2ème grand rendez-vous de l'année après l'Hivernale, le 100 km de la Jean Racine. Bastien, Xavier, Benoit, Olipic et son nouveau Trance tout neuf, Marco, Christophe et Eric sont partants. Bastien décide d'avancer son départ, il a l'opportunité de rouler avec un personnage du VTT, wwwFabien himself. Je vais chercher les plaques la veille, je retrouve Bastien au salon. Mauvaise nouvelle, il pleut, après les averses de la semaine, ça risque d'être un peu gras au vu de l'état du terrain la semaine dernière à Cernay. En fait, on est quand même loin d'imaginer ce qui nous attend ! J'ai monté mon ancien Rocket Ron avant sur la roue arrière pour l'occasion, histoire d'avoir un pneu confortable et avec de l'accroche. Je reçois la veille un GPS Holux avec l'option ANT+ qui me servira désormais de compteur. Le départ est prévu à 7h, lever matinal à 5h20 et je vais chercher Benoit à 6h21 pour 6h20 annoncés. Du coup, il vérifie qui arrive avant d'ouvrir, devant cette ponctualité inhabituelle de ma part. Nous filons en direction de St Remy où nous trouvons facilement une place sur le parking de l'espace Jean Racine. Olivier se gare à coté de nous et nous retrouvons Eric, Marco et Christophe à qui je donne leurs plaques. Nous sommes fin prêts, départ à 7h15 direction les singles ! Etonnant de se retrouver tout à coup en cuissard et maillot court, on n'avait plus l'habitude. Il fait bon et j'ai déjà trop chaud avec le coupe vent en haut de la première bosse. Nos trois amis ont pris la poudre d'escampette. Nous roulons tranquillement avec Benoit et Olivier. C'est un raid 100km, il faut ménager la monture. Pensée pour Bastien qui doit appuyer sur les pédales pour suivre son lièvre. Rapidement, il faut se rendre à l'évidence. Le terrain est gras, très gras, très très gras, incroyablement gras, on croirait qu'une averse tropicale s'est abattue sur le parcours : marécages, torrents dans les montées et descentes, de la boue partout, heureusement liquide. Ca glisse, ça freine, mais ça ne colle pas, c'est déjà ça. La combinaison 29" et Rocket Ron fait merveille sur ce terrain. Tout passe sur le vélo, je fais de mon mieux pour économiser l'énergie sur ce parcours hostile. La moyenne n'est pas fameuse, largement inférieure aux prévisions. Même sur le plat, il n'est pas évident de dépasser franchement le 12km/h. Je me prépare à une longue journée ! On tourne plus ou moins sur la boucle qui constituait la fin du 100km l'année dernière. On retrouve avec plaisir le beau passage sur l'acqueduc après le premier ravito situé au km 19. Bonne surprise, on retrouve un homme vert, Christian qui s'est lancé sur le 70km. Nous allons faire un bon bout de chemin ensembles. La suspension exposée du Trance pose quelques soucis à Olivier avec de belles accumulations de boue.
De mon côté, une petite crevaison m'oblige à trois arrêts, le latex a du mal à reboucher. Après l'acqueduc, nous attaquons un passage de folie : un long chemin de 2 km ravagé par les engins forestiers. La terre jaune colle, c'est l'hécatombe, des vélos scotchés dans tous les coins. Profitant de la taille de mes roues, je tente le tout pour le tout en roulant dans les traces inondées des engins. La hauteur de la roue m'évite de tremper dans l'eau. Et ça marche ! A cet endroit, ça éclabousse bien mais ça roule. Je remonte un nombre incalculable de vélos, distançant pour l'occasion mes petits camarades. Un pensée pour Xav qui devait rejoindre Bastien au km 30, il a donc quasi commencé par ce passage. Le terrain s'améliore un peu par la suite, quelques beaux passages bien sympa en montées et descente. Un sentier aménagé en piste de descente nous conduit au ravito 2. "Les vélos à gauche, le ravito à droite" ! Un signaleur fait le tri car l'endroit est un peu encaissé et le chemin débouche droit au milieu, un peu dangereux quand même. Benoit et Christian arrivent peu après, suivi à distance par Olipic qui a quelques soucis de transmission après une chute dans un bourbier. De la terre est rentrée dans un shifter. Nous repartons pour une belle grimpette. Au milieu se situe la bifurcation pour le 70, nous voilà réduits à trois unités. Le terrain redevient limite praticable, c'est usant cette boue, on se dit que ça n'en finira jamais.Olivier lâche un peu prise, je roule avec Benoit. Les jambes vont bien et on attaque le début des Vaux de Cernay. Au pied d'une grosse montée, Benoit me dit que le pneu arrière semble dégonflé. Je me sens bien, pas envie de m’arrêter, ça attendra bien le ravito. Mais hélas, en arrivant au sommet, je butte sur une pierre et la roue arrière déjante, le pneu déclipse. Pas moyen de reclipser à la pompe à main, je dois mettre une chambre. Quelques minutes d'arrêt. En repartant, j'ai d'un coup mal aux jambes. Benoit s'éloigne petit à petit. Dans une bosse raide sont les Vaux ont le secret, je sens soudain comme une boule se former en bas de la cuisse. Le temps de ralentir, toute la cuisse gauche tétanise. Aie ! Je me laisse tomber sur le côté, il faut 2 à 3 minutes pour que je puisse détendre la jambe. Je fais quelques étirements et boit autant que possible. Mais ça recommence à la bosse suivante, mode pedibus obligatoire. Sauf que ça tétanise aussi à pieds ! Me voilà mal parti. Je marche un peu, tourne les jambes sur une partie moins difficile, mais il n'y en a pas beaucoup à cet endroit. Ce passage pourtant magnifique sur un terrain enfin sec est un petit calvaire. J'aurais du reglonfler le pneu tout de suite, l'arrêt ne m'a vraiment pas fait de bien. La sortie de Vaux est infernale : une pente hyper boueuse et molle, impossible à rouler. Je rejoins tant bien que mal le ravito 3. Benoit me dit "il y a du saucisson" . Du salé , c'est ça qui me faut. Un plateau rempli de saucisson, de cornichons et de fromage. Miam. Je me goinfre comme un mort de faim, que je suis d'ailleurs ! Je m'hydrate, mange aussi une banane. Le retour de la chaleur à laquelle nos organismes ne sont plus habitués n'a pas du arranger les choses. Je me sens mieux. Pas de traces de Bastien et Xav, pas plus d'Olipic. Vu l'alerte précédente, je décide de prendre le 80, Benoit hésite entre le 80 et le 100. De toute façon, le parcours est commun, nous repartons de concert, je manque de me planter dans le fossé plein d'eau à la sortie du ravito. Le terrain est à nouveau très boueux dans cette zone, à croire que le parcours à été tracé en visant les endroits les plus humides. Dans une descente qui se termine en marécage de boue, je butte sur une pierre et m'étale à moitié dans la boue, ma pédale droite est bloquée, plus moyen de déclipser. Je repars rapidement pour ne pas perdre Benoit qui est à quelques dizaines de mètres devant. Et voilà la bifurcation. Benoit part sur le 100, je file sur le 80, ça fait déjà 8h qu'on est partis et je sens que je suis limite, pas envie de finir à l'agonie. Je roule avec un autre concurrent sympa, on grimpe ensemble quelques bosses encore bien copieuses. Puis je reconnais les abords de Chevreuse. Devant le panneau "facile parking ou retour par la montée de la Madeleine", j'hésite une fraction de seconde, mais impossible de faire une JR sans la Madeleine. Je monte doucement mais surement, bien content de franchir le sommet. La descente finale est une nouveauté, sympa, et en plus je vois enfin quelques fleurs bleues, un incontournable de la JR. Arrivée à 16h08 après 7h30 de roulage pour 8h57 de temps total, 83km et 1950m de D+ au GPS. Olivier arrive peu après, rentré par la route avec la transmission bloquée sur le 44. Puis Benoit arrive à 16h45. On discute en buvant une bière sous le beau soleil qui devrait arriver à sécher le terrain. Jamais je n'avais autant souffert sur une JR ! Mais contrairement à beaucoup de participants, je suis content de ma journée . Le vélo a été bluffant et je me suis bien amusé dans les passages boueux. Et les descentes bien glissantes m'ont montré qu'avec le 29", je passais sans difficulté, un vrai rail ! Reste les crampes, c'est la troisième fois que ça m'arrive, toujours sur la JR, sans doute la répétition des côtes raides. Pas de nouvelles de Bastien. Finalement, je reçois un SMS, ils ont finit le 100 à 17h avec Xav. Je ne résiste pas à la tentation de lui faire croire qu'on est arrivé largement avant eux :-) . Sauf que c'est bien le cas pour Benoit, curieux donc qu'on ne les ait jamais vus sur le parcours. Ceci dit : un gars tout marron avec un vélo marron, c'est difficile à reconnaître :-) . Retour à la maison bien fatigué. Je dépose Benoit chez lui, il me propose une bonne bière pression qui est un vrai bonheur par cette chaleur.Arrivé à la maison, passage du vélo et du pilote au jet, madame refusant catégoriquement toute entrée dans la maison à un tas de boue sur pattes :-) .
1 commentaire:
Oui dantesque cette JR !
Il est passé par où le Benoît, on l'a pas vu ?
Déçu de pas avoir roulé avec vous :-( on vous a attendu à plusieurs reprises mais pas au bon endroit manifestement.
Je sais pas vous mais je me ferai bien un peu de Bleau dimanche prochain. Du sable, oh oui du sable ;-)
A+
Bast
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