dimanche 8 avril 2012

Dimanche 08/04/12 : La Jean Racine

Après une édition 2011 sans saveur suite à des soucis avec l'ONF, la Jean Racine 2012 s'annonçait à nouveau conforme à sa légende. Nous avions donc prévu avec Benoit de participer au 80km qui nous semblait un bon parcours de préparation pour la Granit Montana en Juin. Bastien nous annonce prévoir de faire le 100km. Nous sommes admiratifs, 113 km annoncés sur la JR avec 2800m de D+ , c'est du lourd. Malheureusement, je découvre tardivement pendant mes vacances au ski que les inscriptions viennent d'ouvrir. Le temps de regarder, il ne reste que des places sur le 55km ! Benoit est dans le même cas, on se rabat en désespoir de cause sur ce parcours. Du coup, c'est un peu juste, on se dit qu'on refera une boucle ensuite pour atteindre 80km. Oui mais voilà : notre ami Bastien insiste, il aimerait bien qu'on roule avec lui sur le parcours du 100km au moins une partie. Il est inquiet devant la difficulté prévisible et c'est toujours bien de rouler à plusieurs pour se motiver. Les échanges de mails sont nombreux autour de cette fameuse JR entre la petite équipe raid, Olivier Pi. n'est pas en reste. Et puis, un coup de chance se présente. Pedalator a finalement prévu une sortie dans le sud de la France et propose de céder ses places du 100km. Je saute sur l'occasion ! Merci ! Les parcours 80 et 100 sont communs, il y a juste une boucle en plus. On s'arrêtera donc au retour à Saint-Remy pour laisser Bastien finir le 100 tout seul. Olivier Pi victime d'une grosse chute à Cernay la semaine précédente opte finalement pour un 55k avec le second Olivier du club. Je passe chercher les plaques samedi avec mon fils, ce qui nous permet d'assister à la démonstration de trial du club de Cerny. Avec quand même un champion de France en lice ! Nous sommes absolument bluffés par ce spectacle, quel talent et quelle précision dans les gestes. Ca donne envie de savoir en faire autant. Je réalise que nous sommes le week-end de Pâques et donc il y a le lundi pour récupérer. Du coup, je commence à me dire qu'il serait peut-être possible d'aller au delà du 80km. Mais est-ce bien raisonnable ? Nous nous retrouvons à 7h le lendemain matin pour le départ. Le temps de mettre nos billets de tombola dans l'urne, nous sommes sur les chemins peu après 7h10. Il fait frisquet ce matin, les trois couches sont les bienvenues. Le parcours tourne cette année dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et part au nord via la Madeleine. On est content de la retrouver après une année sans en 2011. La montée a été refaite et les pavés enrobés dans du ciment. Du coup, c'est bien plus roulant qu'avant. Avec les jambes toutes fraîches, ça monte facilement. Ce premier tronçon alterne quelques bonnes bosses avec des parties plus faciles. On arrive au premier ravito groupés après 20km à 15km/h de moyenne. On est plutôt contents de la performance. On ne traîne pas pour repartir. La proportion de singles augmente avec des passages magnifiques au milieu des clochettes bleues, une des marques de fabrique de la JR. Je m'arrête pour prendre une photo puis cravache pour rejoindre mes camarades qui ont pris de l'avance. Le rendement du Kern est remarquable sur ce terrain. Le dénivelé est bien présent avec des pentes souvent raides mais roulables. Nous posons quelques fois pied à terre par précaution pour ne pas griller trop vite toutes les cartouches. Nos empruntons une descende très raide le long d'un grillage, pleine de feuilles. Je me souviens bien de l'endroit où nous étions passés lors d'une sortie avec Franck, Marco et Eric. J'avais tenté et fini sous le vélo. Prudemment, nous descendons à pied et ce n'est déjà pas évident. Après un petit tour dans le bois de Champ-Granier nous filons vers le ravito 2 où nous attendent des ... sandwichs au saucisson et au fromage après 42km ! Miam !! Il est temps de repartir sinon Benoit mangerait tout ce qu'il y a sur la table ! Nous voilà partis pour le tronçon n°3. On rentre dans les Vaux de Cernay et cette fois, c'est du JR "grande tradition". Une collection infernale de montées et de descentes hyper raides, que je ne souviens pas avoir déjà empruntées. Malheureusement, il y a en pas mal qui sont absolument impossibles à monter avec beaucoup de sable, des marches et des cailloux. Là, je n'aime pas trop : j'aime rouler, pas marcher. Une fois ça va , mais plusieurs de suite, ça me gonfle un peu et ce n'est pas pour moi la meilleure partie du parcours. Il y a des coins tout aussi difficiles mais roulables. Pour couronner le tout, l'Isostar dans le camel me provoque quelques dérangements intestinaux malgré un dosage light, qui me forcent à stopper quelques minutes. Finalement, je retrouve Benoit et Bastien qui m'attendaient et on repart pour rejoindre le ravito n°3 bizarrement situé au bord d'une route au km 62. Pas top pour la sécurité. J'insiste cette fois sur le sucré et la boisson et remplace l'Isostar par du sirop d'orange dans le camel. Je me sens en forme, Benoit double une concurrente qui hésite sur un passage technique. Je me prépare à faire de même, mais bon ... . Elle porte un joli cuissard  bien moulant et je perds un peu de concentration et reste derrière pour ne pas prendre de risques :-) . Je me décide finalement à doubler et rejoint facilement Benoit puis Bastien qui me voit passer comme un missile avec étonnement, puis je rattrape un tandem. Une moto devant. J'vais m'la faire ! Ah non zut, le parcours part à gauche avec un bon raidard. Me voilà calmé. Mes camarades se demandent ce qui me fait rouler si vite. Certainement le sirop d'orange je pense. Il faudra que je me souvienne de la marque. Bastien repasse devant et accélère, il craint de rater la porte horaire pour le 100km. Je regarde ma montre, aucun risque ! Le parcours reprend la fin de la rando de Choisel, Benoit me sauve au rond point en bas du château, je m'apprêtais à continuer tout droit alors qu'il fallait tourner à gauche. Nous repartons dans les bois en direction de Saint-Remy et l'alternance montées-descentes reprend de plus belle. Alors que je force un peu pour franchir le sommet d'un raidard, d'un coup la cuisse droite tétanise. Aie ! Je m'arrête avant que ce ne soit bloqué. Je peux repartir prudemment après quelques secondes. Je m'hydrate au maximum tout en moulinant. Nous voilà de retour à St Remy. Cette partie est assez mal fléchée. En fait on doit reprendre un bout de l'aller pour remonter à la Madeleine. On le sait pour avoir étudié la carte du parcours mais aucune pancarte pour l'annoncer et cela perturbe tout le monde. Petit point à revoir. Alors qu'on discute avec des concurrents qui cherchent le bon chemin, nous avons la surprise de voir arriver Bastien. Il s'est trompé au rond point à Choisel et a continué tout droit. Les jambes vont plutôt bien, je décide de tenter le 100 jusqu'au ravito 4 ,on verra ensuite. On remonte la Madeleine, quand on aime, on ne s'en lasse pas. Partie plus plate au sommet puis c'est reparti pour les montagnes russes. Tant que le pente n'est pas trop raide, ça va. Une longue montée puis nous arrivons au ravito. A nouveau sandwichs, fromage et saucisson. On y va gaiement, les muscles ont besoin de carburant. Alors JP, tu tentes le 100 me demande Bastien? Je lui réponds qu'on verra en fonction des crampes. Après quelques kms plus roulants, on retrouve le mode JR du côté de Cressely. Je dois laisser filer Bastien et Benoit, dès que la pente augmente de trop, ma cuisse droite tétanise. Comme la marche à pied ne me plait pas, je décide de couper par le parcours 20km dont on voit les fléchages. Ben oui, c'est une bonne idée ça ! Alors le parcours 20, c'est facile à expliquer : en gros, c'est le parcours 100, fléchages confondus. Cette belle affaire me mène jusqu'à Supelec, petit moment sympa, me voilà des années en arrière dans ce bâtiment où j'ai fait mes études d'ingénieur. Je commence à douter que les 20 et le 100 se dissocient un jour. Mais finalement si, ouf. Le retour vers le point de départ via ce parcours est roulant et sans difficulté majeure, et j'ai donc la joie de voir le compteur afficher "100.00". "Yes!" . J'ai déjà fait des épreuves plus longues en temps mais jamais franchi la barre de 100. Je suis tout content. J'arrive finalement après 105km, 7h20 de roulage et 2600m de D+. Benoit et Bastien arriveront 30 minutes plus tard avec 108km et 2800m de D+. Je suis content d'avoir atteint l'objectif des 100km qui n'était pas au programme à cette période de la saison. Et malgré les crampes, les jambes sont encore vaillantes, de bon augure pour la Granit. Aucun souci mécanique, monte pneumatique validée. Une belle journée avec un temps idéal.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Jean-Pierre,

Félicitations pour cette belle performance.
Euhhh je commence à m'interroger si on a le niveau pour rouler avec vous maintenant...

Franck un routier pas encore repenti