois le blouson d'hiver aux couleurs du SLC récemment acheté. Nous partons un peu en retard vers 8h30. Au bout de quelques centaines de mètres, on est déjà dans le vif du sujet : le terrain est gras au possible tout en restant à peu près roulable et surtout, ça monte sec. Au sommet, je réalise que le blouson même avec un simple sous vêtement thermique en-dessous est trop chaud. Je vais transpirer beaucoup durant tout le parcours, heureusement que le camel est plein. La trace fait de nombreuses boucles qui se frôlent, du coup on va hésiter un bon nombre de fois sur le bon chemin avec quelques erreurs à la clef malgré les quatre GPS présents. Le maître Benoilator nous manque. On arrive rapidement sur le type de terrain qui va être notre menu du jour : le micro single à peine visible avec les feuilles qui tournicote à mort dans tous les sens, avec talus raides, racines, cailloux et quelques arbres qui nécessitent d'ouvrir l'œil avec mon guidon de 700. Dans la forêt le terrain est moins gras, tout en restant assez collant, la moyenne n'est pas élevée, à peine 10km/h.
C'est super ludique, on s'amuse comme des petits fous. Contrairement à ce que j'imaginais, le terrain est technique mais il n'y a pas de passages trop chauds. Le 29" fait merveille, rien ne lui résiste. Je me surprends à franchir des amas de gros cailloux voire de rochers sans grande difficulté, au désespoir des mes camarades. L'adhérence est bluffante aussi bien dans le positif que le négatif et je prends rapidement confiance. Ah si j'avais eu ce vélo et ces pneus à la Granit ! Les descentes raides ne sont pas un problème, le contrôle est total. Bastien nous fait souffrir dans les bosses où il mène un bon train, avec Alain qui n'est jamais loin derrière. Je les vois soudain circonspects. Devant nos roues, c'est la descente la plus raide du jour. Passe ou passe pas ? C'est le terrain gras qui nous inquiète. Salvatore n'hésite pas une seconde et se lance, ça passe. Du coup, je me lance aussi et bien qu'impressionnante, la pente se laisse dompter sans difficulté, les crampons mordent bien. Patrick tente le mode pédibus qui se révèle bien plus risqué, pas de crampons sur les chaussures :-) . Olipic teste tout le débattement de sa nouvelle fourche de 130 dans la ressource en bas. Une petite pause ravito au bout de 15km et ... 1h45 nous permet de voir que les vélos sont dans un triste état avec la boue omniprésente sur les liaisons. Bastien nous sort quelques figures tout comme Alain qui réalise un super travers à 90° avec beaucoup de style. Parfois ça se termine couché sous le vélo. Les singles s'enchaînent, tous plus sympas les uns que les autres. Une trace à peine visible, des passages fluides en enfilade de virages ou plus techniques avec des montagnes russes qui donnent du fil à retordre si on est pas sur le bon tempo. A moins d'avoir un 29" :-) . Le challenge, c'est de ne pas mettre pied à terre, et ça marche, enfin presque partout. Quelques passages sont vraiment impossibles avec le terrain du jour. Les transmissions souffrent, Olipic ne peut plus passer le 32. Heureusement, il est moins utile ici que le 22 ! Les montées sont souvent longues et raides. Pas facile ce coin, mais magnifique, avec de très beaux paysages surtout lorsqu'on surplombe la vallée de la Seine. Deuxième pause au km 27. On repart droit dans la pente, le Canyon grimpe comme un cabri pendant que mes camarades tentent de prendre de l'élan pour passer l'obstacle. On rentre sur un single encore plus technique que les autres. Tout y est : racines, cailloux, devers, arbres ... On a la banane mais on n'avance pas bien vite. Arrivé au km 38, il est 13h. J'ai une contrainte horaire, je vais devoir couper, dommage mais pas le choix. Bastien, Alain et Salvatore continuent sur la trace pendant que je ramène le reste du groupe. Zut me dis-je, on va rater le single "Chuck Norris". Un bout de route, un panneau indique "Guerville 4km". On recoupe la trace, je me dis qu'on y est presque, alors autant finir en beauté par les chemins. Une belle descente puis on retrouve les singles. Et là, mes amis, wouaaahhhhhhh, le single de l'enfer ! Ca monte de folie, ça tourne, ça glisse. Heureusement que mes compagnons sont fatigués, sinon ils tenteraient l'étranglement sans hésitation. Patrick me regarde d'un regard noir :-) . La mécanique s'en mêle, Olipic voit son boitier de pédalier se desserrer puis Philippe crève. Pfuiii ... dur, dur la fin. On finit par rejoindre les voitures avec 46km au compteur, 4h20 de roulage et 1050m de D+. Quel parcours ! Super dur avec ce terrain. Je suis quand même bien content de la performance du vélo, je suis passé à des endroits que je n'aurais jamais tenté avant. Il est 14h, très en retard, je file vers la maison après avoir salué les survivants de cette sortie qui restera dans les annales. A refaire par grand soleil et temps sec ! Merci Bastien pour cette super matinée.
5 commentaires:
Oui un peu trop de boue mais quelle trace !!! je ne vous avais pas menti :-))
A refaire au mois de mai avec Xavier, Gio et Benoît, en préparation de la Granit ...
Salut les gars
courageux de faire la Guervilloise avec ces conditions de terrain
j'espère aussi que vous n'avez pas rencontrer de chasseurs sur les singles côté Mézières car on a plus ou moins passé un pacte avec eux pour ne pas rouler dessus au début de la chasse
mais je suis trés content de lire ce récit, les singles joueurs c'est notre priorité
on peut vous emmener à l'occasion aux beaux jours ???
BenBike
Pdt VTTeam78
Hello BenBike,
Merci pour l'invitation qu'on accepte avec grand plaisir. Un guidage dans le dédale de vos super singles n'est pas de refus :-) . On a bien croisé quelques chasseurs mais uniquement sur les grands chemins.
KHS91
Ah oui on veut bien. Le guidage au gps est parfois dangereux sur vos singles ;-)
Encore merci pour la qualité de vos singles. Malgré la boue on s'est vraiment régalés.
Déjà hâte d'y retourner :-) )
Faites nous signe quand c'est jouable.
A bientôt donc.
Bastien
+1
et en gage Bastien sera en Velib :)
Patrick
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