mardi 7 août 2012

Mardi 07/08/12 : Le Jaizkibel

Le Jaizkibel vu d'en bas
Lever prévu ce matin à 7h pour monter cette fois en haut du Jaizkibel. Au réveil, je ne me sens pas super vaillant et je n'arrive à m'extirper du lit qu'à 7h30. Petit déjeuner et départ de la maison à 8h15. Je me dis que la sortie risque d'être difficile les jambes sont un peu molles. Pourtant la journée d'hier n'était pas trop fatigante. Mais je ne suis pas du matin, donc pas de panique, j'ai confiance dans l'effet du soleil pour réveiller les muscles. Je reprends l'itinéraire reconnu la dernière fois, ça aide et je suis rapidement sur le chemin qui mène au sommet de la montagne. Je rencontre deux vététistes français qui ont aussi récupéré un parcours sur internet. Nous faisons route ensemble jusqu'à ce que nos GPS nous séparent. Les premières pentes à 20% ont vite fait de me réchauffer! Je tombe le coupe-vent, les jambes commencent à chauffer et je me sens de mieux en mieux. Cette fois, je ne rate pas la bifurcation vers le bon chemin. Ce passage est particulièrement dur : raide et sur un chemin semé de rochers et de gros cailloux qui nécessite de bien regarder où on met les roues. Je finis les derniers mètres à pied après avoir ripé sur un rocher certainement franchissable en connaissant mieux ce passage.



Le sentier devient single et la pente s'adoucit. Le passage est superbe avec une vue imprenable sur la baie d'Hendaye, Fontarrabie et Irun. Des Pottocks se promènent paisiblement tout autour de moi dans la montagne avec le tintement caractéristique de la cloche qu'ils ont autour du cou. Au fur et à mesure que je me rapproche du sommet, le terrain devient cahotique puis impossible à rouler avec 100m de portage sur la fin. Je ne suis pas encore au sommet du Jaizkibel mais sur la crête avec une vue sur les deux versants. La mer à droite et la vallée à gauche.



Le sommet droit devant 

Je retrouve mes deux vététistes du début, comme quoi, tous les chemins mènent à Rome :-) . Ils repartent vers la vallée alors que ma trace passe par le sommet avant de redescendre coté Espagnol pour ensuite cheminer le long de la mer et revenir par le Fontarrabie. Curieusement, la trace semble emprunter un chemin non référencé sur la carte OpenCycleMap, étrange mais comme c'est une vraie trace, ce doit être faisable. Je vois d'ailleurs de nombreux chemins en contrebas. Allons-y. Encore presque 100m de D+ pour monter à plus de 500m au milieu d'un parc d'antennes défendues par une clôture infranchissable.


Superbe vue sur l'Espagne depuis le sommet. J'emprunte un bout de route pour rejoindre le départ du chemin, le vélo file sur un asphalte parfaitement lisse. Me voilà sur un grand chemin blanc qui descend vers le mer. Quel coin magnifique.


Le FS120 file sur ce terrain bien ferme et rocheux. Après une courte remontée, une nouvelle descente bien pentue. Le vélo vole au-dessus des cailloux. Je me lance dans un virage un peu relevé, les appuis sont excellents, j'ai la banane. J'entends des tirs à proximité. Des chasseurs ? Une petite rupture de pente, les deux roues décollent, réception souple, je passe à Mach 2 devant ... des véhicules militaires. ??? Qu'est-ce qu'ils font là. Le temps de me poser la question, je me retrouve au milieu de cibles en carton posées sur les rochers. Ouaahhhhhhhhhhh ! Je pile, me retourne et fait face à un peloton de soldats en armes avec un sergent qui a l'air très très surpris et très très fâché de me trouver là. Le souci c'est qu'ils sont tous très très armés ce qui fait évidemment très très peur. Il hurle en espagnol, je ne comprends pas grand chose. Il y a des "militaro" dans chaque phrase, mais le langage gestuel est expressif. Si je ne dégage pas, je vais finir en civet pour leur déjeuner. Demi-tour, je m'excuse en anglais en remonte la pente à la recherche d'un itinéraire bis. Pas évident ... Je tente un petit chemin à peine visible qui semble rejoindre ma trace. Ca devrait le faire ... Un bruit derrière un arbre. Qu'est-ce que c'est ? Une bestiole ? Ouahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Un TORO !!!! Il me regarde, je le regarde. Je tente un grand sourire pour l'amadouer. Heureusement qu'on a été voir le Toro piscine à St Jean de Luz. Oui, mais ici, pas de piscine, et pas de barrière pour se cacher. Je ne bouge pas un cil. Il parait que c'est le mouvement qui les attire. Il finit par tourner la tête et s'éloigner. Le chemin me semble beaucoup moins sympa du coup. Il va falloir trouver autre-chose. Une vague trace serpente au-dessus de moi, je tente l'escalade en poussant le vélo dans les buissons. Je rattrape un petit chemin, un coup d'oeil au GPS. Ouahhhhhhhhhhhhhhh ! Il est plus là ! Il faut dire que je suis au milieu de nulle part et que la végétation est agressive, une branche a du le déclipser. Je pose le vélo et sans trop d'espoir, essaie de revenir sur mes pas. Pourvu que le Toro n'ait pas bouffé le GPS. Coup de chance, je le retrouve quelques mètres plus bas sur le chemin. Ouf ! Ca tourne un peu à la galère cette histoire. Je décide de rebrousser chemin, cette trace semble impraticable du moins à cette saison. Cela fait presque 3/4h de perdus avec mes aventures, il va falloir raccourcir. Je décide de rentrer par la route, ça ira plus vite pour remonter et la perspective d'une belle descente de 10km sur un asphalte nickel ne me déplaît pas. Me voilà en train de tomber du côté noir de la Force. Le Toro était-il un agent du redoutable Dark Franckor ? Bref, je remonte la route. Ca roule bien, le compteur affiche un surprenant 14km/h. Je reviens rapidement sur un peloton de 6 routiers, juste avant le panneau "sommet 2km". Je reste un peu dans les roues, mais je sens que je pourrais passer. Allez, on y va, juste pour le plaisir. Mode attaque sur le 32x14. Je pousse et ça répond d'enfer. Me voilà catapulté devant le peloton médusé. Je regarde avec stupéfaction le compteur qui affiche 26 km/h. Ben mince, il mettent quoi dans leur apéro ici ? Hier soir, j'ai testé le cocktail cerise noire-piment, il va falloir en ramener un tonneau à Savigny. Allez, on tombe une dent et on se met en danseuse. Ca ne revient pas derrière, la pente est douce à cet endroit, donc je sens que ça va le faire. Et je bascule dans la descente, séquence plaisir et trajectoires pendant de longues minutes. Puis retour à la maison pour une sortie de 50km, 3h17 de roulage et 1200m de D+.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Fantastiques aventures Jean-Pierre. Il ne manquait que ll'ours en fait.

J'ai lu l'équipe le lendemain il parlait d'un vttiste qui avait doublé un peloton d'une équipe pro. Il y avait suspicion sur les substances absorbées par son pilote et côté matériel ils souhaitaient voir le pedalier....

En tout cas multiplier les rencontres insolites c'est à la limite du mystique.

Excellent récit de vacances merci Jean-Pierre.

Signé l'agent d'el Torrô :-P